Harry Potter et l'Ordre du Phénix : critique

Lucile Bellan | 4 juillet 2007 - MAJ : 02/04/2020 12:11
Lucile Bellan | 4 juillet 2007 - MAJ : 02/04/2020 12:11

Après son premier et dramatique combat contre Voldemort, c'est un Harry tourmenté qui retrouve Poudlard et le grand écran. Et toujours dans ses valises, un réalisateur différent, ici David Yates, et un nouveau professeur de défense contre les forces du mal, incarnée cette année par l'inquiétante et bipolaire Dolores Ombrage.

Pour sa seulement deuxième réalisation au cinéma après une brillante carrière à la télévision (State of Play, Sex Traffic), David Yates s'en sort plutôt bien, car en plus d'être une nouvelle machine à dollars, à attentes et à frustrations, ce cinquième film n'en reste pas moins que l'adaptation du plus faible volume de la saga. En effet, de la crise d'adolescence insupportable au manque flagrant d'action ou d'humour, le livre s'inscrit plus dans une continuité que dans un tournant ou même un apport quelconque. Ce qui est logiquement aussi le cas du film, inégal et parfois ennuyeux, même si le réalisateur britannique réussit à se faire plus fin psychologue et meilleur conteur grâce à un sens de l'ellipse et du montage salvateur.

 

photo, Daniel Radcliffe, Gary Oldman

 
Entre un Alfonso Cuaron acclamé par les cinéphiles et zappé par les enfants ou un Mike Newell passe-partout pour les premiers et jouissif pour les seconds, David Yates se révèle un compromis aussi rassurant sur cet Ordre du Phoenix que prometteur pour Le Prince de Sang-mêlé. Il se paie ainsi le drôle de luxe de finir sur un chaud-froid. D'un côté, un combat tant attendu à la mise en scène maîtrisée et gratifiante, et de l'autre, une étrange sensation d'en savoir ni plus ni moins et d'avoir ainsi passé 2h20 à tourner en rond.


Il en va d'ailleurs de même avec le casting, parfait mais déséquilibré. La valse des visages n'en finit plus entre le retrait flagrant de Ron et Hermione, le retour de Sirius, le coucou d'Emma Thompson, le bisou de Cho, un Hagrid absent et sa remplaçante qui l'est autant, sans oublier une Helena Bonham Carter, qui pour le peu qu'elle est à l'écran se croit encore dans un film de Tim Burton. Finalement, ce sont deux nouvelles arrivantes qui tirent le mieux leur épingle du jeu, Dolores Ombrage tout en rose et pincements par Imelda Staunton et Luna Lovegood par la faussement larguée et rafraîchissante Evanna Lynch.

 

Affiche

Résumé

Harry Potter et l'Ordre du Phoenix est donc un opus mineur et une curieuse transition, dont les qualités indéniables ne peuvent faire oublier complètement de vrais problèmes de fond et de gestion.

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Lilounette
08/06/2020 à 11:24

J'a doré

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