Oxygène : critique qui crache ses poumons sur Netflix
Une femme se réveille dans un caisson cryogénique. Amnésique, elle ignore qui elle est, ainsi que la raison de son enfermement, tandis que la machine qui la retient prisonnière commence à dangereusement défaillir. Voilà pour les premières bouffées d’Oxygène, nouveau film d’Alexandre Aja (Haute tension, La Colline a des yeux, Piranha 3D) à destination de Netflix, porté par Mélanie Laurent.
IL FAUT QUE TU RESPIRES
Quand Christie LeBlanc écrit son premier scénario de long-métrage en 2016, Oxygène rejoint rapidement la Black List (le catalogue des scénarios jugés comme extrêmement prometteurs, mais pas encore adaptés). Au vu de ses thèmes, on ne s’étonnera pas qu’Alexandra Aja ait envisagé de le produire dès les premières semaines de 2020, pour en confier la mise en scène à son comparse Franck Khalfoun. Mais la crise sanitaire provoque le rapatriement du projet à Paris, et pousse Aja à en assurer finalement la mise en scène.
Ce récit claustrophobe n’est pas le premier à se frotter au concept d’enfermement et de personnage unique, sorte de défi technique et narratif où se sont illustrés Buried, ou encore Locke. Challenge qui en appelle à la malice des auteurs autant qu’à un sens aiguisé de la narration visuelle, ainsi qu’un investissement sans faille des interprètes, il peut se transformer en piège pompeux, à l’ennui étouffant. Un écueil que le réalisateur et sa scénariste esquivent ici avec un certain panache.
"Appelez-moi le service client !"
Parce qu’elle s’inscrit avec une énergie ludique dans le registre de la science-fiction, l’intrigue ne manque pas de ficelles à tirer pour renouveler efficacement ses mécanismes, ainsi que la perspective du spectateur. En changeant sans cesse notre focale, à coups de rebondissements nombreux et plutôt retors, l’ensemble réussit le petit exploit d'être extrêmement rythmé, quand bien même il consiste à observer Mélanie Laurent pester et se débattre pendant une centaine de minutes. Et si on ignore dans quelle mesure l’actuelle crise sanitaire a, ou non, amené à certains ajustements, l’écho que trouve cette histoire avec l’actualité est particulièrement plaisant.
Et surtout, restez bien calmes
TU VAS PAS MOURIR DE RIRE
Loin de la récupération opportuniste des médiocres Songbird ou Connectés, Oxygène fait mouche en réutilisant les idées de maladie, d’enfermement, et celle, plus intime et organique, de la respiration comme enjeu vital. Alexandre Aja en est bien conscient, et plutôt que de souligner ces effets, il leur confère une force supplémentaire en ne les appuyant jamais, préférant barder les yeux du spectateur d’un véritable festival de trouvailles dynamiques. On pense notamment à la manière dont un plan plutôt inattendu fait d'une séquence de flottement une véritable bascule dramaturgique, inattendue et sacrément payante.
Sans verser dans les excès du tout numérique ni jouer la carte d’une caméra virevoltante s’affranchissant des limites physiques de son décor exigu, il fait preuve d’un talent d’équilibriste certain quand il doit équilibrer tension, divertissement, angoisse et adrénaline. Que le scénario confronte soudainement son personnage à un injecteur “charitable”, ou fait d’un jeu de transparence la source d’une vision d’effroi inattendue, le cinéaste tire au mieux parti des pinceaux à sa disposition pour nous offrir un tableau changeant et stimulant.
"Je vais pas trop bien, ne t'en fais pas"
Mais, plus encore qu’un découpage soigné, un scénario inventif et un montage intense, c’est bien Mélanie Laurent qui constitue l’atout premier du film. Particulièrement investie, elle donne corps et chair au film, jongle brillamment entre les séquences de suspense, de panique, et les nécessaires inspirations combatives de son personnage. Cette dernière entame un dialogue des plus plaisants avec l’I.A. qu’interprète Mathieu Amalric, lequel tempère grandement les limites inhérentes à l’exercice de style d’Oxygène.
En effet, le long-métrage demeure un fusil à un coup, qui ne présente pas grand intérêt de revisionnage, tout comme il risquera de rebuter intensément quiconque parviendra à prendre de l’avance sur ses révélations. De même et comme Crawl, le précédent effort d’Aja, il assume (à merveille) sa dimension de pirouette à pop-corn, mais ne peut prétendre marquer son spectateur au-delà de son séduisant visionnage.
Oxygène est disponible sur Netflix depuis le 12 mai 2021
Lecteurs
(2.9)22/06/2021 à 11:52
Un petit film sympathique, sans plus, avec quelques bonnes idées, certaines imprévisibles, d'autres cousues de fil blanc.
Concernant les acteurs, autant je n'ai pas particulièrement aimé la prestation de Mélanie Laurent, autant Mathieu Amalric était juste parfait en "OK Google" du futur : sa voix si particulière rajoutait ce je-ne-sais-quoi à l'ambiance angoissante.
Un bon film, pas ouf, mais qui se laisse regarder.
07/06/2021 à 21:33
Une sombre merde
01/06/2021 à 02:33
Ce film est un défi , réussir à visionner cette daube jusqu'à la fin ou sans accélérer le visionnage.
Les dialogues d'une tristesse , l'actrice bon c'est compliqué aussi .
La cohérence du projet également.
Un vide sidéral ce film !!!
26/05/2021 à 18:19
On pouvait faire tellement plus court de ce film :
Au bout d'une dizaine de minutes, quand Mélanie Laurent demande à l'assistant Google d'ouvrir le caisson, Google répond qu'il est déconseillé d'ouvrir le caisson. Mélanie aurait pu demander pourquoi, Google lui aurait dit pourquoi (parce que Google sait tout), Mélanie demandait à se faire rendormir, et comme il restait 35% d'oxygène, elle était laaaaaaarge.
26/05/2021 à 16:49
une sombre merde, dont on a pas besoin de lire les spoilers pour avoir l'impression de l'avoir déjà vue, il suffit d'aller au bout du synopsis : ça se passe dans un caisson d'hibernation cryogénique ? ok, donc, ça se passe dans l'espace. La héroïne a un numéro de matricule en guise de prénom et de nom ? Ok, donc la héroïne est un clone.
Mais sinon, le doublage est vachement bien, je trouve, pour une série Z américaine. (Ah non, pardon, c'est parce que le film est tourné en français. Au temps pour moi.)
17/05/2021 à 18:58
Pas si simple de réaliser joliment un long métrage qui a pour sujet "la claustration" et " le temps qui passe". La scène d'ouverture est très "Fulcienne". [La scène du cercueil dans "La Paura"]
Freud nous dit que les rêves servent à communiquer ce que l'esprit conscient ne peut pas accepter. Mais après..., ()2 est-il un rêve violemment claustro sur le deuil et une allégorie sur le refus de la mort ou faut-il prendre [interpréter] l'histoire au premier degré ?
Le réel ou le basculement dans l'imaginaire ? [la dernière image du film] Le film s'avère plus complexe et sibyllin qu'il n'y paraît...
Ciao a tutti !
17/05/2021 à 13:32
Perso j'ai trouvé ça très sympa, j'avais un peu anticipé certains rebondissements malheureusement mais j'ai apprécié tout de même. Pas un grand film, mais un bon film !
17/05/2021 à 08:43
D’un ennui terrible! Ça traine en longueur, dialogue bidons et Mélanie Laurent que je ne trouve déjà pas exceptionnelle, n’est pas crédible du tout
16/05/2021 à 23:44
Pure perte de temps
16/05/2021 à 21:22
C'est pas pour faire le rabat joie mais il fait aussi faire gaffe aux infos (simples à vérifier) 14 années lumières ? ils ont regardé la distance que ca fait ? mdrrr elle est en voyage depuis 12 ans elle aurait même pas dépassé Saturne alors un autre système solaire aussi loin.... impossible, même à très grande vitesse.