Ecran Large est de retour sur la Croisette pour l’édition 2024 du Festival de Cannes, en partenariat avec Métal Hurlant. Et c’est l’heure de revenir sur Kinds of Kindness, nouveau délire de Yorgos Lanthimos, présenté en compétition.
Métal Hurlant nous accompagne à Cannes cette année, dans notre exploration des sélections hétéroclites du festival. Au travers de récits de bande dessinée et d’articles sur l’actualité culturelle, Métal Hurlant développe avec éclectisme, dans quatre numéros par an, un imaginaire sans aucune limite. Une ligne éditoriale totalement en accord avec la soif d’expérimentations et de découvertes du Festival de Cannes.
Il a conquis Hollywood avec La Favorite puis le monde avec Pauvres créatures, Lion d’or vénitien en 2022, récipiendaire de quatre oscars et joli succès au box-office. On était donc plus qu’impatient de découvrir sa nouvelle création, Kinds of Kindness, avec son casting cinq étoiles composé d’anciens collaborateurs (Willem Dafoe, Joe Alwyn, Margaret Qualley), de nouveaux visages (Jesse Plemons en tête, Hong Chau) et surtout de la muse du Grec : Emma Stone.
mal-aimés et mal-aimables
De quoi ça parle ? Une fable en triptyque qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet du comportement de sa femme depuis qu’elle a été retrouvé après sa disparition en mer ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux.
C’était comment ? Indiscutablement, Yorgos Lanthimos a réussi à étendre son cinéma (et sa popularité) à un public plus large avec ses deux derniers films. Loin des récits très austères de ses débuts grecs (Canine et Alps), plus accessibles que ses expérimentations dystopiques (The Lobster) ou tragiques (Mise à mort du cerf sacré) avec Colin Farrell, La Favorite et Pauvres créatures étaient des oeuvres plus séduisantes sur le papier, plus aimables pour résumer, notamment grâce à la collaboration du cinéaste avec le scénariste Tony McNamara.
Et il y a quelque chose de jubilatoire à voir le Grec, aidé par sa célébrité durement acquise, s’atteler à transposer la cruauté de ses premiers univers au coeur de l’Amérique moderne dans Kinds of Kindness, le tout mené par l’admirée (et admirable) Emma Stone. Les fans de l’actrice devraient complètement déchanter après l’aventure colorée et humaniste de sa Bella Baxter, tant Kinds of Kindness est peut-être son nemesis absolu.
Vlogs de #cannes2024 @A_Janowiak devait bien évidemment parler du nouveau film de Yorgos Lanthimos, #KindsOfKindness, avec Emma Stone ⬇️ pic.twitter.com/I8gyC6bmTO
— Ecran Large (@EcranLarge) May 20, 2024
En retrouvant son scénariste Efthymis Filippou (derrière ses premières œuvres ultra-cyniques), Yorgos Lanthimos retourne complètement la table. Finis les décors sophistiqués, les costumes affriolants, les jeux de cadres et de lentilles délirants (aucun fish-eye à signaler)… Kinds of Kindness est tout l’opposé. Lanthimos transpose ses personnages dans un monde d’une uniformité terrifiante (cet amour des vitres et de la transparence), au cœur de cadres d’une troublante rigidité, le tout accompagné d’une musique lancinante volontairement agaçante. À n’en point douter, il livre sûrement son film le plus austère depuis son tout premier (Kinetta), le plus grinçant et le plus mal-aimable, c’est tout le sujet.
Le titre Kinds of Kindness, soit Des sortes de gentillesse en français, est sans surprise un leurre insolent de la part du cinéaste. Avec ses trois histoires différentes (mais lié par un mystérieux RMF), Lanthimos explore au contraire toutes les vicissitudes de la condition humaine, notamment à travers les questions de pouvoir, d’emprise, de croyance, d’identité et de libre arbitre. Ainsi, il s’amuse à décortiquer les paradoxes de ses anti-héros au gré de leurs relations sociales, professionnelles, sexuelles, amoureuses… pour mieux sonder la manière dont ils vont (inévitablement) vriller.
Il en résulte une triple bizarrerie en une, où il est franchement impossible de déterminer à l’avance ce qu’il adviendra des personnages, de leurs intentions… Kinds of Kindness est complètement imprévisible. Sans trop en dire, en 2h45 (un tout petit peu trop ?), le récit est capable de balancer à l’écran une partouze ubuesque autant qu’une danse techno libératrice ou un loufoque objet de collection, au milieu de rêveries complètement hallucinées (les chiens) et de percées sanglantes inattendues (on mange beaucoup dans Kinds of Kindness). C’est cruel, insoumis, mystérieux, brutal, sinistre, grotesque, hilarant, alarmant, toxique, surréaliste, provocateur, dérangeant…
Du Lanthimos à son meilleur qui ne cherche jamais à plaire, ne craint pas d’être mal-aimé et adore être mal-aimable, tout le contraire de ses personnages.
Et ça sort quand ? Le film sortira le 26 juin en France.
du « génie » Lanthimos. Ah oui, la qualité au ciné actuellement, c’est tombé bas à ce point donc.
Lanthimos, cinéaste indomptable. Qualité précieuse! Hâte de plonger là-dedans
Poor Things est l’un des pires films de tous le temps!!! 2h30 de culbute gratuit alors qu’il a été vendu comme un Frankenstein like dans le trailer. Le début a super bien démarré d’ailleurs.
Celui la a l’air pareil, ça vend que du X! A croire que le réalisateur ne sait pas que les site porno existe et ne sait pas écrire une histoire cohérente.
J’aime beaucoup ce réalisateur (the lobster, poor things et the favorite sont exceptionnels) Il me tarde de voir celui-ci.
Je suis un homme blanc hétéro, aucun problème avec Poor Things (chef-d’œuvre).
La fragilité de certains est délirante …
poor things est horrible, je ne comprend pas qu’on puisse aimer ce film en étant un homme blanc hétéro. Ce film passe son temps à te cracher à la gueule et quoi? On devrait sourire et applaudir?
Je n’ai pas du tout aimé Poor Things, qui se resume a un enfant qui veut baiser non stop…
J’ai toujours peur des cineastes qui ont des attirances pour le sexe, et la mention d’une parthouze geante dans ce nouveau film ne rassure pas. Ça va finir en accusation d’agression sexuelle dans quelques annee…
Bon au moins si il a pas remis son délire de noir et blanc et de fish eyes qui n’ont aucun sens dans Poor Things (a part pour faire style film auteur…).
cinéaste très surestimé à mon avis. Même pas essayé poor things. Celui-ci me tente déjà un peu plus, à voir.
Il a fumé de la weed pendant le tournage ?