Superman : Red Son - critique à la faucille et au marteau

Arnold Petit | 1 mars 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Arnold Petit | 1 mars 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Alors que le DCEU a entamé sa reconstruction avec Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, les films d'animation estampillés DC et Warner Bros. Animation poursuivent leur bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussite, aussi bien avec des créations originales qu’en adaptant des comics populaires de l'univers des super-héros de DC. Disponible depuis le 25 février en VOD et le 17 mars en Blu-ray et en 4K Ultra HD aux États-Unis, que vaut Superman : Red Son, l’adaptation de l’œuvre incontournable de Mark Millar ?

CAMARADE SUPERMAN

Que ce soit dans Batman : The Dark Knight Returns, Batman : The Killing Joke ou plus récemment Batman : Silence, les films d'animation produits par DC et Warner Bros. Animation n'ont jamais réussi à correctement porter à l'écran les comics les plus cultes sur le Chevalier Noir, tandis que ceux autour de Superman ont le droit à des adaptations honorables avec La Mort de Superman et Le Règne des Supermen. À ce niveau, Gotham by Gaslight, se pose sans doute comme une exception.

Le film de Sam Liu était basé sur le comics du même nom, issu de la collection de la maison d'édition baptisée Elseworlds. Un univers où les histoires des héros de DC sont modifiées pour les placer dans un monde complètement différent. Après Batman qui traque Jack L'Éventreur à l'époque victorienne, Warner est à nouveau parti piocher dans les univers uchroniques d’Elseworlds et revient avec Superman : Red Son.

 

photoLa fierté de la nation soviétique

 

Lui aussi confié à Sam Liu, qui a prouvé qu’il était capable du meilleur comme du pire à la réalisation de précédentes productions de chez Warner et DC, le film est une adaptation de la série de comics éponyme de Mark Millar, Dave Johnson et Kilian Plunkett publiée en 2003, dans laquelle le vaisseau de Kal-El n'a pas a atterri chez les Kent au beau milieu du Kansas, mais dans une autre ferme située en Ukraine, en 1938. Repéré par le gouvernement soviétique, Superman devient un objet de propagande et se met au service de l'URSS, lui permettant d'acquérir une puissance militaire et géopolitique sans égal.

Désespérés de voir le bloc communiste gagner du terrain, les États-Unis se tournent alors vers Lex Luthor, scientifique de génie marié à Loïs Lane, en espérant trouver un moyen de rivaliser avec l'Homme d'Acier soviétique. Après avoir embrassé les idéaux communistes et pris le pouvoir à la mort de Staline, Superman s'allie à Wonder Woman, ambassadrice de Themyscira, continuant d'étendre son influence et de façonner le monde comme il l’entend, tandis que Lex Luthor, mais aussi Batman, essaient de le faire tomber à tout prix.

 

photoBat-chapka

 

Tout en restant une fidèle adaptation de l’histoire de Mark Millar, aujourd’hui considérée comme un des comics fondateurs de la collection Elseworlds et une œuvre incontournable de l’univers de DC, Superman : Red Son apporte quand même quelques modifications à l’intrigue de base afin d'y amener un ton résolument plus sombre et adulte. Des changements qui permettent non seulement de renforcer les thématiques complexes du récit autour de la politique ou de l'identité sur lesquelles le film s'appuie pour compenser certaines faiblesses techniques, mais aussi d’apporter un développement plus profond aux différents personnages.

 

Superman Red SonPour le meilleur et pour le pire (surtout le pire)

 

JEU D’ÉCHECS

Avec maîtrise et intelligence, Superman : Red Son livre une ambitieuse réflexion sur Superman et ce qui le définit en tant qu’homme. Dévoué à la cause communiste, il en oublie le nom qu'il portait enfant et ne représente plus qu'un symbole de puissance et d'espoir dans un premier temps. Alors qu’il découvre, dans une scène puissante, l’horrible réalité qui se cache derrière le régime communiste, Superman devient obsédé par l’idée de restaurer la paix dans le monde.

Convaincu qu’il est en train d’accomplir ce qui est bon et juste, il semble plus humain, mais aussi plus inquiétant, étant incapable de voir les actes immoraux qu’il accomplit au nom de son idéologie. Progressivement, son régime bascule dans le totalitarisme et Superman finit par dominer le monde, comme le dieu parmi les hommes qu’il incarne, ni vraiment bon, mais pas complètement mauvais.

 

photoInjustice : Gods Among Us

 

Lui aussi persuadé de sauver l’humanité, Lex Luthor mène un face-à-face idéologique contre Superman, mais n’est finalement déterminé qu’à prouver sa supériorité intellectuelle sur l’Homme d’Acier. Au point d’oublier d’offrir un cadeau à Loïs pour leur anniversaire de mariage ou de se montrer aussi cruel que celui qu’il affronte envers sa propre version de Superman, qu'il nomme Superior Man et finit par transformer en Bizarro à cause de ses expérimentations.

Au final, une dualité s’installe dans chacun des deux personnages, certains d’accomplir le bien, sans être conscients de faire du mal. Motivés par leurs bonnes intentions, les deux hommes sont prêts à tout, même à commettre les pires atrocités.

 

photoL'occasion de rappeler que Lex Luthor est roux avant d'être machiavélique

 

Doté d’une noirceur comme on n’en a jamais vu jusqu’à maintenant dans les productions animées de Warner et DC, sans pour autant basculer dans la violence graphique, le film montre un Superman qui massacre ou lobotomise tous ceux qui se mettent en travers de son chemin et offre une tournure plus personnelle à l’histoire entre lui et Batman, transformant ainsi le Chevalier Noir en un terroriste qui n’hésite pas tuer des innocents pour venir à bout de celui en qui il avait fondé tous ses espoirs.

En s’écartant du matériau d'origine, Superman : Red Son présente également Wonder Woman sous un nouveau visage, comme une femme avec une pensée profondément féministe, dont la relation avec Superman est entretenue par l’amitié et la vision d’un monde meilleur plutôt que par l’amour. Un traitement qu’on aurait bien voulu voir avec le personnage de Loïs Lane, qui ne partage qu’un seul moment marquant avec Superman avant de retourner servir les intérêts du scénario comme la femme de Lex Luthor.

 

photoPas de Martha cette fois

 

LA CHUTE DU MUR

S’il réussit à se réapproprier le récit de base pour le rendre encore meilleur, Superman : Red Son n’est pas exempt de tout reproche pour autant. En voulant prendre des libertés par rapport à l’histoire originale, la fin du film se retrouve bâclée, laissant un immense sentiment d’inachevé et sacrifiant même la conclusion philosophique et métaphysique de Mark Millar qui intervient dans les toutes dernières pages du roman graphique.

Alors que les dessins de Dave Johnson et Kilian Plunkett regorgent de références historiques à la propagande communiste et à certains visuels de la Guerre froide, le film ne propose rien d’intéressant ou de nouveau esthétiquement et se contente d’une mise en scène correcte, avec une direction artistique simpliste, sans essayer de bousculer les codes ou d’utiliser l’univers fascinant qui est mis à disposition dans cette histoire. Le design des personnages est calqué à la lettre sur celui aperçu dans les cases du comics et on ne peut que regretter de ne pas voir Batman et sa chapka un peu plus longtemps à l’écran à la place de l’affreuse représentation du vaisseau de Brainiac.

 

photoFormation du pélican

 

Capable d’offrir des moments vraiment exaltants, comme la première apparition de Superman aux yeux de la population américaine ou son affrontement brutal avec Batman sous les yeux de Wonder Woman, le film souffre quand même d’une animation moyenne, dans le même style caractéristique aux productions de Warner Bros. Animation.

C'est sans doute l’une des raisons qui explique l’apparition presque anecdotique d’Hal Jordan et du Corps des Green Lantern ainsi qu’un combat décevant entre Bizarro et Superman. Si Superman : Red Son est une plaisante surprise et reste pour l’instant une des meilleures adaptations portées à l’écran par Warner et DC, c’est dommage que l’attention portée à la narration ne soit pas  la même visuellement, parce que le film aurait pu être formidable de bout en bout, à une fin près.

 

photo

Résumé

S’il n’essaie pas de se distinguer visuellement des autres films d’animation de Warner et DC et souffre de certaines imperfections techniques, Superman : Red Son reste une belle surprise, qui amène plus de profondeur à l’histoire de Mark Millar et la rend encore meilleure… ou presque.

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Repère placé
16/12/2020 à 02:22

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OUATTAKA. KlRAlORl
14/12/2020 à 19:17

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14/12/2020 à 06:08

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14/12/2020 à 05:49

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13/12/2020 à 20:15

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13/12/2020 à 14:33

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