Saw VI : Critique
Ça y est, on a le fin mot de l'histoire, the big revelation, le twist des twists : Saw est une série télé ! Pendant cinq films, tout le monde y a vu une saga, une franchise, une formule ou une perte de temps, mais non. Saw VI n'est rien d'autre qu'un épisode lambda d'une mauvaise série, avec son « Previously on », son pré-générique choc, ses personnages récurrents et son cliffhanger. Impossible ainsi de ne pas penser, ou se croire dans Profiler, The Insider : dans la tête des tueurs et autres Esprits criminels.
Dès lors, l'épisode de l'année 2009 ne se révèle pas pire qu'un autre, voire meilleur que le précédent dont il reprend la construction, la narration et l'enjeu. L'agent du FBI Strahm est mort, le détective Hoffman s'impose donc comme l'héritier incontesté du Jigsaw et est sur le point de terminer son œuvre. Vraiment ? Mais qu'il y a-t-il dans cette mystérieuse boîte, quel rôle joue la femme de Jonathan Kramer ? Reposant plus que jamais sur un moteur serial, Saw joue (toujours) plus la frustration que la gratification. Il ne peut d'ailleurs faire autrement, la mythologie de la série n'ayant plus depuis longtemps aucun sens ni intérêt. Pas de révélation donc, ni de rebondissement, Saw VI prend la tangente didactique avec un jeu de flèches et d'épreuves à la Fort Boyard.
Et force est de constater que le spectateur suit la chose d'un œil discret et distrait, sans réel déplaisir et avec un peu d'ennui. Devant son poste de télévision, il aurait le temps de zapper ou d'aller pisser, mais là, il doit se coltiner le cabotinage extrême de Costas Mandylor, un Tobin Bell toujours plus frais alors qu'il est mort dans Saw 3, des flash-back de flash-back pour une simple enveloppe mise à la boîte aux lettres et des excursions télévisées où l'on apprend que le Jigsaw est le plus grand serial killer de tous les temps et qu'il fait la Une du Time.
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(4.0)