Cannes 2017 : Critique à chaud de La Lune de Jupiter
Ce n'est pas tous les jours au cinéma que l'on voit un réfugié syrien s'envoler au dessus de la ville de Budapest tel une figure christique. Ce n'est non plus tous les jours non plus que l'on voit des plans séquences aussi maitrisés dans un film. La Lune de Jupiter a choisi d'aller chercher ses spectateurs avec la surprise.
L'introduction donne tout de suite le ton. Un passage illégal de réfugiés syriens vers l'Europe se déroule dans un drame. La police les découvre sur leurs bateaux et se met à les tirer à vue. dans le chaos, le jeune héros est tout de suite séparé de son père. Au bout de quelques minutes hyper réalistes, asphixiantes et haletantes, sous l'eau et entre les arbres qui défilent à toute vitesse, Aryann se fait tirer dessus plusieurs fois alors qu'il venait juste de reprendre son souffle. Mais plutôt que de mourir des 3 balles qu'il reçoit en plein thorax, il reste en vie et s'envole dans les airs sans comprendre ce qu'il lui arrive. Nous en sommes à 10 minutes de film et déjà l'univers déjanté est posé.
TRIP ET PLAN-SEQUENCE DE FOU
L'histoire de La lune de Jupiter aurait pu tomber dans des excès pesants d'auteur signifiant. Il n'en est rien. Film à la fois mystique, social, d'action et thriller décalé, l'oeuvre marque d'emblée par sa prise de risque et sa réalisation magistrale. Le choix de fonctionner par des plans séquences réguliers lors des scènes de suspense donne un rythme et une brutalité clairement voulue par le metteur en scène. On assiste à des descentes de police extrêmement troublantes, à des courses poursuites tonitruantes. Plans rapprochés, caméra mouvante, séquences non cutées de plus de 5 minutes, effets spéciaux employés intelligemment, l'originalité formelle tient surtout dans le mélange des genres. Kornel Mundruczo utilise ici une mise en scène coup de poing qui pourrait rappeler celle de Gaspar Noé sur certains points. L'impact est le même.
ENTER THE VOID
Le cinéma hongrois explose encore une fois par son originalité et son brio, un film très important et qu'il ne faut pas manquer, ne serait-ce que par les moments de grâce qu'il trace tout au long de ses 123 minutes.
19/05/2017 à 20:28
Le réalisateur hongrois récidive après l'unique et excellent "WHITE GOD" sur la cause animale.
Vivement sa sortie.
Après les préjugés puérils de certains...
Ne vous inquiétez pas, d'innombrables films formatés sont là pour vous divertir bien sagement.
19/05/2017 à 13:21
@magic Trik
Alors choupette, quand on ne sait pas comment fonctionne le cinéma, on s'assoit, on prend des notes. Et on se tait.
Parce que quand un type en est à sa 3ème sélection en compétition officielle et 4ème sélection cannoise, après un film qui a fait un buzz de ouf, BAH OUI, y a un paquet de monde qui va dessus, parce que logiquement, le film peut ambitionner (sans coûter très cher) d'être exploité, donc vendu, donc bénéficiaire, sur beaucoup de territoires et supports.
C'est de la logique de base. De l'économie de base. Pour quelqu'un qui prétend décoder le réel, c'est assez pathétique d'ignorer ce genre de faits... Surtout en confondant les pré-achats télé et la production, surtout quand on connaît les minuscules montants d'Arte en pré-achat...
Bref, c'est tout aussi stupide que de prétendre que les films de Michel Hazanavicius sont américains sous prétexte que la Warner les distribue régulièrement.
19/05/2017 à 12:55
Mais bien sûr : "Jupiter's Moon est coproduit par les Allemands de Match Factory Productions (Viola Fugen et Michael Weber). Préacheté par ZDF-ARTE, le long métrage est également soutenu par le Hungarian National Film Fund, Eurimages et les fonds régionaux allemands NRW, Medienboard et MDM."
19/05/2017 à 11:15
@Magic Trick
Alors.
Le film que tu n'as pas vu et dont tu ne sais rien est un film réalisé par un Hongrois, sur la situation en Hongrie, produit notamment par des producteurs Hongrois.
Donc c'est un film Hongrois.
La ferme, inculte.
19/05/2017 à 10:52
Ça n'a rien d'un film hongrois, c'est une fois de plus un film global, pétri de bons sentiments et déguisé sous les merveilleux auspices de l'imaginaire pour masquer aux populations occidentales le coût de leur confort et leur annoncer les répercussions prochaines de l'action aveugle de leurs élites (les guerres et les fuites de personnes qui vivaient bien ailleurs jusqu'à ce que nos chers chers d'entreprises multinationales sous couvert de nos Etats aille les contraindre et les diviser pour accaparer leurs ressources). Donc non, je cautionne pas. Que les Syriens retournent en Syrie et remettent de l'ordre sur leur territoire...
19/05/2017 à 10:04
sans moi...
19/05/2017 à 01:04
@4lstroM
Le film sortira le 1er novembre en France ! :)
19/05/2017 à 00:23
Ca sort quand ?
18/05/2017 à 21:02
Magnifique !