Critique : Soeur sourire

Sandy Gillet | 3 mai 2009
Sandy Gillet | 3 mai 2009

Sœur sourire raconte l'histoire de Sœur Luc-Gabriel de son vrai nom Jeanne-Paule Marie Deckers qui dans les années 60 connaît un succès mondial avec la chanson Dominique.  Elle décide alors de quitter les ordres et d'embrasser une carrière musicale qui ne sera jamais à la hauteur de ce premier succès fulgurant. Rattrapé par le fisc, abandonné par l’Église, elle se suicidera avec sa compagne en 1985.

Sœur sourire c'est d'abord Cécile de France magistrale dans ce rôle de bonne sœur en quête d'un idéal de liberté jamais atteint. Elle porte en effet littéralement un biopic qui par sa grâce, son sourire (c'est vraiment le cas de le dire), sa gravité et un talent indéniable devient un film émouvant et souvent en apesanteur. Pour peu de surcroît que l'on ne sache pas grand-chose de la vie du personnage pour que le film passionne ou tout du moins tienne réellement en haleine.

Sœur sourire c'est au demeurant une histoire suffisamment atypique pour qu'elle capte l'attention voir même qu'elle interpelle car ayant des échos jusque dans la société actuelle où la place de l'Église et de la religion toutes obédiences confondues sont plus que jamais au centre de beaucoup de débats. Non que Sœur Sourire se veuille un brûlot politique ou théologique mais disons que le second film du belge Stijn Coninx ne s'embarrasse que de peu de considérations pour étaler au grand jour les suffisances et le manque de charité d'une institution peu encline au final à admettre le changement pour tenir encore aujourd'hui un discours toujours aussi rigide.  

Mais c'est aussi là la limite d'un exercice qui reste une fiction avec ce que cela suppose d'interprétation de la réalité au service d'un angle de narration forcément réducteur ou parcellaire. Le fait est que Cécile de France qui s'est apparemment beaucoup impliquée dans le projet et son réalisateur touchent au but surtout dans une seconde partie où l'actrice et son personnage historique se mettent à nu n'hésitant pas à explorer une personnalité complexe et à fleur de peau.

Il en résulte un film certes un peu bancal mais suffisamment riche pour aller au-delà des codes d'un genre de plus en plus sclérosant et sclérosé. Et ce n'est donc pas le moindre de ses atouts !

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