Critique : Darling

Lucile Bellan | 6 novembre 2007
Lucile Bellan | 6 novembre 2007
Lorsque Jean Teulé, alors en poste à Canal+, fait la rencontre d'une de ses cousines éloignées, il a trouvé l'inspiration et le déclic pour quitter sa vie de l'époque et devenir écrivain. Il s'attaque donc à la novélisation de la vie de Darling, femme de caractère et de courage, bouffée par la vie et les mauvaises rencontres.

Les termes  « basé sur une histoire vraie » seraient encore trop réducteurs pour résumer Darling. Gamine un peu ronde qui découvre la dureté de la vie par ses parents, fermiers normands, elle est aussi une femme qui rêve, de ne pas être une « paysante », de rencontrer un routier qui l'emmènerait loin, de s'occuper de ses enfants, d'être indépendante. Poussée par ses modestes ambitions, elle fait l'abnégation de ses souffrances et de ses sacrifices. Chronique d'une femme forte ? Pas vraiment, plus la mise en images, réussie il faut bien le dire, d'un destin exceptionnel. L'histoire d'une femme qui n'a rien, n'a jamais rien eu et qui garde courage, espoir et humour... seule contre tous.

Une frontière mince mais néanmoins maîtrisée et définie se dresse entre le ridicule et le misérabilisme, mettant ainsi le spectateur face à une réalité de faits divers, auquel il n'est confronté qu'à travers son journal. Il est donc possible que certains réagiront durement ou au contraire par l'indifférence aux tribulations de notre Darling. Mais ces réactions sont clairement dues à un parti pris de déstabilisation de l'auteur Jean Teulé comme de la réalisatrice Christine Carrière.

Le spectateur averti se découvre par contre vite une tendresse pour ce personnage hors du commun, adjectif qui va d'ailleurs aussi à son interprète Marina Foïs. Il rit à ses pirouettes comiques et pleure devant ses épreuves. Certainement l'un des plus beaux portraits d'une héroïne tragique, voire tragicomique, de notre époque et de notre société.

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