Millénium : critique sans tatouage

Vincent Julé | 5 mai 2009 - MAJ : 21/06/2018 19:14
Vincent Julé | 5 mai 2009 - MAJ : 21/06/2018 19:14

Millénium est une série de polars suédois devenue en très peu de temps un véritable phénomène littéraire, qui n'a donc pas eu à attendre bien longtemps avec que non pas un mais deux films s'attèlent à une adaptation du premier tome. Que vaut cette version suédoise ?

MILLENAIRE ?

Non, Millénium n'est pas le polar du millénaire. A vrai dire, il ne peut même pas prétendre à ce titre pour l'année 2009. Il devient même à la vision du film difficile de comprendre le tapage autour du roman original, ses millions d'exemplaires vendus et de lecteurs conquis. Car Da Vinci Code et Ne le dis à personne sont déjà passés par là, et le défunt Stieg Larsson a sa place toute trouvée entre Dan Brown et Harlan Coben.

En effet, si certains trouvent que Ron Howard s'est planté avec le premier, d'autres que Guillaume Canet a surpassé le second, personne ne trouvera à redire, ou même à dire sur le réalisateur suédois Niels Arden Oplev. Cet habitué de la télévision fait ce qu'on lui demande avec sérieux, ne prend surtout aucun risque et met poliment en images.

 

Noomi Rapace

 

FROID ET EFFICACE

Mais paradoxalement, c'est cette mise en scène littérale qui donne sa nature au film et à son enquête dans le froid et le passé. Entre platitude et élégance, Niels Arden Oplev mène son récit avec une rigueur et une constance qui font que le spectateur est pris par la main, trimbalé d'une énième scène d'exposition à une série de plans surexplicatifs... jusqu'à ce que ce soit lui qui ne veuille plus lâcher prise. L'histoire de meurtres a beau être convenue et convenable, on se surprend à regarder par-dessus l'épaule du journaliste Mikael Blomkvist, à faire le tri dans les informations de la jeune Lisbeth Salander ou tout simplement à scruter l'écran.

 

Michael Nyqvist

 

C'est grâce aux charismatiques acteurs Michael Nyqvist et Noomi Rapace que les 2h20 du métrage semblent parfois suspendues, surtout lorsqu'ils se retirent dans cette maison en bois au milieu de la neige. Millénium ou d'un coup la drôle d'impression de lire le roman en temps réel dans la salle de cinéma. Une expérience forcément longue, mais assurément immersive. Reste que nos deux enquêteurs ne poursuivent pas non plus le Zodiac. Et le film rappelle assez souvent, surtout sur la fin, sa condition d'œuvre mineure (minuscule ?) pour qu'on attende quoi que ce soit de ses deux suites.

 

Résumé

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