La troisième guerre : bande-annonce armée et anxiogène dans un Paris sous tension

Gaël Delachapelle | 20 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Gaël Delachapelle | 20 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Anthony Bajon, Karim Leklou et Leïla Bekhti sont armés en plein Paris, dans une première bande-annonce anxiogène et mouvementée de La troisième guerre.

Présenté lors de la dernière Mostra de Venise dans la sélection Orizzonti, La troisième guerre, premier long-métrage du réalisateur italien Giovanni Aloi, se déroule dans le Paris d’après les attentats de janvier 2015. On y suit l’histoire de Léo (Anthony Bajon), un jeune homme qui vient de terminer ses classes à l’armée et qui se retrouve, pour sa première affection, dans une mission Sentinelle.

Entouré de deux autres militaires (Karim Leklou et Leïla Bekhti), le jeune homme arpente les rues de la Capitale restant à l’affût d’une éventuelle menace. Un synopsis qui inscrit ce premier long-métrage dans la veine des films post-attentats dans le cinéma français actuel, que le cinéma de genre a déjà exploitée récemment dans des oeuvres SF, avec La Nuit a dévoré le monde ou Dans la brumemais qui sera plus réaliste ici.

Ici, Paris apparaît comme une ville inquiétante et inquiétée, à l’image de ce premier teaser anxiogène.

 

 

Au vu de ces premières images, les trois militaires vont être pris dans des émeutes, au milieu d’un climat chaotique qui évoque autant le Paris post-attentats que celui des manifestations des gilets jaunes. Une tension qui n’est pas sans rappeler les images-chocs et réalistes du documentaire de David Dufresne, Un pays qui se tient sage, sorti récemment dans nos salles.

Avec ces images mouvementées et anxiogènes, La troisième guerre promet d’être un portrait réaliste sur les militaires de l’opération Sentinelle, ainsi que sur la peur d’une menace invisible, mais bien réelle qui n’a jamais été aussi actuelle. Une volonté que le réalisateur italien a revendiqué dans le dossier de presse du long-métrage :

« J’étais à Paris au moment des attentats de 2015. En deux jours, la ville a complètement changé. Je n’avais jamais perçu un tel silence dans la capitale, une telle terreur. Suite à la déclaration de l’état d’urgence, la présence des militaires en patrouille dans les rues, fusils mitrailleurs à la main, est devenue chose commune. Je les ai beaucoup observés à ne rien faire pendant des heures. Et cette inactivité m’a surpris. Le rapport entre la personnalité d’un individu et le travail qu’il a choisi est une question qui me passionne. Avec ces militaires, j’étais face à un paradoxe : celles et ceux qui deviennent soldats ont choisi ce métier pour se rendre utiles à la société ; or, en tant que sentinelles, ils se retrouvent désoeuvrés. »

 

Photo Anthony BajonUn climat anxiogène 

 

Des propos qui concordent plutôt bien avec ces premières images qui transpirent de cette volonté de rendre compte d’un climat pesant, en proie à la terreur et au chaos. Mais quelque chose nous dit que Giovanni Aloi ne filmera pas juste ladite inactivité de ces soldats durant leur déambulation en plein Paris, mais bien leur vulnérabilité, dans ce qui s’annonce également comme un thriller bien tendu.

La troisième guerre de Giovanni Aloi n'a toujours pas de date de sortie officielle (ah ben oui, c'est pas facile avec la fermeture des salles). En attendant, Anthony Bajon sera également à l’affiche de la comédie de loup-garou déjanté Teddy, au programme du festival du film fantastique de Gérardmer 2021, que vous pouvez retrouver par ici.

Tout savoir sur La Troisième Guerre

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commentaires
Castor
21/01/2021 à 12:50

j'ai un petit message à faire passer aux commentateurs de EL : bravo pour votre lucidité et votre esprit d'analyse , ça change d'allo ciné

Fox
21/01/2021 à 11:39

@Flo
"Y a t il eu au moins un conseiller militaire pour ce film?"

Alors sur celui-ci, je ne sais pas, j'essaierai de me renseigner par simple curiosité.
Pour le Chant du Loup, c'est sûr et certain que oui, et ça se sent ! A quelques détails près (parce qu'il y a toujours moyen de chipoter), je dirais que ce film est plutôt solide niveau reconstitution, jargon... D'ailleurs, en regardant la scène d'intro, je m'étais fait la réflexion que les commandos bougeaient particulièrement bien : regardez le générique, ils ne sont identifiés que par des prénoms ! A n'en point douter, il s'agit de vrais ops (ou ex-ops au pire).

En revanche, avoir un conseiller ne fait pas tout, loin de là. J'ai eu une discussion un jour avec un de mes amis qui est ancien commando Marine (je ne flambe pas, je n'en ai aucunement fait partie, mais lui oui) et qui m'avait clairement avoué qu'il savait qu'un officier avait servi de conseiller technique sur Forces Spéciales. Déjà, avec mon "petit niveau" de connaissances sur le sujet, je trouvais le film très moyen (et je ne parle pas de l'histoire là), mais lui m'a clairement confirmé que c'était un gigantesque n'importe quoi ! Il ne comprenait pas comment il était possible d'aboutir à un résultat si catastrophique en étant conseillé. Surtout que dans le casting, il y a Marius, qui serait censé apporter un semblant de caution à tout ça ! Mais non, ce n'est juste pas bon...
En revanche, mon pote avait été particulièrement surpris par "Lone Survivor" (Du Sang et des Larmes en VF) : sur la manière de communiquer, de progresser, d'engager le feu, de se couvrir... Là, en revanche, il a reconnu qu'il y avait eu un vrai boulot de fait.
On en revient toujours au même problème : un film doit se bosser. Les conseillers doivent s'impliquer, et les acteurs également. Cet environnement (la Défense), je le connais plutôt pas mal donc je peux me permettre de juger ce que je vois et dire si oui ou non le "sujet" est traité par-dessus la jambe. Mais c'est valable pour d'autres : je peux comprendre par exemple que, pour le rôle d'un boucher, le comédien doive travailler à essayer de bien découper, d'avoir des gestes sûrs... Je pense que c'est une question de respect pour qui on représente.

P.-S. : Petit aparté, tout en revenant sur les films "militaires" made in France : L'Intervention a été une énorme déception pour moi. J'avais lu le récit de la prise d'otages de Loyada il y a plusieurs années et, sans même changer quoi que ce soit à l'histoire, cet évènement est complètement fou, surréaliste, rocambolesque, épique, dramatique...
Tout y était déjà pour en faire un film intense, réaliste et poignant. Au lieu de ça, ils ont changé un nombre incalculable de faits pour aboutir à... ça. Là encore, pour moi, ce film ne rend pas hommage aux acteurs de cet évènement (j'ai eu de la peine pour la Légion...).

tnecniv
21/01/2021 à 05:19

@Flo , pas étonnant, ces gens ont une perception en dehors des réalités ... Ils sont ridicules .

Flo
21/01/2021 à 02:36

Rien que dans la bande annonce ils arrivent à pourrire (le terme est adapté) l'image de l'armée...
Ridicule c'est le premier mot qui m'est passé par la tête... Si là est la vision de l'armée par les réalisateurs français, c'est triste
triste, c'est le mot qui me viens quand je vois un béret neuf et non formé, porté à la Bourvil. C'est aussi le mot qui me viens quand je vois la protection balistique qui n'est plus utilisée, la chef de groupe sans fusil, la façon de saluer...
C'est une film sur l'airsoft ou sur des militaires ? Y a t il eu au moins un conseiller militaire pour ce film?
Ridicule et affligeant, 'e mérites même

Xbad
20/01/2021 à 20:50

Le genre de film pour se détendre le soir après bfm

thierry A
20/01/2021 à 20:01

Pour enfoncer le clou de Fox.. j'ai fait aussi mon service et le salut comme ça, ça passerait pas du tout.
Par contre cinématographiquement parlant, c'est obligé d'avoir une image aussi dégueulasse ? Ou c'est une copie de travail, peut être.. de là à la montrer aux gens...

Fox
20/01/2021 à 18:42

Pour les films français, n'y a-t-il vraiment aucun conseiller technique pour dire aux acteurs comment porter convenablement un béret ?
Ou comment saluer convenablement ? (Coucou Omar Sy et son salut Made In USA dans le pourtant excellent Le Chant du Loup).
Ce sont des petits détails mais sur ce type de rôles (l'uniforme, l'attitude, certains réflexes inhérents à ce type de professions), ça fait la différence entre un comédien qui s'approprie le métier ou celui qui ne fait qu'enfiler un costume.
Mais pour ça, il faut être bien conseillé... et puis aussi un peu bosser !