Festival du cinéma européen des Arcs - J2

Lucile Bellan | 16 décembre 2009
Lucile Bellan | 16 décembre 2009

Au « réveil », le jeudi matin, la terre tourne un peu plus fort que d'habitude et la chaleur de la chambre est dure à quitter même pour le magnifique temps à l'extérieur et un petit-déjeuner copieux. Une projection de film est prévue à 10h30 alors il faut pourtant se soustraire au confort pour rejoindre mes acolytes à la brasserie/lieu de petit déj'. Manque de chance, une bouchée de croissant à peine avalée et la réalité reprend le dessus, il est absolument im-po-ssi-ble de faire 30 min de bus en montagne, et encore moins de tenir les 1h30 du métrage, qui, le pauvre allait être injustement sacrifié sur l'autel de la fatigue. Dans un élan d'altruisme (et de réalisme un peu aussi), je décide de retourner me coucher quelques heures puisqu'une grosse journée m'attend.

Vers le déjeuner, la fatigue se fait moins insupportable, le soleil brille toujours, et on nous propose une ballade dans la neige afin de rejoindre le lieu du déjeuner (un restaurant sur les pistes à plus de 2000 mètres d'altitude). Lucile, toujours en bottes de ville, découvre à ce moment là que 7 cm de talons peuvent être d'une sacrée utilité dans la neige. Très vite (après un jambon sauce aux champignons très généreux, ce qui semble être le maître mot ici), il est temps de rejoindre la terre ferme : une partie de l'équipe est réquisitionnée pour un baptême de speed riding, et l'autre pour l'interview d'un des deux créateurs du festival (devinez de quelle équipe je fais partie). Mais avant tout, j'en profite pour digresser... car difficile de comprendre nos différences d'emploi du temps sans savoir qui étaient les fameux gentlemen qui m'accompagnaient à ce voyage. L'anonymat est intéressant mais je peux vous en dire deux/trois mots sans dépasser la limite de la bienséance : mon premier est un journaliste reporter un peu baroudeur qui couvrait l'ouverture de la saison de ski pour un hebdomadaire de droite conservatrice, mon second est un dandy très attaché au milieu des arts créateur d'un site internet culturel généraliste (mais pointu) et mon troisième est un passionné au parcours étonnant, représentant cette fois-ci un bimestriel pour quinquagénaires fortunés. Voila qui vous en dit un peu plus sur mes compagnons et c'est bien sûr avec monsieur le dandy que j'ai rencontré Pierre-Emmanuel Fleurantin, co-organisateur du festival. Une interview croisée très conviviale qui s'est soldée par une photo de groupe bon enfant (oui, la sœur de l'organisateur était aussi photographe du festival, en dehors d'être une très bonne photographe tout court, et une amie du dandy).

 

 

L'interview a duré plus que prévu et l'après-midi est bien avancé quand nous rejoignons nos chambres pour une pause bien méritée. Une micro sieste réparatrice plus tard, il est déjà l'heure de rejoindre nos amis de l'office du tourisme pour un dîner dans la joie et la bonne heure au premier étage (privatisé s'il vous plait) du Chicanos. Nos affinités se font plus claires et la fine équipe échange blagues de bons et mauvais goûts comme des amis de vingt ans (ou presque). Très vite (encore, toujours trop vite), il faut quitter nos verres de Génépi et nos cafés pour rejoindre 1800 et la deuxième (et dernière) séance de cinéma du festival pour nous : La Merditude des choses.

Ce film flamand à l'univers tragi-comique raconte l'enfance d'un gamin des années 80 dont la relation ambiguë avec sa famille, une bande de balourds alcooliques de campagne, va grandement déranger le passage à l'âge adulte. La Merditude choque par sa capacité à faire passer le spectateur de l'amusement à la Groland au dégoût et à la consternation (de la pitié ?). Déstabilisant mais extrêmement maîtrisé (que ce soit au niveau du scénario ou de la direction d'acteurs), le film est un voyage aussi atypique que réaliste dans une campagne glauque, dure mais chaleureuse.

 

 

Bizarrement, cette nuit là, la fatigue me pèse très vite. Je me laisse cependant convaincre de prendre un dernier verre chez Luigi pour une soirée animée par une DJette du Baron. La jeune femme est charmante, la piste de danse est envahie par un ban de jeunes célibataires en chaleur, je laisse mes compagnons poursuivre leur nuit et décide, après un coca et quelques gorgées de bière (je le précise en gage de ma bonne volonté) de rejoindre ma chambre pour une nuit assez courte mais tout de même plus reposante.

 


 

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