Zoe Kazan et Paul Dano parlent de Elle s'appelle Ruby

Perrine Quennesson | 3 octobre 2012
Perrine Quennesson | 3 octobre 2012

A l'occasion de la sortie d'Elle s'appelle Ruby, Ecran Large a pu rencontrer les deux protagonistes, Zoe Kazan et Paul Dano, du film. Mieux que ça : ils sont en vidéo et par écrit (enfin pour l'écrit, c'est juste Paul). On vous laisse découvrir ce couple amoureux et talentueux.

 

Comment était-ce pour vous de travailler à nouveau avec Jonathan Dayton et Valerie Faris ? Leurs avez-vous demandé demander de faire le film ?

Paul Dano : Oui. Zoé en était à 10 ou 15 pages du scénario lorsque l'on s'est dit qu'il fallait l'envoyer à John et Val et elle était tout à fait d'accord. Je ne savais pas vraiment où l'histoire allait mais immédiatement j'ai su qu'ils étaient les parfaites personnes pour le faire. Leur sensibilité, leur ton : c'était notre choix numéro 1. Et nous avons eu de la chance qu'ils aient aimé le script et qu'ils aient eu envie de le faire immédiatement. J'adore leur travail mais au-delà de ça, ce sont des gens bien et nous sommes restés bons amis. Nous savions que nous voulions faire une comédie romantique fun mais ayant également une petite touche de noirceur ou du moins inattendue.

 

Le film est une sorte de mise en abyme du mythe de Pygmalion : Zoé a écrit votre personnage qui dans le film écrit le sien.

Oui ! J'essaye de ne pas trop y penser car c'est perturbant. C'est drôle, c'est étrange et rétrospectivement je suis étonné de ne pas y avoir plus réfléchi. Mais si je m'étais senti mal à l'aise par rapport à ça, j'aurais peut-être modifié des choses mais honnêtement en le faisant, je me disais juste que le scénario était vraiment cool et je ne pensais qu'à Calvin. C'est ironique d'une certaine façon, mais je n'y ai pas vraiment pensé...

 

Avez-vous contribué à l'écriture du film ?

Elle me montrait des trucs et je lui faisais un retour enfin j'essayais juste d'être un bon petit ami, de lui dire « bon travail chérie » ou « garde la foi ». (il rit) J'espère que je lui ai été utile mais c'est tout de même elle qui l'a écrit.

 

Vous sentez-vous proche de Calvin ?

Je me suis toujours dit que c'est difficile quand quelqu'un écrit pour vous car vous ne voulez pas être vous, vous voulez être quelqu'un de différent. Et heureusement, Zoe est une bonne scénariste et ne m'a pas utilisé dans son script. Résultat, incarner le personnage fut assez dur parfois. Il y avait des choses dont je me sentais assez proche et d'autres pas du tout. Mais dans l'histoire, il y a beaucoup d'éléments qui m'ont aidé à trouver ma façon de le jouer : son père est mort, sa petite-amie est partie, il a le complexe de la page blanche, son frère est son seul ami... et après on peut faire conjonction comme imaginer que c'est son père qui lui a offert sa machine à écrire. Cette même machine à écrire qui lui a permis d'écrire son premier roman, qui fut un immense succès qu'il n'a pas pu maitriser... Je me suis entouré de toutes ces informations et j'ai lu les journaux personnels d'écrivains pour voir comment ils concevaient leur journée, quand ils se mettaient à écrire... Je me suis intéressé également aux jeunes écrivains qui ont eu du succès rapidement comme Jonathan Safran Foer. Tous cela plus le script de base m'ont permis de construire Calvin.

 

Mais en fait, Calvin n'est-il pas simplement un immense control freak qui a besoin d'avoir la main mise sur tout, ce qui le mène à l'échec ?

C'est tout à fait ça ! Parfois, nous essayons de contrôler les événements de la vie afin d'éviter de souffrir, pour que cela soit plus rassurant. D'ailleurs ce que je préfère dans ce qu'il écrit sur elle, c'est qu'elle n'aime pas les livres. Je trouve cela intéressant qu'il ait besoin de trouver quelqu'un qui ne soit pas intéressé par son métier. Mais quand on est dans une relation amoureuse, les choses changent et de nouveaux aspects de la personne apparaissent. Il a une idée de cette fille et il lui impose. Il a réellement besoin de grandir et de se sortir de ce rôle de « génie qui a fait un livre à 18 ans ». Je pense que leur relation est en fait une expérience très tragique mais il aura peut-être enfin compris qu'il faut savoir s'ouvrir à l'autre et l'aimer dans son entièreté. 

 

 

Merci à Sophie Bataille.

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