Bohemian Rhapsody : malgré son Oscar, le monteur a envie de "s'étouffer avec un sac plastique" à cause du film

La Rédaction | 19 mars 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 19 mars 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Logiquement, remporter l’Oscar du meilleur montage devrait être synonyme de gloire. Surtout pour un monteur. Mais pas pour celui qui a assemblé Bohemian Rhapsody.

John Ottman est un des plus anciens collaborateurs de Bryan Singer, familier de son travail, et habitué à structurer ses récits depuis Usual Suspects. Également compositeur, il constitue l’un des artisans de la filmographie du metteur en scène.

On imagine par conséquent que Ottman a dû sembler indispensable après le renvoi de Singer, accusé d’un manque de professionnalisme caractérisé, seul technicien capable d’assembler les travaux du cinéaste, et de les combiner avec les prises de vues réalisées par Dexter Fletcher, chargé d’assurer la fin du tournage en catastrophe. C’est peut-être la gestion de cette situation aussi calamiteuse que complexe qui a valu au monteur de décrocher l’Oscar du meilleur montage, à la faveur d’une forme de vote un peu corporatiste.

 

concert live aids Rami Malek

 

Sauf que le montage de Bohemian Rhapsody mériterait d’être enseigné en école, en tant que parfait exemple de comment saloper la narration déjà pas folichonne d’une production lambda. À l’évidence, le cauchemar technique étalé à l’écran est le fruit d’une situation ingérable, bien plus que de l’incompétence du malheureux qui a dû tout connecter en fin de chaîne.

Néanmoins récompensé de l’Oscar du meilleur montage, le pauvre John Ottman est instantanément devenu la risée d’une partie des spectateurs, sidérés de le voir repartir avec la statuette et n’hésitant pas à pointer en particulier une séquence du long-métrage, presque douloureuse à suivre tant le montage en semble absurde, erratique, dénué de tout rythme ou sens.

 

 

Interrogé par le Washington Post, le technicien a fait savoir qu’il comprenait pourquoi tant d’internautes avaient réagi.

« À chaque fois que je vois cette scène, j’ai envie de m’étouffer avec un sac plastique. Parce que ça ne ressemble pas à mon travail. Si jamais sort une version longue du film qui me permet de réinsérer une ou deux scènes, j’en profiterai pour remonter celle-ci ! »

Si on voit mal pourquoi la production souhaiterait améliorer ostensiblement un long-métrage au succès planétaire, au risque d’admettre publiquement s’être un peu foutu du public, nul doute que John Ottman aura prochainement l’occasion de faire valoir ses talents, de compositeur et de monteur.

 

Photo Rami Malek Rami Malek

Tout savoir sur Bohemian Rhapsody

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Cptn Prout
22/03/2019 à 20:24

C'est beau, ce que tu dis, Elio… Pas vu encore, probablement jamais tant la déception semble primer pour toute personne aimant Queen…

Newt.Sangster
21/03/2019 à 22:09

Moi j'ai trouvé ce film bien

Elio
20/03/2019 à 19:30

Bien personnellement,

J'ai trouvé le film globalement moyen :
Fan de Queen étant ado, j'ai bien sûr eu du plaisir a entendre les musiques du groupe.

Mais le film s'essaie a l'exercice etrange
de copier la partie émergée de l'iceberg sans jamais regarder plus loin que la surface : la scène de la fin est l'exemple le plus frappant ou le réalisateur copie (j'ai du mal a comprendre l'utilité) durant 20 minutes, presque plan par plan un concert que l'on peut retrouver sur le web. Par moment je me dit qu'ils auraient mieux fait de compiler toutes les vidéos de Freddie sur youtube, les refiler a un monteur et en faire un film ...

Au final je trouve le film offensant : Queen est un groupe de musique qui s'illustre par l'incroyable variété de son répertoire, et cette variété n'a été possible que par le fait que chacun des membres du groupe pouvait et était poussé a s'exprimer :chaque membre du groupe a signer au moins un grand succès de Queen.
Réduire Queen a Freddy Mercury est d'une maladresse presque politique. Faire impasse de l'histoire de la fameuse red de Brian May, du côté so British de Deacon , de l'incroyable simplicité de Taylor dans Radio Gaga par exemple, et limiter cela a l'exubérance de Mercury (qui est extraordinaire bien sur) c'est oublier qu'une British Band ce n'est pas une étoile qui monte mais quatres qui se rencontrent.

martié24
20/03/2019 à 14:28

Moi j'adore tout simplement ce film que j'ai vu 3 fois au cinéma et que je retournerai voir la semaine prochaine et je n'étais pas une fan de Queen .
Il est génial ! tout comme Rami Malek

Niemand
20/03/2019 à 13:10

Et ben moi j ai adoré ce film.

Dutch Schaefer
19/03/2019 à 15:37

Perso, je trouve que ce Bohemian Rhapsody est un... RATAGE TOTAL!
Un biopic fumeux et merdique comme il en existe des 100 et 1000 depuis des lustres!
Voilà l'exemple type du film TOTALEMENT surestimé!
(alors si il n'y avait que le montage d'à chier là dedans...)

Hasgarn
19/03/2019 à 15:33

C'est effectivement erratique.
Les coupes sont abruptes, n'amènent pas au plan suivant. Les choses importantes sont dites sur le même niveau que les choses sans importance. Il devrait y avoir un suspens, c'est clairement un "entretien d'embauche" ou Queen a RDV avec une grosse maison de disque et on ne ressent aucune pression.
Et ce plan d'ensemble qui atterrit comme une crêpe au beurre dans une choucroute de la mer au milieu de tout ça.

Très mauvais, vraiment…

Raoul
19/03/2019 à 13:36

Donc y'a 4 mecs qui ont fait des videos sur youtube là dessus et c'est devenu un phénomène mondial...Et on se retrouve à tous passer 2 minutes à lire cet article et à commenter. Merci les dérives du monde moderne.

Grmbl
19/03/2019 à 13:23

Cette scène n'a rien à envier à Taken 3. Oscar worthy material indeed.

Simon Riaux
19/03/2019 à 12:52

@Flash

Avec son succès certainement pas. Que des gens aient du succès, c'est plutôt toujours une bonne nouvelle.

Par contre oui, on a un peu plus de mal avec le film lui-même, qui s'approche plus d'une bouillotte pleine de compost abandonnée au soleil que d'un long-métrage à proprement parler.

Plus