Episodes Saison Jean-Claude Van Johnson - saison 1 épisode 1 : le retour du comeback pour JCVD ?

Revoilà notre Jean-Claude Van Damme (presque) national, dans une création complètement méta, sous la houlette de Ridley Scott. Voilà un étrange attelage, qui accouche aujourd’hui sous la houlette d’Amazon du pilote de Jean-Claude Van Johnson.

Le retour du retour du retour

Alors que les clients du concurrent auto-proclamé de Netflix doivent désormais se prononcer entre trois pilotes concurrents, dont ceux de The Tick and I love Dick. C’est celui de Jean-Claude Van Johnson qui nous intéresse tout particulièrement. Reprenant partiellement le point de départ de JCVD, où l’artiste martial jouait déjà son propre rôle, le pilote joue beaucoup plus ouvertement la carte du pastiche et de la comédie méta.

Van Damme est donc un acteur retiré des voitures, terriblement blasé, obsédé par Timecop, qu’il estime bien supérieur à Looper, que même sa douche au lait de coco ne fait plus sourire. Croisant une ancienne conquête dans un café où il est confondu avec Nicolas Cage, il décide de sortir de sa retraite.

Mais pas pour retrouver le chemin des plateaux. Non, Van Damme décide de renouer avec « Johnson », son identité secrète, celle d’un tueur à gage – agent secret aussi mortel qu’impitoyable. Mais JC a vieilli, a bien du mal à sortir son célèbre grand écart et va devoir également réactiver sa carrière cinématographique en guise de couverture.

Même joueur joue encore

Avec Jean-Claude Van Johnson, JCVD nous rappelle pourquoi, en dépit d’une carrière des plus inégales, nous l’aimons autant. Parce qu’il est un comédien bien supérieur à ce que laisse entendre sa réputation, comme il le rappelle dès les premières séquences du show. Subtil mélange de pur premier degré, d’enthousiasme juvénile et de spleen, l’homme se confond avec le personnage.

Mais au-delà des purs talents de son interprète, ou même de l’excellente forme physique qu’il affiche lors des scènes d’action, la série vient nous rappeler que Jean-Claude nous fascine tout simplement car il demeure une énigme. Jusqu’où se moque-t-il réellement de son aura ? Quel regard porte-t-il sur un CV impressionnant mais constellé d’échecs ? Cette nouvelle création est-elle vraiment le condensé d’humour et d’action bizarroïde qu’elle a l’ambition de devenir, ou un « simple » divertissement ?

Le pilote ne permet pas d’y répondre avec évidence, et c’est sa plus grande qualité. Plus que jouer la comédie, Jean-Claude semble s’amuser à jouer Jean-Claude. Jouant avec délectation de son image, de l’icône et objet de moqueries qu’il est devenu simultanément, l’artiste s’affirme une nouvelle fois comme une anguille inclassable et pourtant singulièrement sincère.

Que ses fans soient donc rassurés, le roi du grand écart et du high-kick ne vire ici ni dans le cynisme, ni dans la resucée facile de ses classiques, mais nous offre une nouvelle déclaration d’amour, un hommage plutôt touchant à la relation étrange, unique, qu’il a nouée avec plusieurs générations de spectateurs venus d’horizons divers.

Spleen from Brussel

Et hélas, malgré une mise en scène et un découpage tout à fait fonctionnels, on regrettera que la série ne soit jamais tout à fait à la hauteur de son principal interprète. La faute à un rythme qui, tentant de ménager au maximum le ton hybride de Jean-Claude Van Johnson, oublie un peu la dynamique interne de l’épisode.

Ainsi, plusieurs gags, pourtant malins ou potentiellement très drôles, tombent à plat, la faute à un tempo comique souvent aux fraises, comme en témoigne la confrontation entre JCVD et un « sosie », plutôt bien écrite et retorse. Quant à l’intrigue, toute rigolote qu’elle soit, elle ne joue pas encore avec aisance de son format sériel et évoque plus un délire de long-métrage, sculpté à la va-vite pour se muer en show épisodique.

Pectine et Awaritude

Au final, ce pilote demeure toutefois une jolie promesse. Entre le charisme mutant de Van Damme et une série de plaisantes idées (dont une adaptation bourrine des aventures d’Huckleberry Finn), le show a beaucoup de belles cartes en main.

Si Jean-Claude Van Johnson muscle sa narration et se pose les bonnes questions (en plus de recevoir le vote des clients d’Amazon), la série pourrait devenir un des plus sympathiques ovnis d’un futur proche, qu’on imagine au moins aussi excitant que TimeCop.