Critique : Au feu les pompiers !

Nicolas Thys | 23 septembre 2009
Nicolas Thys | 23 septembre 2009

Troisième et dernier long-métrage tchèque de Milos Forman, Au feu les pompiers ! est peut-être son film le plus abouti dans sa forme comme dans son rythme. Entremêlant acteurs professionnels et amateurs, le réalisateur quitte partiellement l'univers de la jeunesse tchèque, en lui accordant cependant une place de choix, pour faire le portrait d'une petite bourgade à travers le récit d'une nuit de folie et des péripéties qui en découlent lors d'un bal.

Danse, concours de miss, loterie, tous les clichés sont présents. Le feu est partout présent depuis la première séquence, les pompiers sont de vieux incapables, pervers avant tout. Mais, avec une puissance comique qui fait souvent penser au cinéma burlesque, le cinéaste joue de cette caricature et ne sombre jamais dedans. La censure communiste n'aimait pas le film car il parlait mal des gens venus de la campagne et d'une certaine population rurale. Pourtant c'est davantage un hommage qu'il rend à la culture populaire à travers ses rites et ses fêtes où rien ne se passe jamais comme prévu et à un humour tchèque où le cynisme et la satire sont partout présents.

La critique véritable mise en oeuvre ici est plus large. C'est celle d'une nation qui se perd, ne sait plus où elle va et qui fonce droit dans un mur. Critique d'un régime communiste incapable de se préoccuper des réalités sociales.

Premier film de Forman en couleur, celle-ci semble avoir été désirée pour la séquence magnifique de l'incendie qui résume bien l'univers du film. Tout est spectacle, même le plus horrible, même le plus sordide. La misère humaine peut se contempler et on peut même en rire alors qu'on devrait en pleurer. Le monde est fou, ce film aussi, et c'est ce qui en fait une petite merveille.

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