Snake Eyes, Mortal Kombat et Neill Blomkamp : quels films à rattraper (ou pas) en octobre ?

Mathieu Jaborska | 19 octobre 2021 - MAJ : 19/10/2021 16:24
Mathieu Jaborska | 19 octobre 2021 - MAJ : 19/10/2021 16:24

Si les services de SVoD cartonnent en ce moment, beaucoup de très bons films sortent directement chez nous sans passer par la case salles ou plateforme de streaming. Chaque mois, plusieurs productions inédites sortent en DVD, Blu-ray ou en VOD. Ecran Large a sélectionné le meilleur des programmes disponibles depuis septembre, dans une liste non exhaustive.

 

Photo Nathalie BolttMais sortez un peu dehors, quand même

 

La Colonie

Ça raconte quoi ? Devenue inhabitable, la Terre a été abandonnée par ses habitants les plus riches partis s’installer sur la planète Kepler. Après deux générations passées là-bas, un mal ronge les hommes : ils sont devenus infertiles, provoquant à terme la disparition de l’humanité. Une mission de la dernière chance est envoyée sur Terre.

Pourquoi il faut le regarder ? Le merveilleux monde du DTV regorge chaque mois de propositions de science-fiction minimaliste. Pourquoi minimaliste ? Parce que ça coûte bien moins cher à produire. The Tides aka La Colonie en fait partie, avec son pitch peu original, ses déserts blancs, son univers post-apocalyptique et sa collection de longues focales bien pratiques pour limiter les décors. On y croise quelques habitués de la série B comme Nora Arnezeder, à l'affiche du remake de Maniac et d'Army of the Dead, Sope Dirisu, vu dans His House et passé à la postérité chez les amateurs de baston grâce à Gangs of London, ainsi que Iain Glen, second couteau multifonction rendu célèbre dans le monde grâce à Game of Thrones.

Toutefois, son esthétique rêche et froide se met au service d'un propos tristement révélé par le titre français, certes vite évident, mais non moins intéressant. La description des dérives du colonialisme, ici imposées à notre propre planète, comporte quelques nuances, bien que certains personnages aient un sens de la surexplication un peu trop affuté. En gros, il mérite qu'on lui accorde une chance.

C'est disponible où ? En Blu-ray et DVD chez Metropolitan, en VOD sur Cinéma(s) à la demande, Apple TV, YouTube, Amazon, Google Play, Microsoft et Orange.

 

photoMad Max mouillé

 

Snake Eyes

Ça raconte quoi ? Les GI Joe sont essentiellement de gros bourrins américains, mais quand il est question d'aborder le marché asiatique, l'origin story de leur membre ninja devient soudain de la plus haute importance.

Pourquoi il faut le regarder ? Parce que les films de ninjas réalisés par des occidentaux sont devenus un sous-genre à part au tournant des années 80/90, un délire "exotique" totalement absurde et régressif, qui a logiquement fini par passer de mode. Ce constat déchirant a laissé orphelin tous les fans d'American Ninja et autres perlouzes de légende.

Heureusement, voilà Snake Eyesun blockbuster qui nous veut du bien, avec ses armadas de combattants Benetton complètement largués, son scénario aux fraises, ses cascades impressionnantes, manifestement filmées par des lamantins finis au pipi et sa photo néoneuse qui ne sait pas trop pourquoi elle fantasme le monde comme une boîte de nuit roumaine. C'est kitsch, c'est ringard, ça fait du bruit. Et quelque part, ça fait du bien.

C'est disponible où ? Ce sabre tranchant découpera votre amour propre sur Apple TV+, Google Play, Orange, Microsoft, YouTube, Rakuten, ou encore Amazon Prime. Il sera aussi disponible en 4K, Blu-ray et DVD le 20 octobre.

 

photo, Henry Golding, Samara WeavingSuper Flexion et Super Arbelète sont dans un bateau

 

Demonic

Ça raconte quoi ? Une jeune femme expérimente un nouveau protocole médical centré autour du concept de réalité virtuelle, qui devrait lui permettre d'en savoir plus sur les agissements de sa mère et les lourds secrets qu'elle porte. Mais finalement, elle va surtout se bastonner avec une entité bizarre et des commandos avec des croix dans le dos.

Pourquoi il faut le regarder ? Il faut le regarder pour bien comprendre que les idoles parfois, s'écroulent. Comment en vouloir à tous ceux qui ont vu dans Neill Blomkamp un hérault de la science-fiction moderne ? Après avoir réalisé District 9, le touche-à-tout et brillant technicien a logiquement fait office de nouvel espoir, surtout au sein d'un paysage hollywoodien dévoué aux gigas blockbusters sans âme ou ne prenant aucun risque. Pourtant, dès Elysium, il a semblé évident que Blomkamp était aussi doué pour imaginer de gros guns laser qu'incapable de raconter une histoire.

On aura donc vu ses fans dériver, délirer, des années durant, se persuadant que tel court-métrage était un embryon de chef d'oeuvre, tel navet un grand geste incompris. Sans doute désireux d'en finir avec ce malentendu, Neill a répondu à ce débat furieux pour nous, en mettant en scène Demonic. Et enfin, grâce à lui, il est permis de ne plus rien attendre du cinéaste.

C'est disponible où ? Le diable est dans les détails, mais il se niche aussi sur Google Play, sur Orange, sur Microsoft, Amazon Prime, sans oublier Cinémas à la demande ou encore Apple TV. Il est aussi disponible en Blu-ray et DVD chez Metropolitan.

 

photoSpectateur pris en otage

 

Psycho Goreman

Ça raconte quoi ? 2019, dans la périphérie d’une petite ville américaine. Mimi et son frère Luke découvrent la tombe de Psycho Goreman, un seigneur de guerre extraterrestre endormi dont le seul désir est de détruire tout l’univers. Fort heureusement, ils trouvent aussi une pierre précieuse magique qui leur permet de le contrôler. Mais une ligue intergalactique de chasseurs renégats apprend la résurrection de Psycho Goreman et décide de le rejoindre sur Terre…

Pourquoi il faut le regarder ? Bombe de festival ayant à de nombreuses reprises prouvé sa force de frappe, Psycho Goreman n'a eu qu'un faible écho en France, plus faible encore que celui du précédent long-métrage du réalisateur Steven Kostanski, le très sympathique The Void. Pourtant, les simili-nanars aux effets volontairement douteux ont encore un peu la côte, et on serait tentés de le placer dans cette catégorie. Car la passion du cinéaste pour le gore cartoonesque et les monstres caoutchouteux s'y fait encore plus ressentir : c'est une véritable foire au latex, qui a largement de quoi séduire les amoureux du bis des années 1980.

Néanmoins, cette fois, il dérive un peu de son cheptel de références afin d'ironiser, grâce à ses effets généreux, sur le traitement de la violence du cinéma populaire au beau milieu de l'âge d'or des vidéo club. Évidemment dérivé de son hilarant segment pour The ABC of Death 2, Psycho Goreman cultive le décalage entre son pitch enfantin et sa méchanceté gratuite, entre des enjeux puérils et des génocides galactiques pour mieux rappeler à notre bon souvenir cette belle époque où les carnages audiovisuels se déclinaient en figurines pour marmots (coucou Robocop). Le tout dans la joie et la bonne humeur.

C'est disponible où ? En Blu-ray et DVD chez Program Store, en VOD sur Apple TV, YouTube, Microsoft, Orange et Google Play.

 

photoComble de l'ironie : surnommer son monstre barbare PG

 

Sweet River

Ça raconte quoi ? L’enlèvement de son fils par un tueur en série a fait sombrer Hanna dans la drogue et l’alcool. Après une cure de désintoxication, elle va enquêter sur les lieux du drame. Là, elle découvre des secrets qu’elle veut exposer au grand jour. Les morts comme les vivants vont tout faire pour l’en empêcher.

Pourquoi il faut le regarder ? Amateurs d'histoires de fantômes langoureuses, laissez-vous tenter. Les autres... regardez plutôt Psycho GoremanSweet River cumule à peu près tous les archétypes esthétiques du film d'épouvante qui joue la montre et prétexte la singularité de son décor (discutable, ici) pour étioler une narration assez simple.

Reste que le long-métrage pourrait trouver son public, un public qui sait se contenter de quelques idées visuelles un peu déprimantes (les feux rouges) et d'une ambiance plutôt soignée. Les purs films de fantômes se font rares, et font rarement étalage de leur puissance mélancolique. La réalisation de Justin McMillan, venu du documentaire, tente de se placer sur ce créneau, maladroitement certes, mais avec sincérité. C'est aussi l'occasion d'apprécier la performance de Geneviève Lemon, bientôt à l'affiche du très attendu The Power of the Dog.

C'est disponible où ? En VOD sur Canal VOD, Rakuten TV, Apple TV, Amazon, YouTube, Google Play, Orange et Microsoft.

 

photoQuelques belles compositions quand même

 

Mortal Kombat Legends : Battle of the Realms

Ça raconte quoi ? Les héros voyagent vers le Outworld pour défendre la Terre lorsque Scorpion se met à la recherche de l'ancien Kamidogu. Le tournoi Mortal Kombat déterminera le sort de tous les royaumes. Si vous n'avez rien compris, sachez que c'est essentiellement des gens qui s'entretuent.

Pourquoi il faut le regarder ? Parce que soit, comme nous, vous avez été déçus par le long-métrage en prises de vue réelles qui risque bien de nous pondre quelques suites ingrates, soit vous l'avez apprécié et vous cherchez à plonger encore un peu plus dans l'univers bancal, mais attachant de Mortal Kombat. Battle of the Realms complète le premier Mortal Kombat Legends, bien mieux reçu que son pendant live. Et pour cause : si la réalisation de Simon McQuoid récupère le fan service tout en éjectant la générosité qui va avec, le diptyque embrasse sans chichi la mythologie bourrin de la franchise, rendant hommage aux jeux, vieux ou récents.

De la baston, une grosse dose de gore et une armée de personnages sont donc de la partie. Et ici, pas question de rationaliser les plus régressives des dérives de la saga ou de sous-exploiter les caractéristiques des personnages. Ça défouraille sans se préoccuper de plaire à une audience particulièrement large. Comme son prédécesseur, Battle of the Realms s'adresse donc avant tout aux connaisseurs de la licence. Ça tombe bien, beaucoup de nos lecteurs correspondent à cette description.

C'est disponible où ? En Blu-ray et DVD chez Warner Bros. En VOD sur Rakuten TV, Apple TV, Amazon, YouTube et Microsoft.

 

photoDeadly Alliance

 

Mais aussi... 

Silverland, la cité de glace, Final Days, Scooby-Doo ! et courage le chien froussard, Ecorché, Happy-Go-Lucky Days, Infamous, Fabulous, Four Good Days, Sleepwalker, Lady of the Manor, Lost in London...

Tout savoir sur Snake Eyes

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