Ubisoft+, EA Play... le Xbox Game Pass est-il en train de devenir le Amazon Prime du jeu vidéo ?

Ubisoft vient d'annoncer l'arrivée de son service d'abonnement sur le Xbox Game Pass, aux côtés du jeu Rainbow Six : Extraction.

Depuis son lancement en 2017, le Xbox Game Pass est devenu une offre sérieuse qui a permis à Xbox de se démarquer de la concurrence, et en particulier de Sony. Avec plusieurs centaines de jeux disponibles (y compris les exclusivités du constructeur) pour le prix d'un simple abonnement, c'est un nouveau moyen de consommation du médium qui s'ouvre aux joueurs.

Pour autant, la filiale de Microsoft se montre assez nébuleuse sur les contours de l'offre, notamment en ce qui concerne le coût forcément élevé de son catalogue. Pour le moment, on sait que le Game Pass ne pourra pas être rentable avant plusieurs années, mais Microsoft a les épaules suffisamment solides pour se permettre l'investissement, et contenter financièrement les développeurs. Beaucoup s'affirment satisfaits de ces partenariats, et n'hésitent pas à amener d'autres de leurs jeux sur le service.

En janvier 2021, la firme américaine a d'ailleurs partagé des chiffres encourageants, puisque le Game Pass a déjà accueilli 18 millions d'abonnés, qui ne cessent d'augmenter depuis. Sony n'a pas traîné pour réagir face à cette évolution majeure de l'industrie, et a prévu de lancer soi-même une équivalence.

Belle brochette à prix réduit

Cela étant dit, les plus gros éditeurs n'ont pas attendu PlayStation pour se risquer à l'exercice. Electronic Arts a lancé avec perte et fracas EA Play, une plateforme réunissant une partie des jeux de la marque. Malgré son prix minime (4,99 euros par mois), la proposition est loin d'avoir intéressé. Résultat, face au succès grandissant du Game Pass, EA Play s'est greffé à l'offre de Microsoft, sous la forme d'un ajout disponible pour les détenteurs de la version Ultimate ou PC.

En bref, maintenant que le Game Pass a atteint une forme de monopole, la concurrence a accepté de se rallier au nouveau roi du moment pour avoir sa part du gâteau. C'est justement ce que vient de faire Ubisoft, qui a lancé dans l'indifférence la plus totale Ubisoft+. Si l'éditeur est déjà loin d'être en odeur de sainteté auprès des joueurs, son offre proposée depuis 2019 pour le prix de 14,99 euros a sans grande surprise rebuté.

Ce mercredi 5 janvier, la firme a ainsi annoncé qu'Ubisoft+ serait désormais disponible sur l'application Xbox, en tant qu'offre accessible pour les joueurs Xbox et PC. Elle ne sera pas comprise dans l'abonnement du Game Pass, mais comme un à-côté.

Après Back 4 Blood, un nouveau Left 4 Dead au rabais ?

Mais ce n'est pas tout, car Ubisoft a également osé une démarche coup de poing. En effet, Rainbow Six : Extraction, le AAA multijoueur attendu dans l'univers de Tom Clancy, sera disponible dès le 20 janvier (soit le jour de sa sortie officielle) sur le Game Pass, au côté du phénomène Rainbow Six : Siege. Doit-on y voir la crainte d'Ubisoft d'avoir manqué sa cible sur son nouveau FPS tactique ? Sans doute, car cette accessibilité semble surtout pensée pour sauver les meubles après une communication assez désastreuse autour du titre (qui rappelons-le, utilise la marque Tom Clancy pour y mettre une infection de zombies...).

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle démontre en premier lieu la force d'attraction du Xbox Game Pass, qui devient un monstre pantagruélique rempli non seulement de jeux anciens, mais aussi de nouveautés plus facilement accessibles (notamment pour les petites bourses, qui devaient avant choisir leur jeu du moment).

Un jeu prêt à exploser en plein vol

La plateforme de Microsoft en arrive à un stade où elle centralise plusieurs offres, un peu à la manière d'Amazon Prime Video dans le domaine du streaming. En plus de l'abonnement standard, il est possible d'avoir accès à d'autres services via un surcoût. D'un côté, on pourra peut-être reprocher le manque de clarté qui accompagne toujours ce genre de "bouquets" de chaînes. De l'autre, Xbox s'impose comme la destination évidente pour les gamers qui souhaitent diversifier au maximum (et au plus bas prix) leur ludothèque.

Cette nouvelle alliance pourrait bien marquer à sa façon une victoire du constructeur américain, qui arrive à se mettre dans la poche même les plus gros éditeurs tiers, face à PlayStation qui s'assure l'acquisition de studios sous son giron. Reste maintenant à voir si ces deux stratégies peuvent cohabiter.