Armageddon Time : les premiers avis cannois du drame de James Gray sont tombés
Les premiers spectateurs du drame semi-autobiographique de James Gray ont donné leurs avis depuis Cannes, et l'émotion semble au rendez-vous.
Il est allé explorer les confins d'une Amazonie indomptable avec The Lost City of Z, sonder l'immensité cosmique au travers du somptueux Ad Astra, mais comme le dit Judy Garland dans le classique Le Magicien d'Oz, il n'y a pas d'endroit comme à la maison. Ainsi James Gray s'en revient prospecter les gratte-ciels new-yorkais au travers de son dernier métrage, Armageddon Time. Sans rapport aucun avec le plus explosif Armageddon de Michael Bay, ce projet-là se veut plus personnel, voire intimiste.
Passionné de personnages marginaux et livrés à eux-mêmes, James Gray aime à mettre en lumière ceux que le rêve américain semble avoir laissés sur le bas-côté de la route. C'est donc assez naturellement que le réalisateur a finalement souhaité revenir sur ses propres origines par le prisme d'un récit semi-autobiographique de son enfance, passée dans un Queens morose et désargenté, au sein de la classe ouvrière.
Sélectionné en compétition officielle à la 75e édition du Festival de Cannes, Armageddon Time a su attiser la curiosité de par la sensibilité de son sujet, et l'attractivité incontestable de son casting. Anne Hathaway et Jeremy Strong ont ainsi foulé le tapis rouge de l'iconique escalier en compagnie du réalisateur afin de présenter la toute première projection du métrage à la Croisette. On a regroupé quelques tweets représentatifs des premiers avis, globalement très émus.
Course à l'émotion, à vos marques, prêt...
les réactions françaises
Avec #ArmageddonTime, #JamesGray revient à sa veine intimiste (la famille, la perte de l’innocence et les conflits de loyauté) pour livrer un chef-d’œuvre déchirant ancré dans l’Amerique de Reagan. Avec des interprètes enthousiasmants et une photo exceptionnelle de #DariusKhondji pic.twitter.com/JudjkbzO2W
— Philippe Rouyer (@philippe_rouyer) May 19, 2022
Gray filme l'enfance, New York et l'avènement des 80's comme un automne pourrissant, où la mélancolie n'apaise jamais les trahisons des hommes.
— Simon Riaux (@SimRiaux) May 19, 2022
Faux petit film, porté par un éclat d'indolence, qui laisse place à une tristesse insondable.
Très beau.#ArmageddonTime #Cannes2022 pic.twitter.com/MNxVy6Otxy
Lente déflagration mais coeur en miettes devant le beau #ArmageddonTime
— Renan Cros (@imnotgenekelly) May 19, 2022
De petites apocalypse intérieures, des phrases, des gestes qui font ce que l'on devient. Magnifique portrait de la classe moyenne, beau film politique. L'élégance James Gray pic.twitter.com/lckw3MKVD1
Gray avait promis un film plus chaleureux que son dernier
ARMAGEDDON TIME le plus beau film de James Gray depuis We Own The Night. Tous ses films y résonnent dans un portrait de l’artiste en jeune mensch. On pense à LICORICE PIZZA tant ces deux films avec toutes leurs différences semblent voler côte à côte comme deux avions dans la nuit pic.twitter.com/hr1JHH7Luy
— 7MinutesDeRéflexion (@7MinDeReflexion) May 19, 2022
#ArmageddonTime Un grand James Gray sans surenchère, retour a la finesse et à la simplicité des débuts... et donc, pour moi, à une profondeur qui laisse au sol. Les rouages du racisme systémique à l'aune d'une amitié déchirante. Oui j'ai pleuré #Cannes2022 @Trois_Couleurs
— Timé Zoppé (@TimeZoppe) May 19, 2022
Il y a des jolies choses dans « Armageddon Time » et on y trouve des éléments rarement ou jamais vus chez Gray : un personnage afro-américain notamment, et de l’humour. Mais je suis un peu resté à la porte et c’est un peu « naïf » parfois pour un cinéaste si ambitieux et intello pic.twitter.com/18fQNkH8VF
— Matteu Maestracci (@MMaestracci) May 19, 2022
Fresque familiale émouvante ou ingénue ?
le reste du monde
ARMAGEDDON TIME is everything you could have hoped for from a coming of age film by James Gray, the director at the top of his game with this subtle, extremely moving autobiographical story in which he brushes a searing portrayal of America at a key time of history. #Cannes2022 pic.twitter.com/rx7Xo6kyRb
— FilmLand Empire (@FilmLandEmpire) May 19, 2022
« Armageddon Time est tout ce que vous pouviez espérer d’un film d’apprentissage de James Gray. Le réalisateur est vraiment au top de son jeu avec ce subtil, et extrêmement touchant récit autobiographique, grâce auquel il dépeint une Amérique à l’un des moments clefs de son histoire. » - FilmLand Empire
loved James Gray's ARMAGEDDON TIME, which only sounds like "Belfast for New York Jews" until you actually see it. a muted & melancholy little film that's sunk into me a bit deeper every day. Anthony Hopkins incredible as my grandpa.
— david ehrlich (@davidehrlich) May 19, 2022
my #Cannes2022 review: https://t.co/lZFBH7gj0r pic.twitter.com/U3V5CPgNjy
« J’ai adoré Armageddon Time de James Gray, lequel pouvait sonner comme un « Belfast pour juif new-yorkais » avant de le voir. Un petit film discret, contenu, qui me marque un peu plus chaque jour. Anthony Hopkins est un grand-père incroyable. » David Ehrlich - IndieWire
Après New York ça peut être assez hostile aussi.
Cannes 2022: James Gray directs his best film so far, the specific, heartfelt, 1980 Queens family drama Armageddon Time, carried by Anne Hathaway, Jeremy Strong, and Sir Anthony Hopkins. Filmgoers beyond Cannes could embrace this Focus gem, which hits VOD 3 weeks after theaters.
— Anne Thompson (@akstanwyck) May 19, 2022
« Cannes 2022 : James Gray réalise de loin son meilleur film. Porté par Anne Hathaway, Jeremy Strong, et Sir Anthony Hopkins, ce drame familial se veut représentatif, et sincère. Les spectateurs ne pourront qu’adopter ce diamant de Focus [le studio, ndlr], qui balance ses films en SVoD trois semaines après sa diffusion en cinéma. » Anne Thompson - IndieWire
ARMAGEDDON TIME: Strong performances all around in a slightly meandering film which is essentially James Gray’s ROMA. Child actor Michael Banks Repeta is the lead. Anthony Hopkins brings it in support. But most eerie to me is Jeremy Strong who, as Gray’s dad, does a spot-on Gray. pic.twitter.com/K8ZTEJUMzF
— Scott Feinberg @ Cannes (@ScottFeinberg) May 19, 2022
« Armageddon Time : des performances solides au sein d’un métrage sinueux qui s’apparente à un ROMA réalisé par James Gray. L’enfant acteur Michael Banks Repeta mène le film, et Anthony Hopkins est plutôt en second plan. Mais le plus étrange selon moi, c’est bien Jeremy Strong, lequel interprète le père de James et Gray, et se fait le reflet troublant d’exactitude du réalisateur. » Scott Feinberg - The Hollywood Reporter
Jeremy Strong et Anne Hathaway remplacent Joaquin Phoenix et Marion Cotillard (The Immigrant).
ARMAGEDDON TIME is the first great movie of the fest. Moments felt plucked from my childhood. An autobiographical drama that doesn’t feel self important and instead just finds the relatable themes in specific memories. Anne Hathaway, Anthony Hopkins and Jaylin Webb shine. #Cannes pic.twitter.com/EIw2PBhFiA
— Karl Delossantos @ Cannes (@karl_delo) May 19, 2022
« Armageddon Time est le premier grand film du Festival. Certaines scènes semblaient directement issues de ma propre enfance. Un drame autobiographique sans prétention qui fonctionne par l’identification de ses thématiques, et la spécificité des souvenirs. Anne Hathaway, Anthony Hopkins et Jaylin Webb sont brillants. » Karl Delossantos - New York Times
I’ve been a bit off and on with James Gray. But I loved ARMAGEDDON TIME. A memory tale that addresses the compromises so many of us make with an unequal society. Hopkins wonderful in the rare role of a wholly good man (no, he’s not playing Fred Trump). #Cannes2022 pic.twitter.com/emNk2eYLAn
— ????Donald Clarke???? (@DonaldClarke63) May 19, 2022
« James Gray pour moi, ça va, ça vient. Mais j’ai ADORÉ Armageddon Time. Un conte mémoriel qui aborde les compromis que beaucoup d’entre nous ont été forcés de faire au sein d’une société inégale. Hopkins est incroyable dans le rôle rare d’un homme foncièrement bon (non, il ne joue pas Fred Trump). » Donald Clarke - The Irish Times
ARMAGEDDON TIME: A child's eye view, assisted by the observant James Gray, of how small sins of daily life can add up to major wrongs. Super perfs by the youngest members of the cast (Banks Repeta, Jaylin Webb) and the oldest (Anthony Hopkins). The first comp gem of #Cannes2022 pic.twitter.com/5MpdSN6UDU
— Peter Howell (@peterhowellfilm) May 19, 2022
« Armageddon Time : une observation, au travers des yeux d’enfant et de James Gray, des conséquences parfois désastreuses de péchés insignifiants. Incroyables performances réalisées par les plus jeunes membres du casting (Banks Repeta, Jaylin Webb), et des plus vieux (Anthony Hopkins). Le premier bijou de la compétition Cannes 2022. » Peter Howell - Toronto Star
Des premiers avis qui, sans être nécessairement dithyrambiques, soulignent la puissance émotionnelle du métrage. Écrin sensible au sein duquel le cinéaste livre ses blessures et ses ivresses les plus intimes, Armageddon Time se conçoit comme une capsule temporelle troublante de justesse, un peu comme un souvenir intérieur projeté sur grand écran.
Récit d'apprentissage, fresque familiale, et surtout métrage profondément sincère, le petit dernier de James Gray semble donc observer un retour à un cinéma plus personnel, bien loin des grandiloquences visuelles de ses films précédents. Véritable portrait d'une classe moyenne délaissée par le régime reaganien, les spectateurs soulignent et encensent l'absence d'un misérabilisme facile et réducteur, pour mieux mettre en exergue l'humanité et la chaleur d'individus résilients, quitte, selon certains, à céder à une certaine naïveté.
Une première salve d'opinions qui semble donc promettre une expérience positive et quelques mouchoirs d'ici la sortie du métrage, courant 2022 en France (a priori en septembre, même si rien n'a été officialisé).
23/05/2022 à 16:24
ah merci Geoffrey ,
j'ai pensé un instant que vous n'aviez peut être pas le droit sur certains (embargo vous dites je crois).
23/05/2022 à 16:10
@captp
C'est une question de temps, de prio, d'organisation entre ici et Cannes, avec également une envie plus générale : si un film ne sort pas tout de suite en salles (voire, n'a pas encore de date de sortie), on privilégie un avis sous cette forme.
23/05/2022 à 16:01
y a t'il une raison autre que le temps ou les moyens pour que certain films cannois aient une vraie critique et d'autre comme celui-ci des avis en vrac ?
sinon un James Gray reste un évènement .
même si je suis sortie mitigé d'Ad Astra (mais faut je le revois ) , il est a mettre en haut du panier.
J'avais énormément aimé La nuit nous appartient et j'espère qu'il va grapiller un prix cette fois ci ..... ce looser.
20/05/2022 à 23:14
Top. Surement du grand cinéma intimiste. Me souvient de son superbe premier film Little Odessa. Très belle standing ovation. A part ça j'ai vue des image de Anne Athaway sur les marches et puis son photo call en Gucci Girl ... Rahhh so lovely ! Les cheveux long comme ça lui vont à merveille. Même si j'aimais bcq sa période courte.
20/05/2022 à 17:31
Ces 1ers retours sont alléchants et il me presse de découvrir ce nouveau chef d’oeuvre de Gray.
20/05/2022 à 17:24
@roukesh
Woopsie, bien vu !
20/05/2022 à 16:50
Bien trop hâte , en espérant qu’il nous fasse chialer comme il le faisait jusqu’à two lovers
20/05/2022 à 16:27
Ca fait plaisir, j'étais légérement déçu d'Ad Astra, content qu'il revienne en force.
@Axelle Vacher, coquille en légende de the immigrant, Cotillard au lieu de Hattaway.