Deauville-jour 5 : tapis rouge en bord de mer

Simon Mulin | 8 septembre 2011
Simon Mulin | 8 septembre 2011

N'en déplaise à notre rédacteur en chef favori (en même temps, ce n'est pas comme si on avait le choix) qui soupçonne ses équipes d'aller se coucher à 22h alors qu'on a toujours pas commencé les comptes-rendus, ce cinquième jour de festival a permis à vos travailleurs normands de se gaver de pellicule.

Point d'interviews au programme aujourd'hui (la journée de demain sera elle, bien fournie), place donc à la compétition !

On commence dès 9 h ce matin avec la première du dernier film de Todd Solondz : Dark horse. Toujours à l'aise dans son univers de paumés et de loosers attachants, Solondz livre un film drôle et émouvant. De ceux qui vous font remettre en question les paillettes qui justement lui servent de marchepied... Alors même si on pourrait lui reprocher une certaine paresse dans un propos qui peine à se renouveler, impossible de résister à ses personnages catatoniques au cynisme imparable et aux conclusions aussi attendrissantes qu'éprouvantes.

Un joli coup une nouvelle fois donc pour le peintre proclamé des sans-noms (pour jeter un œil à la critique du film : c'est ici).

 

 

Rendez-vous ensuite au Casino pour assister à la séance de Black Power Mixtape 1967-1975, second documentaire présenté à Deauville consacré aux luttes anti-raciales dans les États-Unis des 70's.

Commenté par de nombreuses figures mythiques de l'époque (activistes, musiciens), le film s'appuyant sur de nombreuses images d'archives offre un nouveau regard bienvenu sur cette période trouble sans pour autant délaisser une teinte émotionnelle puissante. Captivant.

S'ensuivit le film qui semble le moins réussi depuis le début de la manifestation : Without de Mark Jackson. L'actrice principale qui porte le métrage sur les épaules (Joslyn Jensen) a beau être très agréable à regarder, cette histoire d'aide à domicile isolée sur une île boisée sombrant peu à peu dans des circonvolutions inquiétantes quant à sa sexualité ou sa culpabilité est d'une vacuité abyssale. Creux, ronflant, l'ennui ne perd pas une minute à vous happer par le col et ce n'est pas cette tentative d'instaurer une ambiance mystérieuse lynchéenne qui nous convaincra... Passons.

Après cette séance dispensable, Simon lui, ne trouva rien de mieux à faire que d'assister à la conférence de presse de la dite équipe ! Choix judicieux s'il en est, son rapport de l'évènement laisse sans voix : « c'était le désert dans la salle et il y a eu 3 questions à tout péter ! ». Bien. La suite donc...

 

 

Poursuivant une journée particulièrement chargée, Jonathan se rendit à la projection de Terri, joli tranche de vie d'Azazel Jacobs. Porté par un acteur principal confondant (Jacob Wysocki est excellent) et par un John C. Reilly irrésistible en proviseur adjoint déjanté et protecteur, le film est une émouvante fable sur le rejet, la cruauté en milieu scolaire et les questionnements inhérents au passage à l'âge adulte. Déjà vu, déjà entendu certes, mais magnifié par un tel duo d'acteur, le propos ne s'en trouve que plus puissant. Tête de turc, solitude et incompréhension, des thématiques trouvant forcément écho en chacun de nous...

 

 

Dernière conférence de presse de la journée suivie par un Simon enjoué (bordel ça a sacrément bossé dis-donc !), l'entretien avec Danny Glover n'a pas déçu, loin de là. Arrivant en sautillant avec son autographe dans les mains, votre reporter émérite nous confie que des journalistes renoncèrent à la conférence de Without afin d'être au premières loges pour l'inspecteur Roger Murtaugh deux heures plus tard ! D'une énergie incroyable qu'on vous laissera le plaisir d'apprécier très prochainement (malgré les médisances d'un certain Laurent P), l'acteur-producteur envoûta son audience évoquant tour à tour la politique américaine ou son amour pour le cinéma. Assurément un grand moment de cette 37ème édition.

 

 

Avant-dernière projection de la journée : The Dynamiter de Matthew Gordon. Film émouvant, sobre, et élégant, The Dynamiter narre l'existence de Robbie, adolescent livré à lui-même durant les vacances d'été et devant supporter le poids inattendu de soutien de famille. Témoignage traitant une fois de plus du difficile passage à l'âge adulte (festival du film indépendant oblige), le film laissera un souvenir ému aux reporters d'Ecran Large. Un premier film très prometteur.

 

Nous achèverons cette éprouvante journée avec la soirée hommage à Danny Glover (décidemment !) suivie de la diffusion du film The Conspirator. Film ô combien passionnant qui se concentre sur les conséquences de l'assassinat d'Abraham Lincoln et du sort de Mary Surrat, accusée de complicité pour avoir hébergé l'auteur du crime, John Wilkes Booth. Le nouveau film de Robert Redford est doté d'un casting solide (Tom Wilkinson et Kevin Kline en tête) et d'une reconstitution historique impeccable. On retiendra surtout l'interprétation de James McAvoy dans le rôle de l'avocat de Mary Surrat, qui prouve après X-Men : Le Commencent, qu'il est un acteur à suivre de très près...

 

 

 

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