Fous d'Irène : la meilleure comédie où Jim Carrey noie des enfants

Quand les Farrelly rendent fou Jim Carrey, il massacre des vaches, kidnappe des gens, coupe des doigts et noie des fillettes : bienvenue dans Fous d'Irène.

Au mitan des années 2000, la comédie américaine s’est trouvé un nouvel empereur, en la personne de Judd Apatow, réalisateur de succès internationaux comme 40 ans, toujours puceau, producteur d’œuvres cultes comme SuperGrave, à tel point que l’homme-orchestre semble aujourd’hui incarner à lui seul le rire outre-Atlantique. Un règne bien légitime, tant son approche a renouvelé les canons du genre, mais qui aurait tendance à éclipser le duo qui, une poignée d’années avant son avènement, fut un des plus créatifs en matière de marrade décomplexée. 

De 1994 à 2014, de Dumb & Dumber à Dumb & Dumber De Peter et Bobby Farrelly ont proposé une vision singulière de la comédie américaine, aux influences multiples, aux mécaniques complexes, et souvent au succès tonitruant. Mais, dans le Hollywood des années 2010, après #MeToo et le surgissement de débats profonds sur la visibilité des minorités, leurs créations ont semblé refluer dans la mémoire collective. Comme si le rire gras et remuant de Mary à tout prix ou L'Amour extra large était soudain bien embarrassant. 

Il est donc d’autant plus urgent de replonger dans l’un de leurs longs-métrages les plus irrésistibles, le routard et queutard Fous d’Irène. 

 

Double dose de Jim, bim !

 

AU MILIEU ROUILLE UNE CIVIÈRE

Charlie va bien. Sa femme l'a quitté pour un chauffeur de limousine nain rencontré le jour de leur mariage, après avoir accouché de triplés conçus avec ce même chauffeur, mais Charlie va bien. Sa carrière de policier patine, tous ses collègues le relèguent aux tâches les plus ingrates, mais Charlie va bien. Pas un citoyen du petit état de Rhode Island ne le respecte, mais Charlie va bien. Les enfants eux-mêmes vont jusqu'à le moquer, mais Charlie va bien.

Jusqu'au jour où Hank, personnalité agressive, vile, vicieuse, odieuse et redoutable fait surface en prenant le contrôle de son existence, contraignant le policier à suivre un traitement particulièrement contraignant. Mais Charlie va bien. Sauf qu'il doit un beau matin escorter Irène, suspectée d'un crime dont elle doit répondre devant la cour de justice de l'État de New York.