Guerre chez Disney : Bob Iger détesterait l'ancien boss Bob Chapek, tueur de l'âme de Mickey

Léo Martin | 29 novembre 2022
Léo Martin | 29 novembre 2022

Bob Iger n’aurait jamais apprécié les méthodes de Bob Chapek après qu’il soit devenu son successeur à la tête de Disney, allant jusqu’à déclarer qu’il tuait l’âme de Disney.

À nouveau aux commandes de la compagnie aux grandes oreilles, Bob Iger a fêté ce 28 novembre son grand retour au siège social de Disney, dans les studios de Burbank. La machine à fabriquer des rêves (ou à les recycler) s’est replacée sous le contrôle de celui qui en a fait la gloire de 2005 à 2020 et nombreux sont ceux qui s’en réjouissent. Ce véritable coup d’État chez Disney a soulevé bien des points d’interrogation ces derniers temps, tant sa soudaineté est apparue comme plutôt exceptionnelle.

Pourtant, à bien y regarder, l’attitude de son prédécesseur, Bob Chapek, ainsi que ses résultats financiers désastreux laissaient entendre que sa place était belle et bien compromise. Et si d’un point de vue extérieur (le nôtre par exemple), l’ancien PDG de la compagnie était bien critiquable, il semblerait qu'en interne il n'était pas exempt de reproches non plus. D’après Bob Iger, Chapek était tout simplement en train de commettre l’irréparable.

 

On a pu le lire récemment dans un portrait consacré aux deux Bob (Iger et Chapek), par The Wall Street Journal. D’après l’article en question, plusieurs sources proches de Iger auraient rapporté qu’il se serait montré très mécontent de la direction prise par la compagnie au lendemain de la pandémie. En particulier, la gestion de Disney+ au détriment des cinémas aurait souvent été remise et de façon intempestive.

Les sorties de route de Chapek à propos de la polémique "Don't say gay" en Floride et ses opinions sur le cinéma d’animation n’ont certainement pas aidé à le rendre plus aimable. Autre détail qui fâche et que Iger prendrait particulièrement à cœur : l’augmentation du prix des parcs Disneyland et Disney World. Une décision de Chapek qui l'aurait achevé, le monsieur creusant un fossé entre la firme et son public le plus large. La faute de trop pour Bob Iger qui aurait alors ainsi déclaré "il tue l’âme de la compagnie", selon plusieurs sources de The Wall Street Journal.

 

South Park : photoDans le monde merveilleux de Disney, c’est toujours Mickey le plus fort

 

Le souhait de Bob Chapek de licencier massivement du personnel des parcs d’attractions pendant la pandémie et sans compensation n’avait, apparemment, fait que renforcer la froideur que le personnage s’est mis à inspirer à son entourage et au public extérieur. Au final, non seulement son aura en a beaucoup pâti, mais ses bilans financiers n’ont été d’aucun renfort. En comparaison de Bob Iger, Chapek a été une déception sur tous les plans. Cela a été en tout cas l’opinion du conseil d’administration.

C’est ainsi que le vendredi 18 novembre, Bob Iger a immédiatement accepté d’éjecter le mal-aimé PDG en sa faveur. Bien sûr, les intérêts économiques de la compagnie ne bougeront pas et il ne faudra sans doute pas s’attendre à des miracles (ce sera plutôt l'inverse pour les employés de Disney, vu la future réorganisation de l’entreprise). Toutefois, on assiste peut-être à un sauvetage de la firme sur le plan financier et une politique des plateformes de streaming moins agressive. Affaire à suivre.

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commentaires
Roi Krogold
30/11/2022 à 15:09

Al Bundy président de Disney !

zetagundam
30/11/2022 à 09:46

@Kyle Reese
J'aimerai être un bisounours béa et voir le bien partout mais le monde étant ce qu'il est il est difficile, du moins pour moi, de ne pas être réaliste ou cynique suivant la vision de chacun. De plus, Bob Iger ne sortant pas de nulle part il a également un passif avec lui et comme l'ont rappelle d'autres commentaires le résultat actuel de Disney doit autant à Chapek, qui a dû gérer la crise du covid, qu'à l'héritage de Iger (standardisation des produits du MCU, l'état de la licence Star Wars en continuant en renouvelant le contrat de Kennedy, etc...)

Fontâmos
30/11/2022 à 00:27

Deux récits s’affrontent en ce moment. D’un côté un Bob 2 (Chapek) continuateur moins flamboyant de Bob 1 (Iger) et fusible exécuteur des basses œuvres. Et de l’autre un Bob 1 qui revient pour sauver l’entreprise mise à mal par Bob 2.

Une chose certaine cependant pour un vieux zamateur de SW comme moi: ça déconnait sec bien avant que Bob 2 ne rentre dans le cadre...

syroz
29/11/2022 à 23:38

Le méchant Bob a été éjecté parcequ'il était sur le point de nettoyer les écuries d'augias. Des gens importants ont eu peur de perdre leur influence et des points ESG.
Là on retourne au status quo, et on reste sur la ligne qui a tué la marque Star Wars et qui a mené au désatre financier de 'Strange World'.
Le retour du gentil Bob n'est peut être la que pour faire passer la pillule de la purge inévitable et du réalignement vers un Disney moins activiste et plus populaire, mais j'ai comme un doute.

Yamcha
29/11/2022 à 19:58

Concernant Walt, Arte va rediffuser à partir du 20 décembre un documentaire très complet en deux parties (un peu moins de quatre heures au total).

(Je copie/colle)

Premier volet : au début des années 1920, le jeune dessinateur publicitaire Walter Elias Disney a l'ambition de faire mieux que tout ce qu'il voit comme cinéma d'animation...

Second volet : en 1941, Walt Disney est mortifié par la grève géante qui touche ses studios. Il ne comprend pas que son paternalisme ne suffit plus à satisfaire ses employés mal payés et surexploités...

Adam
29/11/2022 à 17:31

Oser tenir une comparaison sur le management avant et pendant la crise COVID , c'est trés audacieux de la part de Iger. Je ne remet en question les mauvais resultats et les decisions prises par Chapek mais comme l'a dit Sephir, des tas de decisions se prennent à plusieurs.

Ca me rappelle "le dernier Jedi". Tout le monde a gueuler sur Ryan Johnson mais personne a ma connaissance n'a evoqué le fait que le script a du être lu et relus des dizaines de fois par la direction (à 4 milliards de dollars le rachat, je suis pas certains qu'ils aient donné leurs accords aussi facilement)

Arnaud (le vrai)
29/11/2022 à 13:40

@Kyle

Si tu t’intéresses à la vie de Walt et comment il a réussi tu verras que c’est passionnant. Il était d’ailleurs à 2 doigts de tout abandonné juste avant que ça commence à sourire pour lui, il a galérer à mort avant d’y arriver

Il me semble que le YouTubeur Poisson Fécond avait fait une vidéo sur lui, c’était assez intéressant

Pour en revenir au sujet, c’est quand même assez drôle de voir Iger tenir ce genre de propos sur l’âme de Disney.
Très cocasse même. Mais oui les décisions de Chapek étaient plutôt problématiques c’est certain

Sephir
29/11/2022 à 13:29

Jusqu'à 2020, le 1er Bob était à la tête de l'empire et sauf erreur de ma part qu'ils s'agissent des film Marvel devenu à peine passable (ça dépend des gouts), de la création de Disney + (lancement en 2019) et du malaise auprès des salariés, cela n'a pas commencé à l'arrivé de Bob numéro 2. C'est un peu trop facile et cela semble être une manœuvre afin réconcilié les différents publics et cibles avec la firme au grande oreille. C'est une stratégie utiliser très souvent dans les clubs de football notamment, les décisions managérial sont prise de manière collégial avec un groupe d'actionnaire mais quand ça va plus on rejette tout sur la personnalité public et on rappelle un héro de guerre pour redresser la barre. Bob 2 est certainement pas un saint et la direction de la firme est critiquable depuis sa prise de fonction mais attendons de voir ce que l'ancienne gloire va apporter pour dire s'il est l'homme de la situation ou pas.

Kyle Reese
29/11/2022 à 13:28

@zetagundam

Rah, toujours ce cynisme H24. Allez un petit peu d’optimisme ... au moins 5 mins, ou un petit message de temps en temps. Évidement qu'il est là avant tout pour relancer la course au jouet ... euh à 'argent. Après, y a peut être une meilleure façon de le faire. Bref ^^

zetagundam
29/11/2022 à 13:02

Je n'ai aucun que Bob Iger soit un saint à l'écoute de ces employés les moins fortunés et qu'il privilégie "l'art" au dépend du business

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