Les Oscars 2011 : Le Palmarès
Le grand vainqueur de la 83ème cérémonie des Oscars est Le discours d'un roi. Il remporte le plus prestigieux des trophées avec l'Oscar du meilleur film. Le film de Tom Hooper qui s'est vu également récompensé par la statuette du meilleur réalisateur (pour son deuxième film seulement), battant de façon surprenante les favoris qu'étaient David Fincher et Darren Aronofsky, a permis aussi à Colin Firth de remporter l'Oscar du meilleur acteur. Du côté des femmes, c'est l'archi favorite, Natalie Portman qui s'est vue décerner l'Oscar de la meilleure actrice.
Pour connaître les autres récompenses et découvrir qui sont les autres vainqueurs mais aussi grands perdants de la soirée, on vous laisse découvrir le compte-rendu d'une soirée qui aura encore une fois montré l'efficacité absolue de ses organisateurs même si, dans l'ensemble, elle ne restera pas comme l'une des plus mémorables du genre, hormis l'émouvante et savoureuse apparition de Kirk Douglas.
Le tapis-rouge s'électrise d'un parterre de stars, et déjà la french-touch frappe très fort. Didier Allouch, emmené par ses collègues en duplex, demande courageusement au patron de Disney s'il ne souhaiterait pas investir quelques 200 000 Euro dans le prochain Jean-Paul Rouve. Au vu de la filmographie du monsieur, on appelle ça de l'audace.
De leur côté les américains se précipitent sur Christian Bale, déjà transformé et en voie de "batmanisation." Le comédien est à peine reconnaissable, barbu et musclé, rien à voir avec son personnage d'addicte au bord du gouffre dans The Fighter. Didier Allouch parviendra finalement à le questionner. C'est un Bale humble, à la barbe quasi-christique qui parle au micro, s'excusant presque d'être nominé, à des lieues de ses légendaires crises de colère.
Natalie Portman, venue avec Benjamin Millepied (compagnon et père de son futur enfant), traverse le tapis rouge avec grâce et légèreté. Tous se précipitent pour interroger la jeune femme, soutirer quelques mots à la star de Black Swan, grande favorite au titre de la meilleure actrice.
Il est bientôt 2h30 heure française, l'heure de retrouver James Franco et Anne Hathaway pour un numéro d'ouverture qu'on espère à la hauteur, avant de voir Tom Hanks remettre un premier Oscar.
Le duo Anne Hathaway / James Franco commence par nous offrir un petit film d'introduction tel qu'Hollywood en a le secret. Le duo de présentateurs se perd avec délice et malice dans un dédale de films tout droit sorti d'Inception, et ne s'en échappera pour rejoindre le Kodak Theater que grâce aux interventions conjointes de la Delorean, de Morgan Freeman et d'Alec Baldwin.
S'ensuit un discours de présentation qui hélas n'aura pas le mordant de Ricky Gervais, mais se contentera d'être gentiment fonctionnel, émaillé ici et là de plaisanteries bon enfant. Anne Hathaway fera toutefois montre de talents de danse remarquables, qui font aisément passer la pillule des minutes précédentes. C'est au tour de Tom Hanks de remettre le premier Oscar, celui de la direction artistique, qui reviendra à Alice au pays des merveilles.
L'oscar de la meilleure photographie sera remis à Wally Pfister pour Inception.
Kirk Douglas, magistral, impressionnant et d'une classe exceptionnelle malgré son grand âge, s'avance pour remettre l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Avec humour et finesse, il l'attribuera à Melissa Leo pour sa performance brillante en mère abusive vampirique dans The Fighter.
Remettants toujours aussi prestigieux, alors que Justin Timberlake et Mila Kunis montent sur scène pour récompenser le meilleur film d'animation, ainsi que le meilleur court-métrage d'animation. Ce dernier reviendra à The Lost Thing. Dans la catégorie suivante se trouve un de nos chouchous de l'an passé, Toy Story 3. En toute logique il remporte un Oscar plus que mérité, rappelons que cette perle est également et tout aussi justement nominée dans la catégorie meilleur film.
Aaron Sorkin (The Social network) reçoit quelques minutes plus tard l'Oscar de la meilleure adaptation des mains de Javier Bardem et Josh Brolin. Un honneur des plus mérités pour cet homme venu du petit écran, showrunner d'exception, qui aura livré toute la quintessence de son travail dà l'occasion de son passage au grand écran. La statuette du meilleur scénario ne sera pas volée non plus, c'est David Seidler qui la reçoit pour Le Discours d'un roi, l'auteur de théâtre britannique, drôle malgré l'émotion qui l'étreint, rappelle délicatement qu'il a mis le "F... word" dans la bouche du Roi et la polémique suscitée aux États-Unis.
Après un petit numéro qui semble confirmer que les remettants sont plus doués cette année que le couple de présentateurs, Helen Mirren et Russell Brand remettent l'Oscar du meilleur film étranger à In a better world (Danemark).
C'est désormais le tour du meilleur acteur dans un second rôle de se voir honoré. Encore une fois la concurrence est rude, la bataille est remportée par Christian Bale, pour son rôle dans The Fighter. S'il n'était pas le seul en lice, force est d'admettre que le comédien avait une fois de plus offert au public une prestation à la limite du possible, pliant son corps et son esprit aux exigences d'un rôle extrême.
C'est un couple australien, composé de Nicole Kidman et Hugh Jackman, qui s'avance pour désigner la meilleure musique originale. Elle sera attribuée à The Social network, à nouveau c'est une récompense logique, sinon évidente, au vu de ce qu'a engendré la collaboration entre les deux mastodontes que sont Fincher et Trent Reznor.
Inception remporte haut la main les statuettes du meilleur mixage et du meilleur son, ce que tous les spectateurs envoûtés par ses différentes strates sonores ne contesteront pas.
Non pas qu'il y ai véritablement concurrence, mais voir Rick Baker recevoir un Oscar pour son travail de maquillage sur Wolfman fait chaud au coeur.
Hélas, tout ne peut être parfait, une nouvelle fois le mauvais goût sera à l'honneur alors qu'Alice au pays des merveilles reçoit la statuette des meilleurs costumes.
Strangers no more, de Karen Goodman et Kirk Simon reçoit des mains de Jake Gylenhaal et Amy Adams l'Oscar du meilleur court-métrage documentaire. Celui du meilleur court-métrage sera remis ira à God of love, de Luke Matheny, jeune réalisateur enthousiaste et enjoué.
Dans une Amérique encore chancelante après le traumatisme de la crise financière internationale, c'est avec une certaine évidence que Inside job, de Charles Ferguson et Audrey Marrs se voit honoré, le premier rappelant qu'aucun des responsables de la crise actuelle n'est en passe d'être jugé.
C'est un tandem immortalisé il y a peu par Guy Ritchie, Robert Downey Jr. et Jude Law, qui vient remettre à Inception un Oscar supplémentaire, celui des meilleurs effets spéciaux. Les deux compères en profitent pour se tacler gentiment, avant d'honorer une nouvelle fois The Social network, pour son montage cette fois-ci.
La catégorie suivante n'est pas la plus indispensable et vient surtout compléter cette notion de show à laquelle les américains sont très attachés. La meilleure chanson originale revient à Toy Story 3, et sera l'occasion pour Gwyneth Paltrow de prouver qu'elle chante parfois mieux qu'elle ne joue.
Si Le Discours d'un roi faisait incontestablement partie des favoris de la soirée, on ne misait pas pour autant sur Tom Hooper pour le titre de meilleur réalisateur. L'Oscar vient le plus souvent couronner l'aboutissement d'une carrière, or Hooper n'en est qu'à son deuxième film. Une distinction hors du commun donc.
C'est l'impérial Jeff Bridges à qui revient l'honneur de désigner qui sera la meilleure actrice de 2011. Avec le tact et l'humanité qui le caractérise, le lauréat de l'an passé évoque les carrières de chacune des nominées. Et incontestablement, l'Oscar revient à celle qui aura littéralement subjugué le public en ce début d'année : Natalie Portman.
Sandra Bullock, primée l'an dernier pour un film qui n'aura pas eu la chance de sortir en salles chez nous, doit à son tour honorer son successeur. Comme beaucoup s'y attendaient, c'est le so British Colin Firth qui remporte l'Oscar. Sa composition subtile et bouleversante de bègue ne supportant pas la pression de son rang a touché le public, et l'étonnant score au box-office du Discours d'un roi le confirme chaque jour un peu plus.
Alors que voici venu le moment de décerner la statuette la plus prestigieuse d'entre toutes, celle du meilleur film. The Social network, Inception, ou encore The Fighter sont parvenus à décrocher des récompenses prestigieuses et se tiennent dans un mouchoir de poche, mais au vu des deux dernières récompenses, Le Discours d'un roi paraît largement en tête. Et ce sera le cas, Steven Spielberg annonce sobrement la victoire que l'on pressentait.
L'académie nous refait donc le coup de Shakespeare in love, mais avec un bon film. Le discours d'un roi est indiscutablement un excellent film, nous somme les premiers à apprécier. Mais pour autant, ni sa mise en scène, ni ses qualités intrinsèques ne peuvent rivaliser avec la virtuosité évidente de The Social network ou encore Black Swan.Oeuvres autrement plus puissantes et fines, également dérangeantes et sans concession.
Meilleur film
Les nominés :
Tout va bien, the kids are all right
Tom Hooper, pour Le Discours d'un roi
Les nominés :
Darren Aronofsky, pour Black swan
David O. Russell, pour The Fighter
David Fincher, pour The Social network
Joel et Ethan Coen, pour True Grit
Meilleur acteur dans un rôle principal
Colin Firth dans Le Discours d'un roi
Les nominés :
Javier Bardem dans Biutiful
Jeff Bridges dans True grit
Jesse Eisenberg dans The Social network
James Franco dans 127 heures
Meilleure actrice dans un rôle principal
Natalie Portman, dans Black swan
Les nominés :
Annette Bening dans Tout va bien, The kids are all right
Nicole Kidman, dans Rabbit hole
Jennifer Lawrence, dans Winter's bone
Michelle Williams, dans Blue valentine
Meilleur acteur dans un second rôle
Christian Bale, dans The Fighter
Les nominés :
John Hawkes, dans Winter's bone
Jeremy Renner, dans The Town
Mark Ruffalo, dans Tout va bien, the kids are all right
Geoffrey Rush, dans Le Discours d'un roi
Meilleur actrice dans un second rôle
Melissa Leo dans The Fighter
Les nominés :
Amy Adams, dans The Fighter
Helena Bonham Carter dans Le Discours d'un roi
Hailee Steinfeld dans True grit
Jacki Weaver dans Animal kingdom
Meilleur scénario
Le Discours d'un roi, de David Seidler
Les nominés :
The Fighter, Scott Silver and Paul Tamasy & Eric Johnson, Keith Dorrington & Paul Tamasy & Eric Johnson
Inception, de Christopher Nolan
Tout va bien, the kids are all right, de Lisa Cholodenko et Stuart Blumberg
Meilleure adaptation
Les nominés :
Meilleur film d'animation
Les nominés :
Dragons, de Chris Sanders et Dean DeBois
L'illusionniste, de Sylvain Chomet
Meilleure Photographie
Wally Pfister, pour Inception
Les nominés :
Matthew Libatique, pour Black swan
Danny Cohen, pour Le Discours d'un roi
Roger Deakins, pour True Grit
Jeff Cronenweth, pour The Social network
Meilleurs costumes
Colleen Atwood, pour Alice au pays des Merveilles
Les nominés :
Antonella Cannarozzi, pour I am love
Jenny Beavan, pour Le Discours d'un roi
Mary Zophres, pour True Grit
Meilleur montage
Kirk Baxter et Angus Wall, pour The Social network
Les nominés :
Andrew Weisblum, pour Black swan
Pamela Martin, pour The Fighter
Tariq Anwar, pour Le Discours d'un roi
Jon Harris, pour 127 heures
Meilleur musique
les nominés :
Meilleur mixage
Les nominés :
Meilleure musique originale
The Social network, Trent Reznor et Atticus Ross
Les nominés :
Dragons, John Powell
Inception, Hans Zimmer
Le Discours d'un roi, Alexandre Desplat
127 heures, A.R. Rahman
Meilleur film étranger
In a better world, Danemark
Les nominés :
Biutiful, Mexique
Dogtooth, Grèce
Incendies, Canada
Hors-la-loi, Algérie
Meilleure chanson originale
We belong together, de Toy Story 3
Les nominés :
Coming Home, de Country strong
I see the light, de Raiponce
If it rise, de 127 heures
We belong together, de Toy Story 3
Meilleur documentaire
Inside job, Charles Ferguson et Audrey Marrs
Les nominés :
Faites le mur, Banks
Gasland, Josh Fox et Trish Adlesic
Restrepo, Sebastian Junger
Waste land, Lucy Walker
Meilleurs maquillages
Les nominés :
Meilleurs effets spéciaux
Les nominés :
Harry Potter et les reliques de la mort
Meilleure direction artistique
Les nominés :
Harry Potter et les reliques de la mort
Meilleur court-métrage d'animation
The Lost thing
Les nominés :
Day & night
The Gruffalo
Let's pollute
Madagascar, carnet de voyage
Meilleur court-métrage
God of love, de Luke Matheny
Les nominés :
The confession, de Tanel Toom
The Crush, de Michael Creagh
Na Wewe, Ivan Goldschmidt
Wish 143, de Ian Barn
Meilleur court-métrage documentaire
Les nominés :
Killing in the name
Poster girl
Strangers no more, Karen Goodman et Kirk Simon
Sun come up, Jennifer Redfearn et Tim Metzger
The Warriors of Qiugang, Ruby Yang et Thomas Lennon