Afrika Corse : arrêtez tout, on a trouvé le film le plus fou de l'été

Jacques-Henry Poucave | 20 juillet 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 20 juillet 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Bien sûr, comme la plupart des cinéphiles, vous êtes convaincus que les deux évènements de la semaine filmiques sont Baby Driver et Dunkerque. Sauf que non en fait, depuis le 19 juillet, un vent de dinguerie totalement inattendu souffle sur nos salles.

Lieu de villégiature, espace culturel exceptionnel, espace à la beauté souvent renversante et réserve naturelle pour comédiens hexagonaux garnis au pâté de couenne, l’île de Beauté est aussi un havre de cinéma. La preuve, c’est sous pavillon Corse que sort le 19 juillet une des productions les plus inclassables, invraisemblables et inventives vue de longue date. Et même que ça s’appelle Afrika Corse.

 

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Un film de gros calibre

 

Imaginez un peu. Durant les années 70, trois frangins découvrent après leur décès de leur mère que cette dernière a jadis eu une liaison avec un nazi posté sur l’île, sans leur révéler lequel d’entre eux est visé par cette révélation. Plus intéressant, son testament contient le début d’une énigme visant à leur permettre de mettre la main sur le trésor perdu de Rommell, que l’on pensé coulé par le fond au large de Bastia.

Ajoutez à cela un avocat pas franchement regardant, des allemands cupides, un rayon de la mort pulvérisateur de particules, une antenne secrète de la S.A. composée de soldats gays, bien décidés à faire de la Corse un Reich tout beau tout neuf et même un squelette de dinosaures. Secouez bien fort et ne laissez pas reposer trop longtemps.

 

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Elegance, en toutes circonstances

 

Quand les extra-terrestres étudieront les restes de la civilisation humaine, ils ne manqueront pas de se demander comment Afrika Corse a vu le jour et par quel miracle son réalisateur Gérard Guerrieri a trouvé les fonds (et les volontaires) nécessaires à sa création. Et peu importe, tant ce film invraisemblable est une ode à la démerde, à la liberté et au mauvais goût assumé. Tout délire fauché et absurde qu’il soit, le film se révèle si imprévisible, passant de la comédie égrillarde, à la parodie, à la fantaisie gorasse sans oublier un décrochage de SF par-ci par-là.

Malgré un budget qu’on imagine microscopique, Afrika Corse s’évertue toujours de parer à ses limitations par une trouvaille loufoque, une pirouette mongoloïde, mais ne s’avoue jamais vaincu. Le résultat est parfois d’une lourdeur infinie (le régiment de S.A. gay vaut son pesant de strudel à la bière tiède), souvent hallucinant, mais toujours sympathique.  

À mi-chemin entre le nanar-positronique, l’OVNI total et la déclaration d’amour à un cinoche foutraque et démerdard tel qu’il se pratiquait jusqu’à l’orée des années 80, Afrika Corse a le mérite de nous donner envie d’imiter son réalisateur, de rassembler une troupe d’inconscients psychopathes et de coucher sur pellicule nos idées de cinéma les plus saugrenues.

 

PhotoPas de violence, c'est les vacances

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commentaires
Injam
21/07/2017 à 11:03

Voila la bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=7iEdO_FyP4o&feature=youtu.be

Starfox
21/07/2017 à 10:42

Faire un nazisploitation de nos jours, quelle belle idée ! Cette chose ressemble à des navetons à la sauce cocorico du style signé furax ou le fuhrer en folie...

Quelle belle époque les 80s tout de même. On pouvait faire tout et n'importe quoi, c'était genial...

Grrr
21/07/2017 à 07:51

Question à la rédac : entre le pitch, le mélange des genres, etc, est-ce-que la comparaison avec Iron sky a du sens /

Dirty Harry
20/07/2017 à 21:13

Une bande annonce. Vite !