Atomik Circus : interview de Thierry Poiraud

Sandy Gillet | 5 mai 2005
Sandy Gillet | 5 mai 2005

À l'occasion de la sortie d'Atomik Circus en DVD (lire le test DVD), nous avons eu la chance de rencontrer l'un des deux frères Poiraud (Thierry donc) afin qu'il nous parle de ce film un peu ovni dans la production française et qui risque bien de devenir culte. C'est à la terrasse d'un café parisien que nous sommes accueillis sans chichis ni autres entrées en matières qu'une franche et cordiale poignée de mains. Les choses commençaient vraiment biens et la conversation pouvait commencer. Elle allait tenir toutes ses promesses.

On parle des frères Coen en sachant qui fait quoi de Joel et Ethan, mais de Thierry et Didier qui fait quoi avant, pendant, après le tournage, pour la promo du DVD ?
On fait tous les deux la même chose en fait. Il n'y a pas de partage, il n'y en a pas un qui fait la promo, l'autre qui fait le film. Là, c'est juste que Didier habite à Nantes, et il est en train de travailler sur autre chose, c'est pas plus con que ça ! Sur le plateau, chacun a des spécialités, on est meilleur sur certains trucs mais on ne se vend pas comme étant l'un réalisateur et l'autre producteur ou un truc comme ça. On est capable de faire tous les deux la même chose. Ça pose parfois des problèmes parce que la caméra n'est pas assez grosse pour tous les deux (rires), mais sinon cela se passe très bien.

Mais vis-à-vis des acteurs par exemple sur le tournage, ça se passait comment ? Qui donnait les consignes ? C'était en fonction des scènes ?
C'était en fonction des scènes oui. Il y en avait un qui était plus derrière le combo, parce qu'un matin il avait plus la tête à le faire. En fait celui qui avait le plus d'énergie ou qui avait le mieux dormi ou encore qui sentait plus la scène que l'autre, il allait au front. Après celui qui commençait la scène la finissait.

 

 

Ça ne déstabilisait pas les acteurs ?
Non parce qu'on parlait à chacun les uns après les autres. Si tu veux, on donnait des indications qui n'étaient pas les mêmes. Par exemple, je pouvais donner des indications de jeu sur le texte, Didier donnait des indications de jeu plus sur le physique. Mais en fait même dans la façon de diriger les acteurs je pense qu'on n'avait pas la même approche donc les acteurs venaient poser des questions à moi comme à Didier en sachant exactement ce qu'ils cherchaient. Moi j'intervenais plus sur les textes, parfois sur des répliques et Didier c'était plus sur l'attitude qu'ils devaient avoir. C'est comme ça que ça se goupillait, après c'était facile, pas facile, c'était selon.

C'était la même chose durant le montage ?
Oui en fait, il y en avait un qui montait avec le monteur, l'autre qui venait voir, et vice versa ça dépendait. Au début le monteur était un peu déstabilisé car on a quand même chacun nos points de vue. Mais au bout de quelques jours il réussissait à anticiper une scène en fonction de la présence le lendemain de l'un ou l'autre. Au final on regardait la scène montée et on se disait : « Est-ce que c'est comme ça qu'on l'a faite, qu'on la conçue ? Après soit ça marche, soit ça ne marche pas ! ».

Est-ce qu'on peut aborder le problème rencontré avec TF1 à l'issu de la première projection test ? J'imagine que c'est une chose avec laquelle on vous a rebattu les oreilles !
Mais tu as tous les droits et ça ne me dérange pas d'en parler maintenant, surtout maintenant.

Alors on a pu lire tout et n'importe quoi sur votre film, comme quoi d'un côté TF1 s'est fait « berner » en achetant quelque chose qui s'est avéré être, une fois tournée, très différent de ce qui était prévu, et de l'autre que TF1 était de mauvaise foi…
Enfin, la vérité je peux la dire mais ils diront le contraire !

 


Mais le scénario que vous avez envoyé aux acteurs, et que l'on peut découvrir sur la partie Rom du DVD, était bien le même que celui acheté par TF1, non ? Donc tout le monde savait dès le début vers quoi ce film tendait. Je ne vois pas où était le problème ?
Et bien moi non plus… C'est d'ailleurs pour ça qu'on l'a mis dans le DVD enfin c'est pas que pour ça mais je suis très content d'avoir pu le mettre dans le DVD, c'est exactement ce que tout le monde a eu en mains lorsque l'on a fait le film, et ça ressemble effectivement à ce que tu vois à la fin. Le problème c'est que dans le système de production actuel, les gens veulent aller très vite. En fait, ils se battent tous pour avoir un nouveau Brice de Nice, un nouveau truc, un nouveau bidule qui fera bingo au box office. Là, ils se sont dit : « bon, des mecs qui font de la publicité, donc l'image va être à peu près chouette, ils ont réussi à avoir un ou deux acteurs connus comme Poelvoorde et Paradis, hop on prend le film ». Le scénario tu leur expliques mais il leur faut juste deux mots, ils ne veulent pas le lire.

Ils veulent le pitch ?
Oui voilà le pitch, parce qu'en fait on est dans des productions calquées sur le modèle hollywoodien. Il y a de moins en moins de films en France où les producteurs et les financiers sont avant tout des mecs qui font du cinéma par amour de la chose et qui veulent raconter ça parce qu'ils en ont envie. Là c'est que des commerçants, ils voient le truc, le scénario, ils savent pas trop ce que ça va donner à la fin, ils voient le pitch et le pitch, il marche super bien, ils se disent : film de science-fiction, les frères Poiraud ont fait de la pub, Vanessa Paradis, Benoît Poelvoorde, avec une belle image, fait comme ça, l'été, ça va être rigolo, avec des monstres ! Tout le monde fait : « ouaaaah j'ai envie de voir le film » et bien ils achètent. Et voilà, on fait le film, et comme ils ne sont jamais venus sur le plateau, on leur montre le film une fois monté.

Mais ça se passe toujours comme ça ?
Non parfois ils viennent, mais là ils se sont dit : « là ça va on leur fait confiance ». Ils voient le film et là, ils disent : « ah merde ! Ce n'est pas ça qu'on voulait. Nous on pensait que le film serait plus rigolo, plus consensuel ».

 


Non mais c'est vrai qu'il y a carrément des scènes gores, c'est très marrant certes mais de là à ce que cela passe à 21h sur TF1 !
Et bien c'est l'un des gros problèmes que l'on a eu parce que c'est un film qui a été vendu par la suite pour être diffusé en prime time sur TF1 et qui est interdit au moins de 12 ans. Mais là encore tout était clair dès le début car il s'agit là tout de même d'un film qui a été vraiment fait dans l'esprit de la série B ou Z. Ils ont cru qu'on allait prendre un genre et qu'on allait le sublimer en un film plus classique. Pas du tout. Nous, on a fait notre film de genre dans le genre, c'est-à-dire que l'on va s'adresser aux 400 000 personnes qui vont voir ce type de film (Atomik Circus aurait donc remplit son contrat en réunissant près de 240 000 personnes. NDLR !)

Le film a coûté seize millions d'euros, c'est ça ?
Non

Mais c'est ce qui est annoncé partout ?
C'est plutôt proche de onze que de seize.

Seize, c'est avec tout le plan marketing derrière alors ?
Non c'est ce que nous aurions dû avoir. Tout en effet n'a pas été dépensé, enfin notre producteur oui qui a pas mal sorti de sa poche. Bon ça après, c'est pas des magouilles ni rien, c'est juste des effets d'annonce afin de récupérer des trucs et des bidules… Donc non en fait tu as moins car tu dois enlever le cachet conséquent des acteurs ainsi que celui destiné à la co-production. Le problème des co-productions c'est que tu donnes à chaque producteur. Au lieu d'avoir un producteur avec un salaire, tu as cinq producteurs qu'il faut bien rétribuer. À la fin il te reste à peu près cinq millions d'euros pour faire ton film.

 

 

En découvrant le DVD, j'ai eu l'impression que vous avez eu les coudées franches. C'est étonnant considérant justement le background du film.
Pour le DVD, on s'est en effet mieux entendu avec TF1 vidéo qu'avec TFM (distributeur entre autre de Iznogoud, Brice de Nice et donc d'Atomik Circus. NDLR !). On en avait aussi plein le cul de toute cette histoire. Anne Zeizig (chef de produit chez TF1 vidéo . NDLR), avec qui on s'est vachement bien entendu, avait aimé le film. Avec les mecs de la vidéo de TF1 ils étaient heureux de relever ce challenge d'avoir à vendre cette espèce de boule puante qu'ils avaient entre les mains. Pour eux c'était juste la volonté de s'amuser avec et de l'accompagner le plus loin possible. C'était, je crois, la façon la plus saine possible d'appréhender la chose. Ils se sont dit : « le film est barjot, branque, rigolo. Les auteurs ont l'air d'être comme ça, on va le vendre ainsi. On va donc leur laisser faire ce qu'ils veulent». Je les en remercie.

Vous vous êtes donc vraiment investis dans le DVD ?
Oui, on a refait nous-mêmes le montage, le making-of, les menus, tout ça…

Parce que vous n'aviez rien prévu pendant le tournage ?
Non… Si en fait il y avait un making-of prévu mais il y a une version belge qui est sortie avec et cela me faisait un peu chier de le reprendre car notre film c'est pas ça. TF1 l'avait monté à l'époque en accentuant un côté soi-disant spectaculaire. À un moment on voyait par exemple une grue qui traversait le champ et dans le même temps tu as des mecs qui bossent et qui ont l'air d'être en sueur. Mais en fait ce n'est pas du tout ça. C'est pas la peine de montrer des grosse explosions alors qu'il n'y en a pas, des gros monstres alors qu'en fait ils sont en caoutchouc, ce n'est pas ça que l'on avait envie de partager. On avait plus envie de montrer l'ambiance, Skotlett, l'univers…

 

 

Il y a un petit bonus caché qui est fort marrant et qui m'a fait penser au film La Créature du marais.
En fait ça c'était les essais pour le premier monstre, pour Kitti. Kitti c'est celle qui se fait tuer au début du film et c'était son costume. Et si tu lis le scénario, elle ne se faisait pas tuer, mais piquer le cul comme Benoît Poelvoorde. Comme elle mettait moins de temps à se transformer, elle tombait assez rapidement sur James en fuite dans les marais. On avait donc fait des essais avec ce premier costume que Didier avait conçu avec un copain. À l'origine il y avait beaucoup plus d'aventures avec des monstres bien « ringos », bien cons et un côté plus cul. Kitti étant en fait le pendant de Chiasse (Poelvoorde, NDLR), c'est-à-dire qu'elle voulait se taper le héros alors que l'autre voulait se taper l'héroïne. Mais bon tout cela a disparu pour des raisons de coût et de temps.

Et les influences ? Le second court-métrage proposé dans ce DVD (Les escarpins sauvages) m'a beaucoup fait penser à l'univers de Caro et Jeunet du Bunker de la dernière rafale.
Oui… Caro en plus c'est quelqu'un que l'on connaît assez bien maintenant, qui habite à Nantes et qui est l'un des seuls que l'on a rencontré au début quand on a commencé à tourner. Mais en fait c'est plus des influences communes. Caro vient de la BD, de Métal Hurlant que l'on adorait et le prochain film sera plus dans cette veine et plus noir. Moi j'adore aussi le cinéma russe ainsi que le cinéma expressionniste allemand. Quant aux films de chevet c'est La nuit du chasseur, Le testament du docteur Mabuse ou Metropolis, bref que des films expérimentaux (sourire).

Donc il y a un deuxième film dans les tuyaux !?
Oui, il y en a plusieurs en fait. Mais celui-là, cela fait longtemps que j'y travaille avec comme point de départ justement Les escarpins sauvages, même si au final il ne ressemblera pas vraiment à ça. Ce sera plus un film d'aventures comme un King Kong qui se passe dans la jungle. Tu as le même univers de monstres qui sont les esprits de la forêt et que l'on retrouvera à la fin alors qu'au début c'est plus un vrai film d'aventures où une jeune fille vient se venger…

C'est en noir et blanc ?
Non, c'est en couleurs mais ça pourrait presque être en noir et blanc.

Toujours avec TFM ?
À priori non (sourire en coin) mais je dirais que celui-là va être plus facile à vendre parce qu'il est très cohérent, très simple. C'est un film qui va dans un genre que tout le monde connaît et je ne vais pas aller contre le genre. Ce sera un film très sérieux, très premier degré où il n'y aura pas d'à priori.

Il n'y a pas de scènes coupées dans le DVD ? C'est une volonté ou c'est parce que vous avez vraiment tout mis dans le film ?
On a tout mis parce qu'on n'avait pas assez. La vérité c'est que les scènes coupées sont dans le scénario. En réalité il y avait assez de scènes pour faire un film d'une heure bien rythmé. Mais bon les films d'une heure c'est un peu chiant et on avait envie de tout mettre quitte à ce que la fin soit bancale.

 

 

Et justement la vraie fin ? C'était quoi ?
Vanessa arrive, elle lui parle et il y a toutes les autres Vanessa qui arrivent. Du coup il est sûr que c'est la mauvaise qu'il a en face de lui. Il lui donne un grand coup de poing, elle tombe dans les pommes, il y a toutes les autres qui se transforment en gros monstres et lui se retrouve avec sa copine qui commence à l'engueuler. Il la prend alors dans ses bras et il se fait pourchasser par toutes les autres Vanessa et ça finit en haut d'un rocher où il se bat contre des monstres à poil orange et il y a un cut au noir où s'inscrit un « suite au prochain épisode ». Et dans la suite, Vanessa se fait enlever par les autres monstres et James Bataille se retrouve contraint d'errer dans ce nouveau monde à sa recherche et il lui arrive plein d'emmerdes.

On tombe vraiment dans le serial américain des années cinquante !
Mais c'est prévu comme un serial, ce film est voulu comme un feuilleton voire comme un sitcom en fait. Pour moi tu as le même univers tout le temps avec ce village (parce que évidemment il revient dans le village dans le deuxième épisode) qui vit au jour le jour et un Bosco qui n'arrive jamais à finir son bar car dans chaque épisode il se le fait démolir…

Bosco, ça m'a bien entendu fait penser à Shérif fais-moi peur, vous l'avez fait exprès ?
Oui, c'est Rosco ! Mais nous on est des enfants de la télé, du genre Les Têtes brûlées, Star Trek mélangés à Z.

Le film est en effet un four tout fort jouissif !
On peut le comparer à Hamburger Film Sandwich (du grand John Landis, NDLR). Voilà c'est un peu cette espèce de laisser-aller, un peu « sous-joint » de mecs qui ont envie de se lâcher et nous c'est un film dans lequel on s'est totalement lâché. On en a pris plein la gueule après, certes, mais le principal c'est de l'avoir fait.

Pour revenir au DVD, pourquoi n'y a-t-il pas de piste DTS sur le DVD alors que film dispose de ce mixage ?
Je crois que c'est plus une question de place parce qu'on avait le choix entre mettre le DTS ou mettre les bonus. On a le DD 5.1 qui est très bien.

Cela ne valait pas le coup de mettre les bonus sur un deuxième DVD ?
Trop cher, trop luxe. On était content de pouvoir bourrer au max le DVD en bonus tout en gardant suffisamment de place pour une compression optimale tant au niveau de l'image que du son.

J'ai trouvé d'ailleurs que du point de vue technique, il y avait un travail sur le son extraordinaire. Est-ce que vous avez retravaillé le mix d'origine pour y inclure tous ces effets ?
Non ils étaient déjà dans le film. En fait on a réalisé des effets assez simples parce que moi je suis assez stéréo comme dans les films de Kubrick (en fait du mono, mais on a bien compris la volonté d'une impression frontale. NDLR), c'est devant c'est très bien. Il y en a très peu, ils interviennent que quand il y a les monstres. Ils amènent un son plus large et le reste c'est toujours devant.

C'est une volonté artistique ?
Oui on voulait quelque chose de très frontal. On a fait écouter la bande son de Mad Max et on a dit : « voilà, c'est exactement cela qu'on veut ». Pour nous les sons c'est devant, très rock et très simples.

 


Ce sont les frères Poiraud qui ont approuvé la copie telle qu'elle est présentée sur le DVD ?
Oui j'ai réétalonné. On s'est bien fait chier d'ailleurs pour l'intérieur du bar, on ne voyait pas grand-chose donc on a dû rattraper. En fait on avait tout étalonné en numérique parce que c'était plus facile, donc le film que tu vois en grand écran ou sur la télé c'est le même.

L'expérience que tu en retires de tout ça ? Du DVD ?
Ne jamais mentir au début !

C'est donc ce que tu as fait ?!
Non je pense que nos producteurs ont un peu suggéré que ça allait être un autre film et en fait on est quand même dans un métier où l'honnêteté ne court pas les rues. C'est un peu le « Sentier ». Tu vends des projets comme des tee-shirts. C'est comme si tu vendais des jeans en faisant croire que ça te va bien alors que tu as un cul tout boudiné dedans. Moi ce que j'en retiens maintenant c'est que si ton jean te va pas tu ne le mets pas, si celui-là te va bien… Quitte à ne pas faire le film…

Oui mais bon qui dit que tu aurais pu faire Atomik Circus et envisager maintenant un second film ?
Oui mais non. On l'aurait fait autrement. Le prochain on le fera dans des conditions plus saines, on n'aura peut-être pas le même financement mais on le fera. En plus c'est un film qui ne peut pas faire plus d'entrées que ça. Ils rêvent tous (on présume que Thierry Poiraud parle des producteurs français, NDLR) de faire un film générationnel et cinq millions d'entrées. Tous mes films de référence, ça n'a jamais fait beaucoup d'entrées…. The big Lebowski par exemple, qui est un chef d'œuvre que je pourrais regarder mille fois, n'a pourtant pas fait plus d'entrées que cela. Cela n'intéresse pas vraiment le grand public. Les gens se disent : « c'est un film con, il n'y a pas de scénario ». Soit, mais moi c'est ça que je veux faire. Pour notre film, je considère que le chiffre des entrées est bon, c'est une réussite normale. Ils ont trop mis d'argent, c'est un peu trop survendu, bref le film n'est pas rentré dans les bonnes cases. Maintenant là en DVD c'est une autre histoire car il rentre dans les cases d'un bac (sic !). Tu le prends, tu le ne prends pas, mais je pense que sur la marchandise on n'a pas volé les gens parce qu'on a mis le plus de trucs rigolos dedans. Moi je l'adore, c'est un truc que tu peux garder, que tu as pour toi, c'est comme une collection, c'est un vrai truc de collectionneur.

Propos recueillis par Sandy Gillet.
Interview retranscrite par Marie Morani.
Autoportrait de Thierry Poiraud.
Un grand merci à Blanche-Aurore Duault.

 

 

Tout savoir sur Atomik Circus - Le retour de James Bataille

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