Les Chevaliers du Zodiaque : critique du massacre Saint Seiya
Après le traumatisme Dragonball Evolution (qui fête ses 14 ans cette année), il semble encore impossible aujourd’hui d’appréhender sereinement l’adaptation d’un classique du shonen au cinéma. Si le futur One Piece de Netflix nous fait serrer les dents à l’avance, c’est d’abord Les Chevaliers du Zodiaque, de Tomasz Baginski, qui a l’honneur de nous décrocher la mâchoire en premier. Après plusieurs tentatives lourdement ratées de moderniser le manga culte Saint Seiya avec de nouvelles séries d’animation, cette version live-action essaye une nouvelle approche et, ô surprise, se rate complètement.
Seiya c’est plus fort que toi
Paru pour la première fois en 1986, Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en France) est considéré aujourd’hui comme l’un des parrains du genre shonen (manga destiné à un public d’adolescents) aux côtés, entre autres, de Dragon Ball ou de Yu Yu Hakusho. Librement inspirée de plusieurs mythologies (en particulier la gréco-romaine), son histoire raconte celle de Seiya, un jeune chevalier entraîné à protéger la réincarnation d’Athéna : Saori Kido.
Amitié, dépassement de soi, affrontements aussi dantesques que désespérés... Voilà toutes les choses qui ont fait l’essence de Saint Seiya et de ses guerriers d’Athéna. Une essence qui a influencé toute la génération de shonens qui lui a succédé et dont on aurait aimé retrouver la trace dans sa nouvelle adaptation de 2023 : Les Chevaliers du Zodiaque. Car si le film réalisé par Tomasz Baginski tente tant bien que mal de reconstituer des bribes de la mythologie du manga (seule sa scène d’introduction y arrive un peu) pour faire croire qu’il en est l’héritier, il est incapable de comprendre ce qu'il adapte.
Avant de jouer Zoro dans One Piece, Mackenyu incarne ici Seiya
Malgré quelques rares fulgurances, Les Chevaliers du Zodiaque sacrifie ainsi le charme et l’identité du manga sur le terrible autel de la fiction young-adult, nous forçant à devoir encaisser une narration en pilote automatique et déjà vue mille fois ailleurs, et une formule tellement lessivée qu’elle a fait disparaître jusqu’à la moindre tache d’originalité. Plutôt qu’une lettre d’amour au manga ou aux codes qu’il a construit sur des années, le long-métrage se contente d’être à la fois un film de super héros en sous-régime, et le premier épisode d'une franchise Netflix interchangeable (est-ce le moment où l'on rappelle que Tomasz Bagiński a oeuvré sur la série The Witcher ?).
Ne lui restent donc que les vestiges de son œuvre d’origine. Seiya et Sienna (comment ça Saori ?) sont toujours là. Mais plutôt que d’avoir entre eux cette alchimie éthérée et sacrée, propre au manga, le film préférera tabler sur autre chose. Réduit à l’archétype du héros désoeuvré et sans amis (et combattant de MMA, apparemment), Seiya va s’enticher de sa princesse à secourir malgré son côté pimbêche (mais elle a finalement un grand cœur rassurez-vous), révéler sa destinée, battre les méchants, etc. Voilà ce qui résume (en plus du passé tragique de Seiya écrit sur deux lignes) nos protagonistes, et il faudra compter avec ça jusqu’à la fin du film.
Véritable réaction dans la salle
Pegasus (final) fantasy
Il faut toutefois reconnaître que le film renonce au moins au fan-service à outrance et aura la décence de ne pas nous balancer tous les personnages cultes du manga à la figure pour nous faire oublier sa médiocrité. Il préfère ainsi se concentrer à la place sur une timide introduction de son univers (n’entamant donc même pas l’arc du Sanctuaire). Une démarche qui aurait pu être salvatrice si les intrigues et la dramatis personae n’avaient pas été conçus comme du pur meublage.
Les quelques autres personnages reconnaissables du manga (Marine et Ikki) se limitent à leurs rôles (mentor et antagoniste) et seront finalement assez anecdotiques, pour laisser plus de place au personnage de Sean Bean. Ainsi qu'à l’ex-femme de Sean Bean.. au majordome de Sean Bean... au garde du corps de Sean Bean... Autant d'âmes égarées et sans corps narratif (allez, le personnage de Famke Janssen s’en sort un peu mieux que les autres) pour lesquels on n’aura jamais d’empathie.
Et puisque le film assume n’être qu’un prologue de près de deux heures, lui-même n’accordera que trop peu d’importance au sort de tout ce monde terne qui pourrait très bien disparaître d’une scène à l’autre sans qu’on s’en rende compte. Seul comptera à l’écran l’avènement de Seiya en tant que chevalier du Pégase et sa romance générique avec Athéna. Tout le reste n’étant là que pour combler le vide... et faire mourir Sean Bean.
Voilà l’armure du Pégase... qu’ajouter de plus ?
On retrouvera néanmoins dans Les Chevaliers du Zodiaque un certain savoir-faire de Tomasz Bagiński sur la mise en scène de l’action, offrant quelques séquences impactantes et des chorégraphies de combat parfois rafraîchissantes – l’une d’elles évoquant même directement la géniale cinématique "Killing Monsters" de The Witcher, réalisée par Bagiński. Les entraînements avec Marine sont par exemple plutôt réussis et figurent même parmi les quelques scènes agréables du film.
Malheureusement, l’abus des ralentis et d’une caméra tournoyant telles les clés agitées devant le berceau donnera vite une indigestion. Et cela empêchera le film de se rattraper en étant un pur divertissement visuel et sonore (ce qu'il aurait presque pu être s'il avait peaufiné son sens de l'action).
Inexorablement, Les Chevaliers du Zodiaque ressemble plus à la dernière adaptation en date de Mortal Kombat tant son esthétique "jeu vidéo" dévitalisée prend le dessus, tandis que la vacuité de ses personnages et de ses enjeux condamne le film à une errance éternelle dans les limbes des films aussitôt vus aussitôt oubliés.
Lecteurs
(2.4)01/06/2023 à 15:49
Moi j ai bien aimé cette nouvelle version , ayant vue et lue toutes les adaptations, celle la est correct
29/05/2023 à 22:30
Je suis allé voir "Les chevaliers du Zodiaque" cet après-midi avec mon fils de 11 ans, et c'est loin d'être aussi catastrophique qu'annoncé par EL, et que ce à quoi je m'attendais. Certes certains acteurs surjouent (Famke Janson et Nick Stahl), certes certains éléments de scénario ne sont pas dingues, mais au regard de ce qu'est l'oeuvre originale, c'est loin d'être honteux. Même les effets spéciaux sont loin de l'être, surtout quand on compare le budget du film et celui d'un Marvel.
Forcément, comme on résume en moins de deux heures une intrigue étirée sur plusieurs mangas (ou plusieurs épisodes pour l'animé), ils ont été obligé de ne se concentrer que sur Seya pour le moment, à tel point que le film pourrait s'appeler "Le chevalier du Zodiaque". Mais mis à part ça ce n'est pas mal. Loin d'être le film du siècle, et pas un film qui restera dans les mémoires, mais un bon divertissement.
A la fin du film, mon fils m'a de suite demandé s'ils allaient faire une suite.
28/05/2023 à 20:42
Bon... Ben je vais plutôt regarder Voltes V chez les philippins... eux au moins ne trahissent pas la série japonaise d'origine et eux au moins ont des SFX convaincants pour la baston entre robots géants style Goldorak avec des scenes en 3D de toute beauté ! Autrement dit, eux au moins ont réussi une bonne adaptation d'une série animée japonaise même s'il reste à redire !
28/05/2023 à 19:07
Finalement c'est orelsan qui a le mieux adapté les chevaliers du zodiaque
28/05/2023 à 04:22
@SHAKA La réponse est dans votre pseudo, justement ! Le personnage de Shaka dans le manga possède des pouvoirs inspirés de la mythologie bouddhiste. Plus tard dans certaines déclinaisons de l'histoire, il y a également la mythologie nordique qui entre en jeu.
27/05/2023 à 20:21
Excellente adaptation, du niveau du dernier MORTAL KOMBAT.
les personnages sont bien écrits, les dialogues se tiennent et le réal sait tenir une caméra.
Techniquement ça envois quand même du lourd: sfx, décors, costumes...au top!
Bien meilleur que Donjons&Dragons que tout le monde a encensé...
C'est sûr, si vous avez aimé le manga animé de m.... des 80' qui passait dans l'émission pour jeunes crétins avec des présentateurs qui l'étaient tout autant( "Corbier ta braguette est ouverte!"-"la tienne aussi Jacky!)
Ce qui était merdique avant l'ai toujours maintenant et le sera demain.
Par contre ce film est super et l'on passe un bon moment .
Y"a des plans de malades, les chorégraphie sont lisible et l'intro est énorme.
EL est à la ramasse.
27/05/2023 à 16:16
Vous avez oublié de dire que le design des armures, qui sont quand même l'un des piliers de l'anime d'origine (avec la musique) a été aussi bafouée dans cette adaptation. On dirait des cosplays pour les reconstitutions médiévales... C'est tellement honteux. Les Américains devraient s'en tenir à leur culture parce qu'ils ne comprennent pas celle des autres.
27/05/2023 à 10:39
Adapter les manga c'est le nouveau filon pour produire des films , Quand je pense à l'adaptation de COWBOY BEBOP ! le visuel sa passe mais le casting gâche totalement la série. Les Chevaliers du Zodiaque je préfère gardé un bon souvenir de la série animé.
Sur NETFLIX j'ai terminé une série CANNON BUSTERS ( 2019) des personnages atypique Philly the Kid un immortel SAM une Android qui peux se mettre mode combat et Casey un Android Mécano. A découvrir .
27/05/2023 à 03:33
Ouai bon, par contre faudra m'expliquer de quel autre mythologie le manga s'est inspiré parce qu'à part la gréco-romaine, je ne vois pas.
26/05/2023 à 22:02
Je suppose qu'on a affaire au même GTB posteur compulsif que sur Gamersyde... Ecris sur blog mec, libère nous, t'es fatigant.