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D’après une enquête menée en se basant sur les bases de données de Steam, les joueurs PC auraient acheté pour 19 milliards de dollars de jeux vidéo, qu’ils n’auraient jamais lancé.
Que l’on appelle cela « pile de la honte » ou « backlog« , on décrit ici le même phénomène : à savoir des jeux achetés et que l’on aura jamais lancé. Peut-être même jamais installé. Les journalistes de PCGamesN ont pris appui sur les bases de données de SteamIDFinder afin d’estimer le coût total des piles de la honte des joueurs PC, et plus précisément des possesseurs de comptes Steam.
En se basant sur plus de 73 millions de comptes utilisateurs Steam enregistrés dans SteamIDFinder, il en résulterait que pas moins de 19 milliards de dollars (soit 17,77 milliards d’euros) auraient été dépensés dans l’achat de jeux vidéo qui n’auraient jamais été lancés par ceux qui les ont acquis.
Une coquette somme qui correspond au PIB du Bénin en 2023, au montant des dégâts de la guerre au Yémen, et à un peu plus de deux fois le coût de JO de Paris (8,900 milliards d’euros officiellement). Tout cela en données numériques jamais utilisées.
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Une méthodologie douteuse
Le chiffre est à nuancer. Tout d’abord, car les estimations ne se fondent que sur 73 millions de comptes Steam rendus publics par leurs propriétaires. Cela ne représenterait en réalité que 10% des comptes. Selon les données de Valve (propriétaire de Steam) et rapportées par le site Statista, il existerait un milliard de comptes Steam, dont 90 millions seraient dit « actifs », c’est-à-dire avec une connexion par jour.
Or, afin de pouvoir obtenir le résultat final de 19 milliards de dollars, la méthode a consisté à prendre le montant correspondant aux jeux achetés et non joués de ces 73 millions de comptes publics, soit 1,9 milliard de dollars, et de le multiplier par 10. Non seulement le calcul n’atteint pas le milliard de comptes Steam (dont des doublons de comptes, et des comptes uniques créés pour profiter de jeu acheté sur des sites de ventes de clés Steam), mais on constate aussi le manque de pondération dans l’estimation finale.
De plus, SteamIDFinder estime le montant du backlog des joueurs en se basant sur le coût des jeux concernés au jour J de l’estimation, et non pas sur le coût d’achat réel des titres. Donc, les jeux achetés en soldes ou en pack rassemblant plusieurs jeux, à prix réduits, peuvent apparaître avec un coût supérieur lors de l’estimation. Même punition pour les jeux achetés en early access, dont le tarif augmente en fin d’accès anticipé.
Enfin, les bases de données de SteamIDFinder se limitent à Steam. Les chiffres avancés ne prennent pas en considération les comptes GOG, magasin en ligne qui propose souvent d’importantes promotions, ou Epic et Amazon Prime Gaming. Pour ces deux derniers cas, en échanges d’un enregistrement de compte, les joueurs récoltent « gratuitement » des jeux très régulièrement, faisant gonfler la note. Quant aux joueurs consoles, ils sont simplement exclus de toute réflexion.
RPG, FOMO et achats compulsifs
Les premières victimes du phénomène de piles de la honte sont les jeux avec une durée de vie importante tels que les RPG et les AAA en monde ouvert. L’investissement nécessaire dans des jeux de ce type se chiffre fréquemment en dizaine d’heures. Il peut donc y avoir un phénomène de tentation/répulsion des joueurs face à ces titres.
Ainsi, les joueurs acquièrent Baldur’s Gate 3, Elden Ring ou Red Dead Redemption 2, au moment de leurs sorties, pris dans un phénomène de hype, ou pire de FOMO « Fear of missing out » (la peur de louper l’item culturel dont tout le monde parle à un instant donné), mais ne lancent jamais ces titres, car ils savent ne pas avoir le temps de s’y plonger.
Puis, il faut observer le fait qu’il est dans la culture du jeu PC que d’alimenter son catalogue de titres lors des périodes de soldes régulières de Steam. La tentation est grande lorsque l’on lance la plateforme et que la page d’accueil assène de grands coups de « -67% -80%, -90% » sur des listes de titres. Ce à quoi s’ajoute la facilité de paiement : en un clic, l’achat est validé, et le jeu de se lover dans un backlog déjà dense.
Estimer sa pile de la honte
Journalisme d’investigation oblige, l’auteur de ces lignes s’est prêté au jeu, et a estimé sa pile de la honte Steam. Le résultat final fait état d’un montant de 219,87 $, soit 205,58 €, pour 15 jeux non lancés (sur 93 jeux possédés). Afin de pouvoir recevoir une estimation de sa Pile of Shame, il faudra se rendre sur le site SteamIDFinder, et y entrer son numéro d’identifiant Steam, que l’on trouvera dans l’onglet « détails du compte » dans son profil Steam.
Au préalable, il conviendra de mettre son profil Steam en public, afin que SteamIDFinder puisse accéder aux données de jeux enregistrées par Valve. Dans le même ordre d’idée, le site SteamDB propose de livrer une estimation de votre compte Steam, en prenant en compte la valeur de l’intégralité des titres possédés. Un outil sympathique, mais dans l’absolu inutile, tant que la revente de produit purement numérique ne sera pas contrôlée et régulée par Valve.
J’avoue que même en tant que consommateur de support physique, j’ai tendance à acheter plus vite que je ne joue, et je cumule donc chez moi quelques jeux achetés que je n’ai pas encore faits. Mais ils seront faits un jour ou l’autre, et je pense que de voir les boites en attente dans mon meuble donne plus conscience de ce qui dort, que si c’était dans une bibliothèque virtuelle.
On tombe sur une offre, un jeu à 10 balles, ou bien on se fait offrir des jeux à Noël ou aux anniversaire, on en achète d’autres auxquels on veut jouer avant, et ainsi de suite. Et encore, j’ai une liste de jeux que j’aimerais faire mais que je me retiens d’acheter pour le moment en sachant justement que j’en ai bien assez en attente chez moi.
Pour le coup, même en étant un défenseur du support physique, il faut avouer que les plateformes comme Steam permettent de mettre en lumière ce genre de chose, que le support physique ne permet pas. Quand on achète la galette, personne ne peut savoir si oui ou non on y a joué.
Il faut aussi faire la distinction entre jeux achetés et jamais joué, et ceux achetés mais pas lancé.
Quand je vois que j’ai plus de 800 jeux sur mon compte steam principal, je vois aussi que beaucoup sont des jeux d’enfance, genre les commando, ou les command & conquer. Je n’ai pas lancé ces jeux sur steam, mais je les ai poncé enfant et je les ai acheté pour les avoir toujours avec moi de manière dématérialisé.
Ensuite, tu as des jeux qui sont connecté à d’autres plate-forme (genre settlers, the division) et donc potentiellement tu les as lancé via une autre plate-forme et ainsi steam ne le prend pas en compte.
Puis tu as déjà auxquels tu as joué, que tu peux avoir finir d’une autre manière et ensuite tubles acheté, pour soutenir le studio par exemple, mais comme tu as déjà fini le jeu, tu vas pas le relancer…
Enfin, j’ai un abonnement sur une plate-forme qui me dit environ 10 jeux par mois, sur ces 10 jeux, en général 2 sont « bons » à mes yeux et je ne vais lancer que ces 2 là, mais je vais donc rajouter 8 jeux inutiles pour moi à mes comptes steam, et ainsi jamais les lancer….
« coût de JO de Paris (8,900 milliards d’euros) »
Il y a deux zéro en trop.
Je vois un peu ça comme se confectionner son propre Game Pass et avec le prix des jeux en solde cela ne revient pas à forcément plus chère en plus les jeux ne disparaissent pas du jour au lendemain et chaque jeux a été choisi pour nous correspondre.
Article intéressant, merci.
Par contre, je ne crois pas avoir vu le détail : quid des jeux offerts et jamais lancés ? Sont-ils comptés dans le calcul monétaire ? Ou sont-ils reconnus comme jeux gratuits ?
Des joueurs achètent des jeux mais n’y jouent pas. Quel scandale. La pile de la honte !!! un peu comme quand on fait un tour dans une boutique Warhammer et qu’on a eu les yeux plus gros que son temps libre. Au moins sur steam ça ne prend pas de place….
Bon OK. Mais en quoi acheter un jeu et ne pas y jouer est une perte. Une fois acheté vous pouvez y jouer juste après achat ou longtemps après. Rien n’est perdu sauf le temps qu’on ne rattrappe plus. Si on a pas d’arthrite on pourra s’y mettre à la retraite.
Ça m’est arrivé également, config PC pas optimum. Pourtant je pensais que ça irait.
R.I.P.
par contre, je ne vois pas en quoi c’est une honte de ne pas avoir assez de temps pour jouer à des jeux qui nous donnent envie.
à ce moment là c’est aussi la honte d’avoir une Watchlist et d’acheté le DVd avant de voir le film !
fouttez la paix aux gens et laissez faire ce qu’ils veulent de leur pognon, surtout que les prix annoncés ont l’air complètement foireux… rien de bien sérieux donc.
C’est sûr que si l’étude ne fait pas de distinction entre un jeu à 70 balles quand il sort et le même jeu soldé 1 an plus tard à 9,99€… y’a un gouffre entre le montant réel et ce que l’étude prétend.
Perso, je suis complètement dans cette case.
J’ai 1 jeu Steam que j’ai acheté en promo à 1 euro en 2016…
un jeu multi, et je n’y ai pas encore joué.
Sinon, la même sur PS4, j’ai environ 300 jeux en boîte que j’ai acheté en promo (au bon moement) et j’ai du en faire la moitié.
@mikelion : essentiellement par manque de temps !
et souvent on achète les jeux quand il y a une bonne promo.
ça fait presque 10 ans que je n’achète plus mes jeux au prix fort à la sortie.
J’en ai tellement a faire, que je peux largement attendre que le prix des jeux qui m’intéressent baisse significative (moins de 20 balles).
par contre vu que j’ai beaucoup moins de temps pour y jouer, un jeu de 250 heures que je finissait en 1 mois ou 2 avant, maintenant il peut me faire tenir un an facile (j’ai toujours pas fini le dernier Zelda par exemple, et pas eu le temps de commencer FF7 Rebirth alors que je suis méga Fan de FF7…