Mon grand-père et moi : critique gérontofilm
Un grand-père irascible et infréquentable est condamné à vivre avec la famille de sa fille, engendrant une confrontation brutale avec son petit-fils. Voilà pour le point de départ de Mon grand-père et moi, un des rares longs-métrages américains à être passé entre les gouttes de la pandémie de Covid-19 pour parvenir jusque dans nos salles obscures. Pas sûr qu'il y attire des millions de spectateurs.
VIEUX CROÛTON
Sous-genre dont on ne sait trop s’il est pensé pour un public spécifique ou pour occuper les vieilles gloires d’Hollywood, la comédie prostatique se porte bien et nous revient ces jours-ci grâce à l’un de ses plus sémillants ambassadeurs : Robert De Niro. De Mon ex beau père et moi en passant par Le Nouveau stagiaire, jusqu’à l’affligeant Dirty Papy, le comédien s’est fait un sacerdoce de tenir le haut de l’affiche de ces productions gériatriques, avec des résultats pour le moins inégaux, ou, comme c’est le cas aujourd’hui, franchement catastrophiques.
Il est bien inutile de s’acharner sur le dernier effort du réalisateur Tim Hill, tant le scénariste d’une partie non-négligeable de la franchise Bob L’éponge est ici en pilote automatique. Héritant d’un scénario dont on dira poliment qu’il éveille autant de passion en lui qu’une pierre peut en éprouver une prothèse de la hanche usagée, il se contente de le mettre en images sans inspiration, sens du rythme ou investissement émotionnel quelconque. Et quand son indigne vieillard affronte son petit-fils à coups de ribambelles de stratagèmes plus ou moins originaux, on se désole de constater comme la caméra capture la chose avec un mélange de mollesse et de désintérêt.
Il en va de même pour l’interprétation, De Niro cherchant manifestement à privilégier les scripts où son personnage reste assis le plus longtemps possible, sans pour autant détonner avec un casting au service minimum. Uma Thurman paraît plus embarrassée par son texte qu’autre chose, quand le pauvre Rob Riggle semble filmé au milieu d’une crise de somnambulisme. On ne saurait toutefois trop les blâmer, car conférer à leur texte un semblant d'âme relèverait de l'exploit, tant ce dernier aurait pu être rédigé par le chat-bot d'un service de livraison de nouilles lyophilisées.
QUAND SONNE LE GRAS
Ratage atone, Mon grand-Père et moi pourra en revanche intéresser les archéologues du futur, dans son désir manifeste de s’attirer un autre public que celui qui apprécie habituellement ce type de films. Sortes de quêtes initiatiques inversées, le vieillard indigne y suit généralement un parcours qui l’amène à renoncer à ses bougonneries pour faire profiter ses proches ou amis plus jeunes d’une liberté de ton, d’esprit, s’affranchir de codes parfois absurdes, qui les limitent et les empêchent de saisir l’instant.
Si sur le papier c’est ici aussi le chemin suivi par pépé de Niro, c’est son personnage, qui a changé. Volontiers misanthrope, en rupture de ban, peu amène avec tout ce qui ressemble de près ou de loin à quelque chose de moderne ou de vaguement progressiste, il représente une tentative du cinéma américain de draguer un public qui reste traditionnellement loin des salles et n’a que peu d’appétit pour les produits hollywoodiens. Pas sûr néanmoins que payer le grand Robert pour qu’il macule ses ennemis de yaourt bio suffise à relancer une industrie en pleine crise.
Lecteurs
(2.6)07/10/2020 à 07:42
Petit détail : De Niro, il n’était pas dans Mon ex-beau père et moi, c’était JK Simmons. A moins qu’il y ait tenu un rôle secondaire, je ne me souviens plus tellement c’était tout pêté comme film :)
07/10/2020 à 01:42
Je suis complétement d'accord qu'au 21ème siècle, la plupart des rôles comiques/de grands-pères de De Niro sont souvent desastreux mais il ne faut pas non plus oublier que le bonhomme à 77 ans. Il ne peut plus jouer avec autant d'intensité qu'avant et semble aussi en avoir marre de se prendre la tête avec des rôles de psychorigides, difficiles et épuisant à interpréter. On pourrait même envisager qu'il ait envie de faire des films pour enfants, étant lui aussi grand-père. Néanmoins, n'oubliant pas non plus que certaines de ses apparitions sont plus qu'intéressantes : Happiness Therapy, Joker, The Irishman, Limitless et surtout le prochain James gray, le prochain Scorsese et le prochain Ridley Scott, quand même !
06/10/2020 à 22:09
Mais bon, le bougre a le droit de faire des purges. L'homme''mission'' ou encore '' 1900'' ou'' il était une fois en Amérique''. Ou Brazil ou encore de multiples chef d' œuvre.
T'as raison Bob, prends tes thunes, quit à tourner pour Michael Bay, Brett Ratner, Besson(déjà fait) ou même Roumanoff, vais toi zizir Papy, tu as tellement marqué le cinéma.
06/10/2020 à 22:03
J'attends avec impatience '' Mon arrière grand père, mon fils, la tante de sa fille et moi.''.
Sérieusement ça devient du ''dad and furious''ces films là. Vous me direz '' oui mais si ça cartonne''???.
06/10/2020 à 18:41
Rien que l'affiche me donne envie de regarder. Et puis, c'est quand même De Niro.
06/10/2020 à 18:35
Je vois que vous sortez les pelles, déjà en train de l'enterrer. À la limite, le mec n'a plus rien à prouver. Et puis de la filmo alimentaire ça peut être utile pour plein de choses. Qui cracherait sur un job facile et surtout bien payé?
06/10/2020 à 18:18
Daddy rich@ moi c'est Raging bull mon De Niro favori. Il a tourné dans tellement de chef d'oeuvres qu'on peut fermer les yeux sur cette fin de carrière moisi.
06/10/2020 à 17:58
ah ce De Niro, il insulte à la tv ou sur les reseau un President des USA en exercice
, t'as jamais vu l'inverse,
c'est vraiment un gauchiste en phase terminale, tout comme sa filmo,plus de deux decennie qu'il est mode Zombie,qu'il: vaille voter pour le Sleepy Joe, et la clique Clinton, Obama, mdr
de toute façon , personne reconnaitre les future elections,
06/10/2020 à 17:46
Triste fin de carrière pour un "monument" du cinéma!!!!!!!
J'ai grandi avec cet acteur!
Il Etait Une Fois En Amérique reste MON FILM!
Je ne me lasse pas de TAXI DRIVER ou de LES AFFRANCHIS et... VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER!
Mais depuis, quelques années cet homme joue les gratteurs dans des purges immondes!
(le pire, reste la pub du Kia! Qui à mes yeux reste un suicide artistique!)
Donc, à mon âge, et pour des bijoux du cinéma, il me reste IMPOSSIBLE de critiquer cet acteur (ce comédien!)...
Mais la fin de carrière ressemble plus à l'EPAHD (unité Alzheimer...)des acteurs en fin de course, que du feu d'artifices exemplaire d'un Roi du 7ème Art!
Après, je lui reste fidèle et redevable des "leçons" que j'ai reçu en découvrant nombre de ses films!
Bref... inattaquable!
06/10/2020 à 17:45
la vieillesse est un naufrage....