Rambo : Last Blood - critique qui écartèle le cartel
Depuis 10 ans, John Rambo s'est retiré sur les terres de sa famille, au Texas, où il gère un vieux ranch et veille à ce que la nièce de sa belle soeur ne se fasse pas emplâtrer la cheminée par le premier pendejo venu. Mais c'est sans compter sur une bande de vilains mexicains, qui vont tâter de sa lame et de son talent pour l'amputation de cerveaux. Rambo : Last Blood arrive avec Sylvester Stallone, et il n'est pas là pour sucer les cuticules à mémé.
PUTA SANGRE
Pour les fans de la saga, Rambo : Last Blood sera probablement l’épisode du deuil. C’est avec une forme de renoncement qu’il faut appréhender ce nouveau chapitre, tardif et pas franchement désiré, tant John Rambo semblait conclure la franchise, narrativement et thématiquement.
Et ce cinquième opus annonce la couleur dès son ouverture. Environnement décorrélé des précédents épisodes, effets spéciaux au rabais, mise en scène désincarnée… le dégauchisseur du Sud-est asiatique n’est plus désormais qu’un produit fauché, véhicule à zèderie décomplexée, prenant (littéralement) l’eau de toute part.
Et ce n’est pas Adrian Grunberg, occupé à roupiller derrière la caméra, qui viendra dire le contraire. De champ/contrechamps paresseux en scènes d’expositions moins émoustillantes qu’un zona du périnée, le réalisateur a bien du mal à retenir notre attention. La photographie baveuse, les dialogues dignes d’un mode d’emploi Ikea et une galerie de personnages issus d’un improbable croisement entre Danny Trejo et Mimie Mathy n’aident pas. Là où John Rambo ne tenait jamais compte de son budget modeste et ne craignait pas d'apprendre la recette des rillettes de rotule à l'entièreté de la Birmanie, ce nouvel épisode ne cherche pas à outrepasser sa condition de production démunie.
Un je-m’en-foutisme qui atteint jusqu’aux scènes d’action, lesquelles ont presque totalement abandonné les trucages physiques au profit de giclées de sang numériques et autres tripailles de synthèse. Personne ici ne semble plus se soucier de découper la viande comme il faut, et on s’en désole. Très logiquement, c’est la mythologie même qui s’en retrouve affectée. Rambo : Last Blood n’est plus qu’une aventure standardisée d’un héros qui agitent à l’écran ses attributs pour mieux dévoiler combien ils ont perdu tout sens. La saga a toujours questionné et symbolisé le rapport de l’Amérique à ses combattants. Mais cette ambition a totalement déserté le film, qui s’en tiendra à la recette de la tête de veau ravigote, sauce mexicaine.
Un méchant qui risque de finir avec un doigt dans le cou
PATATE DE PORCIN
Pour qui accepte cette équation forcément décevante, et accueille dans son cœur avec bonté la proposition du sieur Stallone, il reste néanmoins quelques raisons d’apprécier ce Rambo : Last Blood. Parce que quand Grunberg fait dans le Z, il ne le fait pas à moitié. Torsion testiculaire à coup de marteau, détartrage à la machette ou ponçage de clavicule en mousse, tout est là pour que le viandard en ait pour son argent et lâche un petit rot de satisfaction honteux en fin de parcours.
De manifeste désenchanté en faveur des vétérans à propagande pyropriapique, la franchise s’aventure ici sur les terres de Steven Seagal, non sans un certain panache déviant.
Une des rares images iconiques du film
Cette métamorphose culmine dans le climax du film, qui se livre à un curieux « Colonel, j’ai raté l’avion », où tout est fait pour dissimuler le fait que notre héros a désormais la mobilité d’un rhinocéros arthritique. En résulte une séquence piégeuse où John écartèle le cartel, au mépris de toute vraisemblance et de toute logique arithmétique (le nombre d’assaillants variant du simple au centuple selon le taux d’alcoolémie du réalisateur).
Le résultat est grotesque, violent, régressif… et franchement rigolo. Enfin, la dernière raison de se laisser charmer par l’aura roublarde de ce bien inoffensif Rambo : Last Blood demeure Sylvester Stallone lui-même.
Qu’importe que la caméra ne sache pas bien quoi faire de lui, de son visage aux airs de cratère lunaire ou de ses formidables pognes, il habite l’image, y injecte un spleen continu, qui parvient parfois à faire oublier la bêtise cosmique de l’ensemble. Et peu importe finalement que le Mexique soit ici décrit comme un dépotoir à ciel ouvert où copulent frénétiquement gangs, mafieux, maquereaux, putes et policiers corrompus.
La tristesse insondable du Chien de Guerre paraît racheter toutes les outrances, emporter avec elle non seulement la déception du spectateur, mais aussi le souvenir d’un Hollywood disparu, d’histoires oubliées, d’un artisanat qui, à la manière de John, n’est plus assez vivant pour exister, pas assez desséché pour tout à fait s’évaporer.
Lecteurs
(3.8)18/09/2021 à 23:36
C'est toujours triste de voir une saga qui a marqué son temps tomber dans une déchéance la plus complète. Après Die Hard et Terminator qui avait pris de l'avance dans le genre, Stallone a décidé de tuer son héros de la plus laide des manières. Si l'idée de départ aurait pu être vraiment sympa, on se retrouve plus avec un mauvais film de Charles Bronson des années 70 qu'avec un Rambo des années Reagan. Un scénario encore plus mince que les 2 et 3 réunis, le plus gros a été fait sur comment tuer un homme de différentes manières, un budget équivalant à un nanard de série z, une réalisation aux fraises. Bref, on ne retrouve rien ni du cahier des charges ni du personnage lui même bien loin de ce qu'il était au début, Je n'étais pas franchement fan du précédent, mais il restera bien meilleur que celui-ci.
30/03/2021 à 16:56
@John1980
Comme la plupart des vertébrés, je pense que ce texte est à lire, n'en déplaise à notre jeune commentateur, sans doute un journaliste raté.
30/03/2021 à 16:48
Comme la plupart des spectateurs, je pense que ce dernier Rambo est à voir n en déplaise à notre jeune critique probablement réalisateur ou acteur raté. Le soin apporté à médire sur plus de 4 paragraphes ne peut être pris au sérieux. Si le film peut être criticable le ou la critique l est 100fois. Probablement pour faire parler et ça marche. Un conseil.... Virez moi ce clown.
05/02/2021 à 22:42
J'ai adoré ce rambo,une très grande réussite ????????
05/01/2021 à 03:42
Wow mais quel magnifique film tellement bien fait et très bien interpréter dune élégance redoutable merci stallone d'être un vrai artiste ce rzmbo est juste magnifique et rends un véritable hommage rien a faire les anciens ont cette magie que personne ne pourra jamais retrouver ! Une claque redoutable et tellement beau ! Franchement c'est ce genre de film qui permet de croire encore aujourd'hui au cinéma !!!!!!!! Dans notre cœur et à jamais !
15/12/2020 à 23:35
Vu le film dernièrement, qui se laisse voir sans déplaisir, et dont son principal problème du film c'est que tout va trop vite dès que Stallone arrive au Mexique et du coup rien n'a le temps d'être développé que cela soit le drame ou le dernier acte.
De plus, le film pourrait ne pas s'appeler "Rambo" que cela ne changerait rien au film
15/12/2020 à 21:36
Jaime tellement stalone et c personnage de rocky et rambo que je me lasserait jamais dy voir encore et encore des suites... a ce propos stalone n'aime pas rester sur un échec de ces personnage emblématique... souvenez vous de rocky 5 ... il a fait le 6 pour redorer le blason du 5 que jaime personnellement tout de même. Jespere quil fera lui-même le 6ème sil a autant de courage et de volonté quil a eu en 2005 /2006 pour rocky car il se fait vieux... la série rambo revenant sur sa jeunesse mouais... bof bof
15/12/2020 à 20:24
"Rambo : Last Blood a gagné ses 3 étoiles lorsque Sly a égorgé un méchant avec sa propre côte fraichement arrachée."
Rien que pour cette phrase je remercie Last Blood d'exister. Car à défaut d'être bon film ça reste quand même un excellent nanar.
26/10/2020 à 21:56
@Simon Riaux
Décevant ce Rambo. Pourtant le scénario était pas mal ! Fallait prendre Clint Eastwood pour le faire
14/09/2020 à 21:26
Du Stallone terrible...