Dr House - Saisons 7 & 8 : Greg, as-tu du coeur ?

Stéphane Argentin | 21 janvier 2013
Stéphane Argentin | 21 janvier 2013

Acariâtre, vindicatif, acerbe, suffisant, égocentrique, mégalo, etc... la liste des adjectifs ne manque pas pour qualifier celui qui, en l'espace de huit ans, sera devenu le plus célèbre praticien du petit écran ; au point de détrôner le Dr. Ross des Urgences dans le cœur des sériephiles du beau sexe. À croire que les diatribes et la barbe de trois jours suscitent des descentes d'organes incontrôlées chez la célèbre « ménagère de moins de 50 ans », cœur de cible de la première chaîne hexagonale qui aura diffusé la série en France avec le succès qu'on lui connait (8 à 9 millions de téléspectateurs / trices hebdomadaires).

 

Et si les compétences professionnelles du bonhomme lui valent volontiers le titre de « génie » tant il n'a pas son pareil pour débusquer une maladie affectant un terrien sur un milliard une fois tous les dix mille ans, il en va tout autrement en matière de relations humaines. Avec son penchant exacerbé pour injurier sans partage tout son entourage (collègues, patients...) et leur jouer les farces les plus puériles qui soit, ce bon docteur n'est pas vraiment le genre d'individu que l'on souhaite connaitre davantage, tout du moins à première vue. Et c'est ainsi que House passe le plus clair de son temps à mater des soap tout pourris, des courses de Monster Truck, des pornos et à côtoyer des péripatéticiennes. Gregory - Greg - House, serait-il donc incapable de la moindre compassion ? D'éprouver la plus petite once d'émotion, qu'elle soit amicale ou bien amoureuse ? C'est autour de ce sujet que vont graviter les deux dernières saisons (la septième et la huitième donc). C'est qu'au fil des ans, ce même entourage qu'il tance à tout va (et par extension le public) s'est peu à peu attaché à ce docteur revêche, à commencer par ses deux amis / collègues les plus proches que sont Cuddy et Wilson.


Avec la première, l'attirance (sexuelle) était perceptible dès le démarrage du show. Après six années (à l'écran) passées à jouer au chat et à la souris, la septième sera LA saison que tous les fans de la première heure attendaient : celle où Greg et Cuddy jouent enfin pour de bon au docteur. Dans tous les sens du terme ! Mais House étant ce qu'il est et surtout qui il est, on se doute bien vite que tout ceci ne va pas se dérouler comme dans un joli petit conte façon « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Et cette relation (et par extension toute la septième saison) de partir rapidement en vrille, revue et corrigée à la sauce « House ». Et Cuddy et son entourage d'en faire les frais : sa mioche, sa mère... et jusqu'à la devanture de son home sweet home ! Mais à l'arrivée, c'est bel et bien Greg qui souffre, non plus tant physiquement qu'émotionnellement et psychologiquement. Car si, c'est bien connu, l'amour donne des ailes (cf. cette affiche de la série), il peut également nous faire sombrer très, très profondément dans le plus grand des désarroi.

 

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, d'un commun accord (la chaîne FOX qui diffuse le show aux États-Unis, les producteurs, les acteurs, etc.), la huitième saison sera donc la dernière. Et les scénaristes d'explorer une dernière fois la parcelle d'humanité qui se cache au tréfonds de Greg ; cette fois-ci en compagnie de Wilson, son seul véritable ami de toujours et dont la quasi homonymie avec un certain Watson, sidekick de Sherlock Holmes, n'est sans doute pas fortuite puisque David Shore, créateur de la série, a toujours envisagé son personnage-titre comme un équivalent en blouse blanche du célèbre détective imaginé par Conan Doyle. Et s'il ne l'avouera jamais à haute voix, ces dernières heures passées en compagnie de House seront bel et bien l'occasion pour lui d'admettre que, comme tout un chacun, il a besoin d'amour (cf. l'intrigue autour de sa vraie / fausse épouse / mariage blanc) et d'amitié. L'occasion d'admirer une dernière fois la performance d'acteur de Hugh Laurie, aussi à l'aise dans le débit mitraillette vindicatif que dans la prestation muette et dont on se demande désormais s'il parviendra à faire oublier ce rôle emblématique aux yeux du grand public.

 

Et si l'ultime épisode (le 176ème), intitulé fort à propos Tout le monde ment (Everybody lies en VO), soit le mantra de House, ne vaut pas l'un des must de la série qu'est le fameux Cours magistral (Three stories en VO) de la première saison, il sera néanmoins l'occasion d'une émouvante « grande réunion de famille », d'une dernière petite phrase assassine (« FERME-LA CRETIN ! ») avant de laisser ce grand corps malade qu'est le docteur Gregory House partir vers de nouveaux horizons qu'on lui souhaite ensoleillés.


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