World Trade Center - 1ères images

Vincent Julé | 22 mai 2006
Vincent Julé | 22 mai 2006

En honneur de la projection Hors Compétition de son Platoon à Cannes, tout juste 20 ans après la sortie et sur une copie neuve directement issue du négatif d'origine, Oliver Stone n'était pas venu les mains vides. Tout d'abord, il était entouré d'une sacrée bande de bras cassés, Tom Berenger, William Dafoe et Charlie Sheen (spéciale dédicace à Julio Lopez). Mais surtout, il allait montrer en exclusivité mondiale les premières images de son nouveau film, World Trade Center, prévu en août aux États-Unis et le 20 septembre en France. Cinq ans depuis le 11 septembre, comme pour Vol 93 de Paul Greengrass (lire notre critique ici), est-ce trop tôt ? La question existe, Oliver Stone n'y répond pas directement, mais confie travailler depuis vingt ans sur la vérité. Seule réponse selon lui à l'ignorance et aux extrémismes.


Si la salle était comble, elle ne savait pas exactement à quoi elle allait assister avant la montée du réalisateur sur scène. Un montage de 20 minutes comme pour le Da Vinci Code à Paris il y a plusieurs semaines ou tout simplement le début du film comme pour Poseidon. Confirmation, et délivrance, ces fameuses 20 minutes couvrent le premier acte du film. Une copie de travail, en haute définition, pas toujours synchro et avec des effets spéciaux renvoyant aux premiers films de monstres japonais. Du moins, c'est ce qu'il a dit.


Après les images aperçues sur le site teaser du film, la principale peur était que la rage et la grandiloquence d'Oliver Stone se muent avec un tel sujet en héroïsme dégoulinant, voire en patriotisme radical. Or surprise, en dix minutes top chrono, les deux avions ont touché les tours et la première s'est écroulée. Mieux, il désamorce tout suspense morbide en plaçant les crashs hors champ ou en utilisant des images d'archives. Allez, soyons fou, et disons qu'Oliver Stone se révélerait presque subtil ! En fait, il se place tout simplement à hauteur d'hommes, avec leur ignorance, leurs doutes et leur attente.


De ce point de vue, l'exposition est exemplaire… car il n'y en a quasiment pas ! Nicolas Cage se lève, prend une douche et va au boulot. Michael Pena sort de chez lui, prend le métro et va au boulot. Qui sont-ils ? Le spectateur ne le sait pas tout de suite, et c'est là l'une des forces du parti pris du metteur en scène, puisque qu'il en fait l'enjeu de son film. En lieu et place de l'habituelle présentation des héros, Oliver Stone appréhende New York avec virtuosité, en une succession de gestes, de plans, de scènes – et quelques ralentis superflus. Il inscrit avec un naturel et une aisance surprenantes la ville dans son film, et inversement. Et lorsque la première tour s'effondre, le film/la ville nous tombe dessus. Une vraie tempête. Et les effets spéciaux étaient soi-disant pourris. Glurps !

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