Doctor Strange 2, Ténor... les nouveautés cinéma du 4 mai

La Rédaction | 4 mai 2022
La Rédaction | 4 mai 2022

Doctor Strange in the Multiverse of MadnessTénorLes passagers de la nuit... quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 4 mai 2022 ?

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec du Multivers sauce Marvel, Mozart l'opéra rap, de la spéléologie, la France des années 80, la Pologne des années 80 et du Jean-Pierre Mocky.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoQuand tu découvres la semaine qui t'attend en salles

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE (ou pas)

DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS

Durée : 2h07

 

 

De quoi ça parle : De ce cher Stephen Strange, qui se retrouve embarqué avec la jeune America Chavez dans les arcanes du Multivers, afin de déblayer le terrain pour le futur de Marvel.

Pourquoi il faut le voir : Il serait malhonnête de dire qu'on allait voir ce Doctor Strange in the Multiverse of Madness avec entrain. Si le MCU n'a cessé de décevoir ces dernières années, le fait que le projet ait été confié au génial Sam Raimi (Evil Dead, Spider-Man) ne pouvait qu'effrayer encore plus. Pourtant, le réalisateur réussit à infuser son style si caractéristique dans cette aventure délirante, qui s'amuse de ses quelques élans horrifiques.

Bien entendu, tout cela reste à jauger à l'aune du cinéma de Marvel Studios, mais Doctor Strange 2 jouit d'un véritable aspect ludique, soutenu par son rythme qui a la bonne idée de ne pas s'étendre au-delà des deux heures. Pour une fois, le fan-service et les surprises cachées ont un véritable impact émotionnel sur le récit, et promettent un futur moins lisse et consensuel grâce à cette nouvelle fenêtre de possibilités ouverte par le multivers. En bref, le film s'amuse, et le spectateur avec.

La note d'Écran Large : 3,5/5

Notre critique de Doctor Strange 2

TÉNOR

Durée : 1h40

 

 

De quoi ça parle : D'un livreur et rappeur amateur qui découvre, suite à une course rondement menée, le monde très fermé de l'opéra, et va entamer, envers et contre tous, une carrière de chanteur lyrique.

Pourquoi il faut le voir : Après Claude Zidi, voici venir le règne de Claude Zidi Jr.. Plus sérieusement, le fils du réalisateur de comédies à succès nous propose ici un long-métrage qui vaut mieux que ne laissaient penser ses prémices. En effet, on ne compte plus les récits fainéants de simili-émancipation, à base de sauveurs bourgeois bienveillants, offrant à quelques miséreux/collégiens/bagnards, l'opportunité de se transcender et de s'ouvrir à l'autre. Sous-genre fréquemment avare en créativité, mise en scène ou pertinence, on y regarde avec paternalisme plus petit que soi courber l'échine et s'accomplir en se transformant en singe savant.

Ténor se mange dans les dents bien des stéréotypes de cette équation appréciée du cinéma français. Et pourtant, à l'écran, quelque chose se passe. Peut-être parce qu'il était sincèrement désireux de filmer ce récit, ou tout simplement parce qu'il essaie toujours de poser son récit en se basant sur une grammaire de cinéma signifiante, Zidi Jr. réussit à rendre son déroulé toujours ludique, fluide, enlevé. S'essayant à quelques plans-séquences bien troussés, il réussit, malgré la faiblesse de son écriture, à se distinguer comme un divertissement honnête.

La note d'Écran Large : 2,5/5

IL BUCO

Durée : 1h33

 

 

De quoi ça parle : L'exploration de la grotte la plus profonde de l'Italie dans les années 60 par un groupe de jeunes spéléologues, et sous le regard de l'ermite de la région.

Pourquoi il faut le voir : Parce que c'est une véritable expérience de cinéma comme on n'en fait plus à l'ère des blockbusters hollywoodiens. Auréolé du Prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2021, Il bucodu réalisateur italien Michelangelo Frammartino, est une sorte de Voyage au centre de la Terre dans sa version la plus brute, la plus pure, la plus sensorielle et la plus mystique.

Pendant 1h33, Il buco nous entraîne ainsi dans les entrailles du monde, dans un dispositif scénique reprenant pleinement les méthodes des spéléologues des années 60 pour mieux dresser leur exploit resté sous silence. Sans fioriture, le long-métrage propose alors une véritable descente en enfer, d'une beauté naturelle à couper le souffle et le tout quasiment sans dialogue, chaque explorateur avançant dans un noir d'une obscurité terrifiante. Ça n'explose pas dans tous les sens, c'est lent et contemplatif, mais assurément, c'est un très grand spectacle immersif.

La note d'Écran Large : 4/5

LES PASSAGERS DE LA NUIT

Durée : 1h51

 

 

De quoi ça parle : Paris, 1981. La gauche vient de remporter l'élection présidentielle, et Élisabeth de divorcer. Se remettant difficilement d'un cancer du sein, elle reprend le chemin de l'emploi et se trouve un job dans une émission de radio nocturne. L'occasion de plusieurs rencontres importantes.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'on était, après le bouleversant Amanda, très curieux de découvrir la prochaine création de son auteur, Mickaël Hers. Malheureusement, et en dépit de quantité de désirs de cinéma habitant son film, cette évocation des 80's tourne court, tant elle s'avère rabougrie. On saisit bien la volonté de capturer la texture d'une époque, à travers une photographie doucereuse et maniérée, qui voudrait reproduire jusque dans l'image un temps où les technologies numériques n'avaient pas encore colonisé les inconscients et les représentations.

Mais tout ici est trop petit, trop particulier, trop maniéré pour raconter quoi que ce soit des personnages ou de leur parcours. On songe souvent à l'excellent Les Magnétiques, sorti il y a quelques mois et attaché presque rigoureusement aux mêmes thématiques, que le récit avait la pertinence de conjuguer hors de Paris et du très bourgeois quartier de Beaugrenelle. En l'état, la grâce suspendue après laquelle court Les passagers de la nuit ressemble à la coquetterie dispensable d'un auteur passionnant, dont on ne guettera pas avec moins d'impatience le film suivant.

La note d'Écran Large : 2/5

VARSOVIE 83, une affaire d'état

Durée : 2h39

 

 

De quoi ça parle : À Varsovie en 1983, le fils d'une militante proche de Solidarnosc est battu à mort par la police. Le régime totalitaire en place va alors tout faire pour passer sous silence ce meurtre et empêcher un procès.

Pourquoi il faut le voir : Difficile de se plonger dans un aussi long drame historique que celui de Varsovie 83, une affaire d'ÉtatD'autant plus qu'il faut être honnête, avec 2h39 au compteur, le film de Jan P. Matuszyński tire un peu (beaucoup) sur la corde et pourra finir par décourager plus d'un spectateur.

Toutefois, derrière ses longueurs et son bavardage légèrement fatigant, le long-métrage polonais présenté à Venise en 2021 est une fresque passionnante sur les rouages terrifiants des régimes totalitaires. La reconstitution imposante de cette injustice meurtrière jongle alors entre le drame politique, le thriller, voire le quasi-film d'horreur au vu des événements contés. En résulte un récit étouffant, déployant avec brio les manipulations, menaces et jugements déloyaux de cette Pologne communiste.

La note d'Écran Large : 3,5/5 

LA RESSORTIE COOL

 

LA CITE DE L'INDICIBLE PEUR

Durée : 1h35

 

La Cité de l'indicible peur : photo, BourvilUne bargeade avec la Bargeasque ?

 

De quoi ça parle : D'un flic bizarroïde, enquêtant sur un faussaire réfugié dans un petit village d'Auvergne. De meurtres inexpliqués. D'un automate porté sur les lacérations. D'un monstre médiéval surnommé la Bargeasque. Et d'un minuscule bled où tout le monde semble devenu fou, sauf peut-être le toubib local, imbibé jusqu'aux oreilles.

Pourquoi il faut le voir : Parce que si Jean-Pierre Mocky est progressivement devenu une truculente légende du 7e Art hexagonal, on oublie facilement qu'on lui doit, notamment à ses débuts, quelques créations aussi férocement originales que parfaitement hallucinantes. Et La Cité de l'indicible peur compte au firmament de la carrière du maître libertaire. Notons que le film demeura longtemps invisible, puisqu'il fallut attendre presque une décennie après sa sortie initiale pour que le public le découvre dans sa délirante forme actuelle.

Mocky y adapte l'auteur belge et surréaliste Jean Ray, projet dément tant ses récits recèlent d'idées et de trips hallucinogènes, qui fit prendre peur à ses producteurs. Ces derniers décidèrent de tronçonner ce film au tempo et aux rebondissements curieux, et le renommèrent La Grande Frousse. Résultat piteux et échec commercial, le long-métrage ne dut qu'aux réussites suivantes de son auteur de pouvoir être réhabilité puis redécouvert. Au final, on tient là un quasi-chef d'oeuvre, oscillant perpétuellement entre le frisson, l'absurde, le rire, avec une liberté incroyable, le tout nimbé dans la splendide photographie de Jean-Marie Maillols, qui opéra sur Casque d'Or et Du Rififi chez les Hommes.

La note d'Écran Large : 4,5/5

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commentaires
Fox
04/05/2022 à 14:19

Pour ma part, ce sera Le Roi Cerf et Il Buco pour ce week-end !