La Première étoile : Critique
C'est sur l'air folklorique de La divinité du groupe antillais Perfecta que Lucien Jean-Baptiste ouvre son premier film traitant de l'intégration et du racisme à travers le voyage d'une famille antillaise de banlieue parisienne aux sports d'hiver. Cette chanson, à la fois nostalgique pour les uns et exotique pour les autres, fait partie des nombreux souvenirs qui ont permis au réalisateur antillais de faire de cette Première étoile, une comédie intelligente et savoureuse.
Plus connu en tant qu'acteur (L'Etat de grâce, De l'amour, C'est la vie ; voix de Will Smith, Don Cheadle et Martin Lawrence), Lucien Jean Baptiste passe derrière la caméra tout en y retournant devant pour incarner Jean-Gabriel, un antillais qui enchaîne les petits boulots et qui n'arrive pas à subvenir à sa famille de trois enfants car il ne peut s'empêcher de jouer ses économies au PMU. La force de l'écriture de Lucien Jean-Baptiste et de Marie-Castille Mention-Schaar repose alors sur des dialogues hilarants et des problèmes socio-parentaux universels (la femme qui ne supporte plus l'irresponsabilité de son mari, la grand-mère omniprésente, les grands parents exclus qui aimeraient revoir leurs petits enfants) mais surtout sur une thématique autour du blanc et du noir très bien faite. Les non-dits, les sous entendus et les railleries sont donc de mise et s'avèrent magnifiés par un casting de premier choix que ce soit les premiers (Anne Consigny, Firmine Richard) ou les seconds rôles (Michel Jonasz, Bernadette Lafont,...).
Trente ans après la première production cinématographique antillaise, Coco la fleur, candidat de Christian Lara, et après les heures de gloire d'Euzhan Palcy (Rue Cases Nègres, Une saison blanche et sèche), Lucien Jean-Baptiste prouve que les cinéastes antillais peuvent encore faire un cinéma populaire en plus d'apporter une comédie vraiment drôle où, pour l'occasion, tout le monde est invité à prendre un verre de vin chaud ou de punch, au choix, au coin du feu. N'hésitez pas !
Lecteurs
(0.0)