SUR LA ROUTE DES LASSITUDES
En 1962, Tony Lip (Viggo Mortensen) est le bourru-bourrin vaguement raciste et videur d’un club, mis au chômage technique quelques temps. Pour combler le vide pécunier, il accepte de servir de chauffeur-garde du corps à Don Shirley (Mahershala Ali), pianiste noir sophistiqué-raffiné qui prévoit courageusement de faire une tournée dans les états du Sud encore très marqués par la ségrégation. L’occasion parfaite pour deux personnalités antagonistes (jusque dans leurs corps, entre le massif blanc et le fluet noir) de nouer une amitié inattendue grâce aux vertus de la tolérance, de Noël, et du poulet frit.
Viggo Mortensen et Mahershala Ali
Si l’on est un tantinet ironique, c’est que Green Book : Sur les routes du sud ne fait vraiment pas grand chose pour sortir son biopic des poncifs un poil lénifiants qui l’appellent à cor et à cri. Heureusement, grâce à un savoir-faire depuis longtemps acquis par Peter Farrelly en presque 25 ans de carrière, et une prestation ogresque vivifiante de Viggo Mortensen, le film fonctionne et se suit sans douleur, mais ne suscite pas non plus l’intérêt au delà d’une séquence inaugurale réussie.
Malgré le charme du chauffeur, les routes du sud sont trop bien balisées, le véhicule trop respectueux du code de la route, et l’itinéraire trop pépère.
WINNER WINNER CHICKEN DINNER
Mais en réalité, tant mieux, puisque la seule sortie de route remarquable de Green Book : Sur les routes du sud donne lieu à une séquence assez extra-terrestre au KFC du coin, dans laquelle la dégustation des fameux pilons de poulets sera littéralement le point de départ du rapprochement entre nos deux personnages que tout oppose.
Citée, visualisée, clairement identifiée et même source de blagounettes, la marque est tellement encombrante dans cette séquence qu’on s’attend presque à voir le colonel Sanders lui-même réconcilier les peuples, fendre l’Alabama pour permettre la traversée sans encombre de nos deux pélerins et graver 10 nouveaux commandements. On propose d’appeler ça les Buckets de la Loi.
Ha ha ha aaaaah…. le poulet frit.
Un placement de produit particulièrement corrosif pour les yeux, qui pourtant n’en est pas moins signifiant et contient en son sein le principal problème de Green Book : Sur les routes du sud. Cette scène sert de déclencheur à une dynamique vue et revue qui structurera tout le film dans son ensemble, à savoir un personnage aisé éduquant et formant un personnage populaire, tandis que ce dernier décoince et protège le premier.
Le rapport de domination raciale est en somme inversé grâce à un rapport de classe. Cette « solution » peu judicieuse et insatisfaisante laisse franchement perplexe, quelle que soit la couleur de peau du pauvre et du riche. Bref, Peter Farrelly ne propose rien de plus qu’une formule usée jusqu’à la corde et qui sentait déjà le formol à l’époque de Miss Daisy et son chauffeur. Tout ici a déjà été fait ailleurs, en mieux.
Moi, j’ai bien aimé les contrastes sociaux: les lois de l’epoque concernant les noirs, cela parait de la préhistoire, mais ce n’est pas si vieux! la haine sociale, est toujours si vivante , même en france
Ce que j’ai préféré? la scene du piano jazz, je ne sais pas comment l’acteur qui joue « le doc » s’y est pris, mais il fait un pianiste très credible
Moi ce film je l’ai adoré les acteurs sont super et l’histoire est touchante
Un bon road movie comme le sont un monde parfait ou la mule
Vous devriez rajouter ce film dans la liste des films de noël 😉
Est-ce que ce film méritait un Oscar ?
Vu les concurrents, pas forcément : Black Panther (non) BlacKkKlansman (bof) Bohemian Rhapsody (non) La Favorite (pas vu) Roma (pourquoi pas ?) A Star Is Born (non) Vice (pourquoi pas ?)
En revanche, l’évolution de la relation entre les deux hommes est assez bien traitée, bien que convenue. Quand à la critique est la bien plus superficielles et orientée que le film lui-même !
PS : arrêtez avec l’expression « insatisfaisant » c’est lassant et ça vous fait passer pour un frustré !
Un résumé de critique de haute volée. Les cahiers attendent votre candidature avec impatience.
Euh Écran Large c possible de savoir pourquoi mon com a été effacé, voire censuré ? Si c juste paske g dit que la critique de votre (pseudo)journaliste était complètement ratée et mal orientée bah c naze…je suis déçu
Le film , plutôt que de donner la leçon, se permet d’être agréable à suivre voyez ? En ça, je dis que c’est un bon film. Téléphoné ou pas, il est réussi . Plus réussi que certains autres films soit disant moins téléphonés justement et qui donnent des leçons, du pathos et qui se la jouent bien pensant, et qui au final sont pénibles
ba du moment que çà aligne les poncifs gnangan :ou les vilains esclavagistes (Blancs) et ouh pauvres Noirs etc, c’est Bingo
Mais sans jamais parler de la Traite Mahometane et Juive, ou celle Intra Africaines..hein, c’est fou ce qu’on apprend pas ces trucs dans les Mass Media ou dans à l’Education nationale lol!
Le rapport blanc/noir & pauvre/riche est encore plus problématique, à mon avis. Viggo Mortensen apprend à Mahershala Ali comment être Noir ! Un « vrai » noir doit répondre aux clichés (manger du poulet frit avec les doigts, faire du jazz, se mêler aux « gens simples », etc). C’est une vision particulièrement tordue du « white savior ».
Perso, j’ai aimé ce film, je trouve la critique assez sévère, et puis de temps en temps un film bienveillant, ça ne fait pas de mal.