Rencontres du troisième type : le remaster 4K nous a envoyés dans l'espace

Sophie Sthul | 22 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Sophie Sthul | 22 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le 27 septembre prochain, Rencontres du Troisième Type sera de retour, à la faveur d’une édition exceptionnelle, bénéficiant d’une remasterisation 4K. Et comme dirait l’autre, ça vaut le coup d’œil.

 

TROISIEME TYPE DE PREMIERE CLASSE

On ne reviendra pas sur la pléthore de bonus contenus dans cette chatoyante réédition, n’ayant pas encore pu poser les yeux dessus (ce qui ne saurait tarder, nous les aborderons prochainement), de même qu’on ne vous fera pas l’affront de résumer une nouvelle fois l’intrigue de ce classique de la science-fiction, jalon fondamental dans la carrière de Spielberg.

 

Photo

 

Un peu écrasé par l’aura cosmique de E.T. avec les années, Rencontres du troisième type est souvent perçu comme l’étape précédent le classique de 1982. L’édition que voici arrive donc à point nommé et permet de réaliser, pour ceux qui l’auraient oublié, ou n’auraient pas encore eu la chance de le découvrir, combien Rencontres du troisième type est une œuvre puissante, formellement aboutie, à la puissance émotionnelle ravageuse.

Au-delà de la fable de science-fiction parfaitement narrée, c’est aussi une déclaration d’amour bouleversante au cinéma qui a marqué et formé Spielberg qui se dessine. Le rôle joué par François Truffaut, qui est ici Lacombe, scientifique bienveillant et désireux d’amener la science et la compréhension, le logos, à portée des humains et du spectateur, va bien au-delà du simple clin d’œil. Le choix de Spielberg de mêler fréquemment (à une époque où le procédé n’a rien d’évident) différents langages, transformant les dialogues en forums dignes d’une Babel improvisée, ajoute encore à la touchante volonté d’universalisme du réalisateur.

 

Photo

Richard Dreyfuss

 

De même, le personnage de Dreyfuss préfigure une figure de ce qu’on n’appelle pas encore le nerd, ou le geek, homme mû par une obsession que le commun ne peut, ni ne veut comprendre, une foi absolue dans un avenir meilleur, qui passe par l’appropriation physique (et donc narrative) d’un système d’une culture – voire la construction de son invraisemblable maquette. Et c’est cette obsession qui lui ouvrira les portes d’un autre monde, celui de la fiction, du rêve, l’ailleurs extra-terrestre. À ce titre la scène de la montagne de purée revêt ici un impact inédit, les visages des protagonistes retrouvant une précision qui confèrent à l’ensemble une gravité qu’on en était venus à oublier.

 

Photo Melinda Dillon

 

ET LES LUMIERES FURENT

Mais plus que le bonheur renouvelé de se plonger dans cette pépite qui contient quelques unes des séquences les plus audacieuses plastiquement, voire expérimentales de Spielberg, c’est bien la question de cette remastérisation qui intéresse. Et c’est simple, pour qui n’a jamais vu le film, n’en n’a que peu de souvenirs ou ne le connait qu’à travers d’antiques VHS ou diffusions TV, ce master 4K a des airs de petit miracles.

 

Photo

C'est quand même autre chose que Premier Contact

 

La définition n’a tout simplement jamais été aussi précise, la photo de Vilmos Zsigmond retrouve totalement sa splendeur, sa richesse et son invraisemblable quantité de nuances, des scènes nocturnes menaçantes, aux contrejours renversant, en passant par les délires luminescents des Aliens. Quant à la séquence indienne photographiée par Douglas Slocombe en Inde, elle n’a jamais parue aussi immersive et gracieuse.

Les ufologues du dimanche trembleront de bonheur en redécouvrant avec une précision inédite les extra-terrestres qui lors du climax, dont ils apprécieront plus que jamais les contrastes, tandis que aéronefs retrouvent toute leur grâce stellaire.

 

Photo

 

Bref, le 27 septembre, l’un des plus grands Spielberg débarquera dans le plus bel écrin dont il ait bénéficié à ce jour, et on vous encourage vivement à vous en repaître les yeux.

 

Photo

 

 

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commentaires
Kouak
24/09/2017 à 21:49

Il vont bientôt inventer une définition qui dépassera la perception naturelle de l'oeil humain. Si c'est pas déjà fait...
«-Bonjour monsieur, vous n'avez pas vu le feu rouge ?
-Bin nan m'sieur l'agent...Il est pas en super hyper ultra HD 24K...
-Et 250 euros de PV ? Vous comprenez ? Ou faut que je vous le dise en dolby suround THX ?

amdsfilms
24/09/2017 à 15:06

le nerd est arrivé dans Jaws je trouve, Dreyfuss déjà ;)

Weekly
24/09/2017 à 03:01

*qu'on ait

Weekly
24/09/2017 à 02:55

@Cooper Le grain vidéo (gros et moche) n'est pas à confondre avec le grain pellicule (plus ou moins fin, mais totalement naturel). C'est normal qu'on est du grain car c'est inhérent à l'utilisation d'une pellicule et aux conditions de tournage. L'emploi d'un réducteur de bruit entraîne (entre autres) une perte importante de détails. A ce titre, les meilleurs éditeurs (Carlotta, Arrow, Criterion, etc.) cherchent toujours à restituer le grain d'origine des films qu'ils éditent et heureusement !
Par ailleurs, le blu-ray de Jaws a bien du grain (même si pas forcément autant que la pellicule en avait à l'origine).

Kouak
24/09/2017 à 00:18

Indéniablement LA référence du genre...
Les majors peuvent dire un grand merci à l'évolution technologique...VHS/BETAMAX/LASER(version 33tours)/DVD/DVD REMASTERISE/BLURAY/BLURAY REMASTERISE/BLURAY 4K/BLURAY 4K REMASTERISE/BLURAY 3D 4K....
C'est quoi déjà, cette histoire de rapport caché concernant l'impact du téléchargement sur les ventes ?
Perso j'attends la version bluray 4k 3D de «Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages»....

cooper
23/09/2017 à 18:52

c'est bien l 'édition 30 ème anniversaire celle d'avant celle présenté ici ? c'est celle ci que je possède qui je trouve image pas terrible

Comparatif
23/09/2017 à 17:25

Allez sur DVDBeaver et vous vous rendrez compte que l'ancienne édition blu-ray est paradoxalement plus belle parce que moins contrastée...

Prometheus56
23/09/2017 à 16:15

Hâte de voir ça. Ce film un modèle du genre encore aujourd'hui.

cooper
23/09/2017 à 10:40

@ ats, oui mais si c'est pour avoir une sale image je préfère rester sur une vhs, ca ne servirais a rien de les restaurer alors. La version des dents de la mer qui a été restauré il y a quelques années était parfaite, surtout pour un film de 75, image et son, y'avais pas de saletés, moi personnellement si je me paye des blu ray c'est pour une qualité d'image le plus parfaite possible.

Ats
23/09/2017 à 04:51

Récupérer les deux version (collector et steelbook) braquement belle éditions et beau travail de remasterisarion! :)

@coper
Le grain est ce qui donne du cachet à un film pellicule entre autre... et pas un film lisse comme beaucoup trop souvent maintenant :(

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