Critique : L'Ombre d'un homme

Nicolas Thys | 18 septembre 2008
Nicolas Thys | 18 septembre 2008

The Browning version est la première adaptation, réalisée par l'anglais Anthony Asquith, de la pièce homonyme de Terence Rattigan, l'un des plus importants dramaturges britanniques du siècle précédent et auteur de The Winslow boy également porté à l'écran par Asquith et, plus tard, par David Mamet.

 

Œuvre magnifique et émouvante, d'un ténébreux classicisme, The Browning version doit beaucoup à l'interprétation magistrale, et couronnée d'un prix au festival de Cannes, de Michael Redgrave, génial dans le rôle d'un professeur de grec ancien malade, sur le départ, haï ou moqué par tous ses élèves, à la vie sentimentale et sociale brisée. Pendant une heure et demie cet homme détruit va, en se livrant et en s'ouvrant un peu au monde, tenter de se relever.

 

Sur fond de tragédie grecque c'est une lutte entre tradition et modernité qui se joue dans ce drame humain, d'Eschyle et son Orestie écrite dans une langue morte et sa traduction par le grand dramaturge Robert Browning qui la fait revivre, des méthodes d'éducation à l'ancienne et des nouvelles faisant intervenir la psychologie. C'est d'ailleurs en laissant faire revenir à la surface certains traits de caractère, en accédant à cette psychologie à travers sa propre version d'Eschyle, qu'un jeune garçon perçoit comme une vraie pièce de théâtre, une pièce moderne, que le protagoniste parviendra à ressusciter, lui qui était considéré comme mort par tout son entourage.

 

Brillant dans la description des relations humaines et dans sa mise en scène, le film d'Asquith est à (re)découvrir d'urgence.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire