Borg / McEnroe : Critique qui tape au fond (du court)

Simon Riaux | 8 novembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 8 novembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Depuis l’épatante réussite de Rush, l’aura du « film de sport » sous la forme d’une confrontation cathartique est revenue en grâce. C’est selon une logique narrative comparable que Borg/McEnroe nous propose le récit d’une grande rencontre du tennis international. Si la recette est ici appliquée avec un soin palpable, beaucoup de ses ingrédients manquent de fraîcheur.

 

BALLE DE MATCH

Pour tous ceux qui se pâment à chaque fois que Roger Federer rencontre Rafael Nadal, qui voient dans les grands duels une source perpétuelle de renouvellement dramatique, le film de Janus Metz Pedersen aura des airs de friandise bienvenue. Les faits y sont énoncés clairement, les personnalités des deux adversaires établies avec clarté, et leur épreuve de force, immortalisée à Wimbledon, est amplement mise en avant par la structure du récit. Les salles de cinéma étant moins couteuses et mieux climatisées que le court de Roland Garros, ils pourront s’en satisfaire trop de mal.

Malheureusement, si on ne note jamais de dramatique fausses notes, ce divertissement se fait souvent beaucoup trop programmatique, la faute à une caractérisation trop mécanique, et une opposition finalement très superficielle. La faute n’en revient pas aux comédiens, Shia LaBeouf comme Sverrir Gudnason font preuve d’investissement et d’intensité, mais plutôt d’une écriture qui les enferme dans les rôles d’excité antipathique pour l’un, de Terminator glacial pour l’autre. Et comme c’est le second qui occupe la majeure partie du métrage, ce dernier finit par pâtir d’un sévère manque d’aspérité.

 

Photo Sverrir Gudnason

Shia Labeouf et Sverrir Gudnason (ou plutôt l'inverse)

 

FOND DE COURT

Mais le problème le plus prégnant, celui qui empêche une dramaturgie pourtant efficace de prendre de l’ampleur, c’est la limitation physique du duo d’acteurs, que la mise en scène ne parvient jamais à sublimer. Alors que le fameux match s’étale sur plus de trente minutes, impossible de ne pas remarquer que ni Gudnason, ni Labeouf ne sont capable d’échanger des balles de tennis. On peut comprendre aisément que les deux artistes ne se soient pas transformés par enchantement en champions de la raquette, mais on regrette que le découpage ne parvienne jamais à nous tromper.

Ainsi, Borg / McEnroe s’enferme rapidement dans un festival de champs/contrechamps à la rigidité extrême, certes lisibles, mais terriblement faux et lisse. Rien qui interdise de passer un agréable moment, certes, mais ce dispositif lasse néanmoins, préférant ronronner plutôt qu’accompagner ses deux héros dans leur confrontation herculéenne.

 

Affiche

Résumé

Soigné mais désincarné, appliqué mais trop mécanique, ce Borg/McEnroe s'adresse plus aux inconditionnels du tennis qu'aux cinéphiles.

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Lecteurs

(2.9)

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commentaires
Andarioch
14/06/2018 à 19:01

@rorov94
Tu oublies "Nous irons tous au paradis", d'Yves Robert

ju
09/11/2017 à 19:34

J'ai vu le film hier soir et j'ai adoré.
Pas trop long, et pas de longueur. Il permet aussi de mieux connaître les personnalités des 2 joueurs, et d'apprendre plein de détails sur leurs rituels, leur vie.
Je conseille

Satan LaTeube
09/11/2017 à 09:25

Ouais, j'ai pas vu le film mais c'est sûr que si aucun des 2 acteurs ne sait correctement taper dans une balle avec une raquette, ça perd vite en crédibilité.

corleone
08/11/2017 à 20:44

A voir dans quelques années un de ces jours ennuyeux dans un avion ou simplement à la TV. Malgré que le sujet m'intéresse, j'avais déjà pris la résolution de boycotter tous les films de Shia Labeouf au cinoche.

Bibi
08/11/2017 à 20:30

Ouais enfin "Maboul" t'es gentil mais le film est fait pour plaire aux néophytes du sport aussi hein. Je connais rien aux formule 1 et j'ai adoré Rush par exemple. Tout comme j'ai adoré Invictus alors que je me contrefous du rugby.

Rorov94
08/11/2017 à 18:17

Les meilleures scènes de tennis du ciné:
-les aventures d'un homme invisible de carpenter
-les sorcières d'eastwick de miller.

Joe
08/11/2017 à 14:38

N'est pas Ron Howard qui veut !

Greg
08/11/2017 à 14:35

Il faut une formation tennis pour juger un film maintenant ?

marco
08/11/2017 à 14:18

ça y est, 1er com 1er fan de tennis pas content qu'on aime pas trop le film sur son sport préféré lol
ha l'être humain...

maboul
08/11/2017 à 14:07

Et vu que sur EL vous y pompé rien en tennis, vous faites encore une critique nauséabonde...
Allez regarder quelques match ( le master commence dimanche ) et après revisionner le film, vous comprendrez peut être ce film...
A bon entendeur...

Un amoureux du beau jeu ^^

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