Promouvoir obtient la censure de Nymphomaniac version longue

Jacques-Henry Poucave | 13 juillet 2016 - MAJ : 19/10/2018 00:25
Jacques-Henry Poucave | 13 juillet 2016 - MAJ : 19/10/2018 00:25

On se souvient que l’association Promouvoir, proche des milieux catholiques traditionalistes et de l’extrême droite, avait obtenu l’annulation des visas des deux volumes de Nymphomaniac. Le groupuscule s’attaque désormais aux versions longues du film de Lars Von Trier.

Et elle vient d’obtenir gain de cause, comme l’a annoncé la Cour Administrative d’Appel de Paris. Elle n’était pas la seule plaignante, puisque l’organisation faisait ici front commun avec L’Association pour la Dignité Humaine, basée à Lyon. La Cour Administrative de Paris a estimé que l’interdiction de la version longue de Nymphomaniac aux mineurs de moins de 16 ans était « insuffisante ».

 

 

Son visa est donc levé, rendant de facto son exploitation impossible tant que le ministère de la Culture ne l’a pas réexaminé puis modifié. Cet arrêté a été pris partiellement en raison de la présence dans le film de « scènes à caractère sexuel, filmées en gros plan ». Mais, et c’est la particularité de ce jugement, il s’appuie également sur une jurisprudence.

Et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de « la jurisprudence du Conseil d’Etat dégagée en 2015 à l’occasion de l’examen du visa attribué au film Love ». Un arrêté qui témoigne donc d’une faille juridique évidente, mais aussi de la stratégie menée par Promouvoir (et peut-être désormais par l’Association pour la Dignité Humaine ?), visant à rendre dangereuse pour les producteurs, distributeurs et exploitants l’exploitation d’œuvres au contenu sexuel explicite.

 

 

Parmi les précédentes victimes de Promouvoir, on compte déjà Baise-moi, Saw 3, Love, La Vie d’Adèle, ou encore Antichrist. L'association a en outre fait savoir qu'elle comptait s'attaquer aux Huit Salopards de Quentin Tarantino, ainsi qu'à Mad Max de George Miller. La Ministre de la Culture Audrey Azoulay avait annoncé peu après sa prise de fonction que les textes encadrant l’interdiction des films aux moins de 18 ans allaient être transformés afin de palier l’instabilité juridique.

Et manifestement il y a urgence.

 

Tout savoir sur Nymphomaniac : Volume 1

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commentaires
fucktheworld
27/09/2016 à 04:00

Putain c'est de pire en pire....
Faut pas oublier qu'on est rien, des grains de poussières dans l'immensité de l'univers...
Faut arrêter de se prendre au sérieux un peu.... on n'a qu'une vie bande de cons, on vient vous empêcher de vivre à vous putain d'aliénés....

Faunex
18/07/2016 à 00:13

Une définition du porno que je trouve pertinente :
"Représentation (sous forme d'écrits, de dessins, de peintures, de photos, de spectacles, etc.) de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l'intention délibérée de provoquer l'excitation sexuelle du public auquel elles sont destinées"

Un enfant mineur qui parvient à se déplacer et se payer une place de cinéma sans adulte pour voir Nymphomaniac, ça relève quand même surtout de la responsabilité des parents. C'est très simpliste et infantilisant d'accuser l'Etat comme si c'était la cause, la réponse, la solution.

Sans compter que je trouve ça très hypocrite de se battre contre les films de grands auteurs (le plus souvent) alors que la vraie bataille devrait se faire sur internet effectivement. Soit on attaque en gros les principes, on ratisse large parce qu'on veut défendre les pauvres enfants, soit on cherche à taper les objets médiatisés pour faire de la pub (avec une pointe de cynisme à mes yeux donc).

gizmo
15/07/2016 à 15:35

A partir du moment ou il y a de la "nudité explicite" (vu sur des organes génitaux en erection) pour moi, il y a "pornographie".
Art ou pas art, ce n'est pas le sujet.
et caractère simulé ou non, ce n'est pas le sujet non plus.
même si on est en 2016, il n'y a rien de rétrograde à dire que des organes génitaux ne doivent pas etre montré à des personnes mineures, même à une époque où, avec youporn & cie, ils ont déjà vu tout ça.

Perso, à 31 ans, quand je vois des images un peu trop cochonnes au cinéma, ça me mets mal à l'aise ! ce n'est ni le lieu, ni l'endroit;

et à leur époque, caligula ou l'empire des sens, quand ils passaient sur canal +, on avait droit à la jolie croix rose de l'époque !

c du porno point... même s'il y a plus !
et leur promo est souvent faite la dessus (et non sur l'histoire en elle même !)

Zardoz
15/07/2016 à 00:36

Faudra relire le sens précis de porno, et pas se contenter de réduire ça à la définition commune et erronée.

stivostine
14/07/2016 à 16:08

des qu'on verra du porno dans un film comme dans love ou nympho, l'asso gagnera, pour le reste comme les 8 salo ou mad max, elle se fera débouté comme une merde.

MystereK
13/07/2016 à 21:17

En France, Mad Max avait déjà été classé X à sa sortie, aujourd'hui l'âge est de 12 ans. Ca démontre juste que Promouvoir sont des rétrogrades qui vivent dans le passé.

tenia
13/07/2016 à 19:19

Love, c'était y a un an déjà. La jurisprudence est depuis créée, maintenant utilisée, et juridiquement, comme rien a changé, l'avenue est devenue un boulevard.

Si personne ne bouge, Promouvoir va pouvoir enquiller les demandes d'annulation de visas à la pelle en s'appuyant sur ces jurisprudences, chaque nouvelle annulation asseyant un peu plus la force de celles ci.

A ce rythme-là, Promouvoir n'aura plus qu'à envoyer des lettres-type dans lesquelles il n'y aura qu'à changer le titre de l'oeuvre concernée.

LaTeub
13/07/2016 à 15:47

La connerie n'a pas de limite(s)...

Siempregaga
13/07/2016 à 15:17

Wut, mad max ?