Doctor Who, saison 8, épisode 1 : la critique

Le ton est très vite donné. Étourdi et en partie amnésique à cause de sa dernière regénération, le Docteur marque dès le début de l'épisode une rupture. Moins racoleur, plus écrit, le message envoyé aux fans au travers de ses premières lignes de dialogues parait clair : oublié le spectaculaire, les amours platoniques et l'hyperactivité, l'heure est à l'introspection adulte, celle d'un être millénaire qui a vécu, et bien trop vu.

Et c'est en ce sens que l'on retrouve ce qui fit les qualités de bien des saisons, sous l'égide de Russel T. Davies. Une tranquillité de rythme, certes, qui sait prendre le temps de raconter une histoire sans céder aux sirènes du sensationalisme. Mais surtout, le retour de vrais personnages, caractérisés. Le contraste le plus saisissant est d'ailleurs à faire vis à vis de Clara, actuelle « compagnon » du Docteur. Présente dans la série depuis le milieu de saison précédente, le personnage n'avait jamais réussi à être autre chose qu'un archétype féminin, malgré les efforts de son interprête, Jenna-Louise Coleman. Voilà qui est corrigé. Déjà entrevu dans le dernier épisode de Noël où le personnage commencait à démontrer son obsession du contrôle, cette dernière gagne ici une vraie identité. Plus indépendante, sujette à quelques névroses personelles, elle parait aujourd'hui au niveau des promesses qu'augurait son introduction dans la série.

La production aussi connait de jolies avancées. Pas de révolution à l'horizon puisqu'il s'agit d'une des habitudes de la série depuis l'augmentation de ses budgets, mais cette saison 8 passe une nouvelle fois un cap. Effets spéciaux plus crédibles, photographie plus maitrisée, on en vient parfois à se demander si l'on regarde toujours la série qui a fait naître en nous cet amour pour le personnage.