DÉGOUT DU MONDE
Dès son ouverture en plan-séquence déblatérant ses références à la saga Star Wars (ce vaisseau qui débarque dans le plan), Gravity (cette ISS en difficulté, ce corps flottant) et cette astronaute attaquée par un monstre invisible (Life : Origine Inconnue), Le Bout du monde annonce la couleur. Le film sera un mash-up d’oeuvres surtout cultes, en particulier celles de SF et d’invasion extra-terrestre, plongé au coeur de l’ambiance Amblin des années 80 lorgnant du côté des Goonies et Stand by Me.
L’un des personnages ira d’ailleurs jusqu’à citer lui-même Independence Day pour décrire l’arrivée rapide d’OVNI. Une arrivée très vite éclipsée qui permet au jeune groupe de balancer des dialogues futiles et basiques sur la suite de leurs aventures. Aventure qui multipliera de nouveaux clins d’oeil, références ou copiés-collés (chacun se fera son avis), de Jurassic Park (la scène de la cuisine) à Stranger Things ou Cujo (ce chien extraterrestre), en passant par Transformers (les explosions urbaines), voire le très récent Sans un bruit avec le look du monstre.
Les seuls effets spéciaux du film réussis
Par la suite, le récit ne prendra jamais son envol. Les quatre ados répondent à des codes éculés du film teenage entre la fille mystérieuse, le garçon timide, le pote relou et le malchanceux. Ainsi, le film accumule de nombreux clichés inhérents au genre : les réactions incohérentes des ados, les blagues lourdingues, la romance naissante, les faux antagonistes balayés d’un revers de main, les petits moments de gloire personnels…
Pire, si le film s’enfonce en permanence dans ces clichés narratifs barbants en 2019, c’est surtout un enchaînement de facilités scénaristiques. Des adultes qui font confiance à des gosses pour mener à bien une mission impossible, aux trouvailles fortuites du groupe de gamins, jusqu’aux ellipses qui permettent d’accélerer l’avancée des aventures d’un claquement de doigt, Le Bout du monde progresse en circuit balisé où rien ne pourra stopper ce petit groupe.
Un bon gros cliché des familles ce groupe hétéroclite
RIM OF THE MERDE
A l’image, on sent que McG essaye de donner un peu de valeur à son long-métrage avec plusieurs plans-séquences (rentrer dans une voiture, en sortir, puis rentrer dans une autre pour en ressortir par la fenêtre) assez fluides. Malheureusement, ce n’est que de l’esbroufe visuelle bien vaine et frivole. A l’exception d’une ou deux scènes où la caméra plonge le spectateur au coeur de l’action, jamais la mise en scène du cinéaste ne viendra appuyer un quelconque propos ou créer une vraie tension.
En effet, l’invasion extraterrestre est trop absente à l’écran. Si chacune des apparitions de l’espèce alien provoque des morts et se révèle assez violente pour un film d’ados, le drame SF manque de crédibilité. La menace disparaît de pans entiers de l’intrigue pour réapparaître furtivement, avant de se dissiper aussi vite qu’elle était réapparue. En 1h30 de film où la Terre est décrite au bord de l’agonie, un seul monstre poursuit les gamins et seuls quelques vaisseaux (inoffensifs ?) se dessinent dans le ciel.
Ce filtre jaune si soudain et si appuyé
Et ce n’est pas tout puisqu’en plus de son scénario ennuyeux, ses personnages stéréotypés et sa mise en scène peu à propos, Le Bout du monde n’est pas aidé par l’immonde filtre jaune utilisé dans la première partie du film (puis bleu, puis violet), et les CGI plus qu’imparfaites. Et que dire de ce clip publicitaire pour Adidas, d’ores et déjà élu placement de produit le moins discret de l’année ?
Tout juste pourra-t-on s’amuser de cet épilogue en photos (photoshopées à la truelle) qui part dans un délire absolu où le petit groupe est anobli par la Reine d’Angleterre, défile dans les rues du monde entier, truste les plateaux de télévision comme celui de James Corden, et finit par faire un concert rappelant le Live Aid. Si tout ça n’était que du second degré, c’est une grande réussite, mais franchement on a du mal à croire que le film ait pu être aussi malin.
C’est un film pour teenagers, pour un public entre 12 et 15 ans. Toujours avoir en mémoire cette donnée importante : des films sont produits, et beaucoup d’entre eux adressent telle ou telle classe d’âge. Il y a, ou il y a eu, les adulescents, vaste territoire qui pourrait se déployer entre 17 ans et 30 voire 35 ans, un public qui a par exemple beaucoup aimé Harry Potter. Il y a une population grandissante dans certains pays de gens âgés, etc, etc….. Il y a paraît-il la figure iconique de la mère/femme au foyer. Etc, etc…. Ce sont des cibles, avec un langage spécifique, des codes de langage, un corpus d’idées, de pensées et de croyances. Il y a les groupes ethniques évidemment, les communautés diverses, gays et lesbiens, etc, etc…
« Le Bout du monde est un téléfilm bas de gamme aux nombreux clichés, au petit scénario et à l’humour lourdingue. Sans saveur »
oue du netflik en fait
Pour une fois chuis d’accord avec vous et même plus pour moi vision intenable, nul de chez nul.
Pas d’accord du tout. Bon film comme on les faisait au 20° siècle. Effets spéciaux excellents, bonne dynamique, pour tous publics. Netflix abat ici un vraiment beau boulot et continue d’enrichir sa bibliothèque avec un nombre toujours croissant d’oeuvres de bonne qualité. Pas un chef d’oeuvre évidemment ici, mais un film à la sauce Spielberg, ou du moins dans cette même veine. Très bien.
Tiens, c’est bizarre, c’est exactement je m’étais dit en regardant Stranger Things…
Netflix qui produit des sous-produits de ses sous-produits. Vertigineux.
Le truc c’est que tout le film est a prendre au second degré pour ça que le petit black fait plein de référence ciné pendant tout le film le ton du film est claire c’est une comédie et pas un truc à prendre au sérieux et c’est pour les gosses pas la peine de le juger comme si c’était le jour d’après
Ils se sont pas fait chier que se soit pour le scénario et les effets spéciaux il n y a rien de bon