Le Transporteur 3 - critique Stathamisée

Jean-Noël Nicolau | 9 avril 2015 - MAJ : 27/09/2023 11:37
Jean-Noël Nicolau | 9 avril 2015 - MAJ : 27/09/2023 11:37

Frank Martin, alias Jason Statham, reprend du service, contraint et forcé. S'il s'éloigne de sa voiture, où l'attend plus ou moins patiemment la donzelle qu'il doit « livrer », il explose. Bref, Le Transporteur 3 est un huis-clos. Ou plutôt une comédie d'action. Ou un cartoon. Ou une énième production EuropaCorp, écrite par ce bon vieux Luc Besson, sans surprise, ni risque. Olivier Megaton a plein de bonnes intentions, il cite Paul Greengrass ou Guillermo del Toro parmi ses influences majeures. Le résultat à l'écran en est à des années lumières.

Dès la première séquence, qui mixe partie de pêche gag et poursuite en voitures dans les rues de Marseille, tous les espoirs tombent à l'eau. En revenant vers la franchise qui l'a rendu célèbre, Jason Statham rechute. On l'avait pourtant adoré dans Hyper tension, Course à la mort et surtout Braquage à l'anglaise. Ici il grogne, distribue quelques tatanes et fait du strip-tease (plusieurs fois). Le « nouveau Bruce Willis » assure le minimum syndical.

Il faut dire qu'avec un scénario pareil (une absurde histoire de chantage écologique qui fait passer Quantum of solace pour du Hitchcock), il n'y a pas grand-chose à faire. Alors Le Transporteur 3 fonce sur les routes de l'Est, enchaînant les scènes d'action grotesques qui prêtent toujours à sourire (et on ne sait jamais si c'est volontaire ou non). A jouer sur tous les tableaux, l'œuvre se perd en route. A tel point qu'on se demande par moment s'il n'y a pas là de la graine de nanar...

 

 

 

En outre le rythme du film est largement entamé par une romance consternante entre Frank Martin et sa passagère. Visiblement conçue et interprétée au second degré, cette amourette prend malheureusement beaucoup trop de place. Elle permet juste à M. Besson de placer un énième gag urophile et de verser dans une misogynie joyeusement régressive (la gourgandine est une fêtarde sans cervelle).

François Berléand passe et énonce ses répliques dans un anglais mollasson, l'air peu concerné. Robert Knepper en fait des tonnes dans le rôle du méchant manipulateur, maniaque du téléphone portable. On s'ennuie gentiment, jusqu'à l'affrontement final, tellement délirant qu'il parvient enfin à vraiment amuser, un peu à la manière de la scène du train de Wanted (en moins spectaculaire, bien sûr). Certes, la série du Transporteur se veut du cinoche « bière-pizza » et pour des soirées peu regardantes sur la came visuelle, le cahier des charges est à peu près respecté. Par contre, l'amateur un minimum exigeant peut sagement passer son chemin.

 

 

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