Les invasions extra-terrestres au cinéma : panel d'un débarquement

Simon Riaux | 17 mars 2011
Simon Riaux | 17 mars 2011

Avec la sortie cette semaine dans les salles de World Invasion : battle Los Angeles, et de ses aliens belliqueux, voici l'occasion de revenir sur plusieurs décennies de représentation de l'envahisseur au cinéma. De la soucoupe volante, au double glacial en passant par l'attaque en règle, les extra-terrestres ont trouvé bien des formes et des façons d'entrer en contact avec nous. Les absents sont nombreux, tous les évoquer mériterait un ouvrage entier, mais voici néanmoins une sélection de dignes représentants de l'invasion extra-terrestre au cinéma, entre chefs d'oeuvres, curiosités, trouvailles, et objets non-identifiables.

 

The Thing (John Carpenter, 1982)

Peut-être le film le plus ouvertement nihiliste de Carpenter. Une invasion qui passe de l'invisible au monstrueux avec une égale virtuosité. Impossible encore aujourd'hui d'oublier les transformations successives d'une des plus retorses créatures jamais vue au cinéma. Kurt Russell apporte à l'ensemble une dose de charisme et de jusqu'au boutisme qui culmine dans une séquence d'analyse sanguine sous pression. Un chef d'oeuvre qui se bonifie avec le temps, dont la maîtrise cinématographique, narrative et thématique demeure absolue.

 


Mars Attacks ! (Tim Burton, 1996)

Alors à des lieues de la bouillie infographique d'Alice au pays des Merveilles, Burton concocte un pastiche irrésistible des bandes de S.F parano. Sa galerie de personnages délirants et azimutés sont campés par un casting prestigieux que le réalisateur n'épargne jamais, voire zigouille cruellement. De Jack Nicholson en passant par un Pierce Brosnan réduit à sa plus simple expressions, tous se débattent avec mordant d'une agression Alien qui n'aura pas raison de Tom Jones. Et n'oubliez pas, ils viennent en paix !

 

 

   

L'Invasion des profanateurs de sépulture (Don Siegel, 1956)

Film culte et aboutissement de la fiction paranoïaque, Don Siegel livre ici une métaphore étouffante et terrible de la peur du communisme, du double, de la manipulation, tellement forte qu'elle engendrera trois remake à elle seule. Longtemps méprisé ouvertement par l'intelligentsia française, le film est aujourd'hui reconnu à sa juste valeur. Impossible d'oublier l'effroi ressenti devant ces aliens végétaux, les fameuses cosses, duplicatrices d'humains. Oeuvre matricielle par excellence, il contient thématiquement et visuellement ses successeurs. Difficile de ne pas voir dans la structure cauchemardesque et la photographie de l'oeuvre une construction annonciatrice notamment de La Nuit des Morts-vivants de Romero. Un long-métrage essentiel et ténébreux aux conclusions (celle du réalisateur, ou celle imposée par la distribution) aussi sombres l'une que l'autre.

 

 

 

Le Village des damnés (Wolf Rilla 1960)

À mi-chemin entre l'horreur, la science-fiction et la fable politique, le long-métrage est aujourd'hui un classique essentiel dans la compréhension et du genre, et des tensions qui animaient alors les États-Unis. En pleine guerre froide, cette arrivée spontanée d'une génération d'enfants surdoués et manipulateurs, implacables et cruels est une métaphore saisissante de l'ennemi intérieur. Après visionnage, l'expression tête blonde revêt soudain un sens radicalement différent, vous ne caresserez plus la chevelure d'un bambin avec la même innocence...

 

 

Invasion Los Angeles (John Carpenter, 1988)

Entre la blague de sale gosse et le coup de pied dans la fourmillière, désespéré mais sincère, Big John ne tranche jamais véritablement, mais peu importe. De mystérieuses lunettes de soleil révélent à leur utilisateur l'existence d'un complot, fomenté par des extra-terrestres infiltrés parmi nous, déclenchant la colère d'un travailleur qui ne va pas s'en laisser compter. Le réalisateur parvient à donner corps avec humour et finesse les angoisses et travers de l'Amérique. Un film essentiel qui rappelle que genre, générosité et politique peuvent faire très bon ménage. Et puis bon, Roddy Piper nous offre quand même un des plus beaux combat à main nue de l'histoire du cinéma !

 

 

La Guerre des mondes (Steven Spielberg, 2005)

Pris de haut à sa sortie, le film de Spielberg n'en demeure pas moins un sommet d'attaque extra-terrestre. Le metteur en scène parvient à embrasser quasiment toutes les figures imposées par le genre, de l'invasion (implacable et traumatisante) à la fuite, en passant la survie, jusqu'à une représentation organique de l'invasion, esthétiquement renversante. Tom Cruise est d'une rare justesse en gros beauf à qui seul le meurtre permettra de s'accomplir en tant qu'homme, puis héros. Spielberg livre un film épique et souvent terrifiant, dont le souvenir hante longtemps le spectateur.

 

 

Starship Troopers (Paul Verhoeven, 1997)

Ken et Barbie se lèchent la pomme dans l'espace, agressés par une horde d'extra-terrestres chitineux. L'occasion pour le Hollandais violent de livrer un film d'un cynisme réjouissant, qui tape là ou ça fait mal, s'attaquant pêle-mêle au système militaire, à la propagande et au fourvoiement de la démocratie occidentale. Et comme si cela ne suffisait pas, le tout se présente sous la forme d'un massacre pulp où les sucions cervicales succèdent aux démembrements en règle. Aussi jouissif que transgressif.

 

 

 

La Guerre des mondes (Byron Haskin, 1953)

Si le film de Byron Haskin a considérablement vieilli et n'est plus à la hauteur des souvenirs de ceux qui l'ont découvert, lors de sa sortie, ou sur VHS durant leur jeunesse, il n'en reste pas moins un épisode important de l'histoire du cinéma. Tout d'abord parce qu'il est relativement fidèle au chef d'oeuvre de Wells, livre de moins en moins lu malgré sa fulgurance. Ensuite parce qu'il est clairement l'aboutissement d'une époque dans les effets spéciaux (il remporta l'Oscar des meilleurs effets visuels), et parce qu'il va consacrer et imposer une vision des Aliens dont on retrouve la marque jusqu'à E.T ou dans la fameuse série Les Envahisseurs.

 

 
 
 

La Chose d'un autre monde (Howard Hawks, 1951)

Film important, il est la matrice de tous ceux qui par la suite représenteront l'Alien se camouflant sous des traits humains. Des scientifiques qui libèrent une entité extra-terrestre contenue dans la glace réalisent trop tard qu'ils relâche une entité virale qui va s'emparer d'eux à leur insu (vous avez dit anti-communisme ?). Le film est sensé avoir été réalisé par Christian Nyby, on suppose à présent que Howard Hawks, crédité comme producteur, était en fait derrière la caméra, d'autres rumeurs encore prétendent qu'Orson Welles aurait dirigé quelques séquences. Avoir engendré un remake exceptionnel (The Thing) et inspiré le fameux détecteur de mouvement d'Alien ne sont pas les moindres qualités de ce classique.

 

 

District 9 (Nell Blomkamp, 2009)

Ovni qui a réussi à attirer l'attention grâce à une campagne de communication intelligente, qui faisait écho au tour de force de la mise en scène : le basculement progressif et fin du documenteur au film de science-fiction pur et dur. Toujours humble et bourré d'humour, Blompkamp étonne par son inventivité et son utilisation d'un budget modeste. On croit dès les premiers plans à cette communauté de crevettes géantes débarquées de l'espace, et aux conséquences explosives de leur arrivée. Le film a également pour qualité de nous proposer un anti-héros total, nigaud et irresponsable, pour en faire une figure de renoncement et de courage. Un tour de force enthousiasmant.

 

 

Body Snatchers (Abel Ferrara, 1993)

Troisième relecture du classique de Don Siegel, celle d'Abel Ferrara est particulièrement réussi, nous faisant regretter que le réalisateur n'ait pas poussé plus avant cette incursion dans les terres du fantastique. La peur du communisme n'est plus de mise, et permet au film de révéler sa pleine mesure fantastique et dramatique, débarrassée des colifichets de la guerre froide. Le film gagne en cruauté et en subversion, aidé par des effets spéciaux encore marquants aujourd'hui. Les militaires jouent dans cette version un rôle plus trouble que jamais, moteur de la déshumanisation générale.

 

 

 

L'Invasion des profanateurs  (Philip Kaufman, 1978)

Oui le film de Siegel est la matrice du genre, oui le film de Ferrara s’en sort plutôt pas trop mal dans l’exercice du remake pas déplaisant mais n’apportant rien de nouveau. En fait c’est du côté du film de Kaufman qu’il faut se tourner pour avoir là une œuvre ayant bénéficié du meilleur de Siegel tout en étant débarrassée des oripeaux un peu lourd de la peur du communisme. Ici il n’est même pas question de la guerre froide qui battait pourtant encore son plein. Non juste la démonstration mise en scène au scalpel de la disparition d’une humanité dans l’uniformité et la communication globale. Un film tellement visionnaire de nos sociétés actuelles qu’il en fait doublement froid dans le dos.

 

 

Independance Day (Roland Emmerich, 1996)

Dans la mémoire de beaucoup, notamment les plus jeunes, Independance Day est un choc, un repère un peu à part. Une sorte de melting pot étonnamment homogène de tous les ingrédients du blockbuster et de l'invasion extra-terrestre réunis, secoués très fort et balancés au visage du spectateur. Ce dernier peut difficilement échapper aux rafales de plaisir provoquées par les divers moments de bravoure du film, de batailles aériennes en destruction de mégalopoles, servies par des effets spéciaux qui firent date. Les quarante-cinq premières minutes du film demeurent encore aujourd'hui un modèle d'exposition, d'ampleur et d'angoisse.


 
 
L'Invasion des Triffides (Steve Sekely & Freddie Francis, 1963)

Classique daté, L'Invasion des Triffides n'en demeure pas moins un film notable. Pour sa représentation d'une humanité devenue aveugle tout d'abord, pas loin d'être plus pertinente que dans le récent Blindness. Le remake récent de cette invasion de végétaux venu d'ailleurs ne parvient d'ailleurs pas tout à fait à retranscrire la douce et inquiétante déréliction de cette humanité fauchée par des plantes. Tantôt inquiétant, pas toujours loin du grotesque, le film n'en reste pas moins visuellement et thématiquement un des meilleurs ambassadeurs de la science-fiction des années 60.


 

 

The Earth dies screaming (Terence Fisher, 1964)

Ce petit film du grand Terence Fisher est la preuve que de tout temps on a sur faire de la science-fiction avec des idées au moins autant qu'à gros coup de gros sous. Point de vaisseaux embrasant des mégalopoles en proie à la panique, ni d'explosions spectaculaires. Un beau matin, l'humanité tout entière s'écroule, visiblement victime d'une attaque au gaz. Les quelques survivants se retrouvent médusés, et assistent au débarquement d'envahisseur venus d'ailleurs. L'économie de moyens du film lui vaut d'avoir peu vieilli et acquis un charme suranné des plus délectables.

 


 

 

Horribilis (James Gunn, 2006)

James Gunn a été formé à l'école d'un certain Loyd Kaufman, et ça se sent ! Horribilis est l'occasion pour son réalisateur de faire s'abattre sur une petite communauté rurale une nuée de limaces libidineuses et répugnantes, autant de parasites d'outre espace impatient de transformer la populace en horde zombiesque et dégoûlinante. Fiction sans science totalement décomplexée, le terrain de jeu de James Gunn est une des invasions les plus répugnantes et hilarantes qu'on ait vues, et ce ne sont pas les appendices de Michael Rooker qui diront le contraire. On attend avec impatience son prochain Super film.

 

 

 

The Arrival (David Twohy, 1996)

David Twohy réalise ici un exercice de style très réussi, une série B à l'ancienne, à prendre au premier degré et avec le plus grand sérieux. Charlie Sheen (qui a depuis découvert les violentes torpilles de la vérité) réalise que nous ne sommes pas seuls sur terre, et que des créatures venues d'ailleurs nous ont colonisées. Le film pallie des moyens modestes et des effets parfois défaillants par une construction certes rebattue, mais tout à fait maîtrisée, dont exsude un sentiment de paranoïa de chaque instant.

 


The Faculty (Robert Rodriguez, 1998)

The Faculty ne dépareille pas dans la filmographie de son réalisateur, c'est tour à tour un film facile, des fois paresseux, mais toujours énergique et généreux. Une bande de lycéens tente de repousser une invasion extra-terrestre qui contamine tout le campus avec un humour noir salutaire. Un curieux mélange de série B et de teenage movie, bien moins lisse et bête que ne le laisse entrevoir les premières minutes, avec Josh Hartnet et Chlea Duvall.

 

 

 

 

Killer Klowns from outer space (les frères Chiodo, 1987)

Tout est dans le titre ma bonne dame, des extra-terrestres clownesques débarquent dans une petite bourgade yankee à l'aide leur vaisseau chapiteau, histoire de massacrer du bouseux. L'ensemble est complètement dingue, on décapite du Hell's Angel à mains nues, on se fait tuer à coup de cotillons, ou par des ombres chinoises carnivores. Ne passez pas à côté de ce grand moment de n'importe quoi, aux décors et aux personnages déjantés. 

 

Monsters (Gareth Edwards, 2010)

Si Gareth Edwards est aujourd'hui attaché au prochain projet de remake/reboot de Godzilla, c'est que son Monsters a fait l'effet d'une petite bombe. A des kilomètres de District 9, auquel beaucoup le comparaient avant sa sortie, cette romance sous fond d'invasion extra-terrestre a bouleversé bon nombre de spectateurs. Deux comédiens exceptionnels nous embarquent dans une Amérique du sud ravagée par une espèce venue d'ailleurs, et nous offrent une odyssée à la fois romanesque et contemplative. Les personnages demeureront au centre de l'histoire jusqu'à un final déchirant, qui rappelle qu'une des raisons d'être de la science-fiction est et de nous mettre face à nos angoisses et nos peur, pour mieux scruter notre humanité.

 

 

La Marque, Quatermass II (Val Guest, 1957)

Riches d'un budget deux fois supérieur au premier opus, ces nouvelles aventures de Quatermass sont beaucoup plus rythmées et intenses que les précédentes. Autre parfait exemple de SF parano, le long-métrage suit la lutte de Quatermass contre une supposée usine chimique, qui dissimule un centre d'accueil extra-terrestre. Fleuron du genre, il a marqué les mémoires et influencé la culture pulp, on en trouve la trace jusque dans Men In Black.

 


 

Contamination (Luigi Cozzi, 1981)

L'opportunisme fait partie intégrante de la production cinématographique, comme le démontre brillamment Contamination. Resucée d'Alien, mâtinée de James Cameron, saupoudrée d'une partition « Argentesque » des Goblin, cette série B qui fleure bon le Z est une des plus attachantes de cette période, qui ne manque jamais de générosité. Les inoubliables explosions thoraciques sont encore dans la mémoire d'un paquet de cinéphiles, qui ne peuvent manquer d'esquisser un sourire à la vue des myriades d'oeufs gluants et maléfiques pondus par une créature aussi intrigante que cheap.

 


 

Lifeforce (Tobe Hooper, 1985)

Quand le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse rencontre le scénariste d'Alien pour adapter un livre de SF douteux, ça donne une histoire complètement folle de vampires de l'espace venus sucer l'énergie des gentils humains. Dit comme ça, on dirait du n'importe quoi, sachez cependant que le film peut se targuer de n'avoir quasiment pas pris une ride grâce à une solide direction artistique et des effets spéciaux maîtrisés, datés mais immédiatement attachants. Un long-métrage surprenant de bout en bout et au final apocalyptique, doté d'une vampirette aux charmes renversants.

 

 
 
 

Les soucoupes volantes attaquent (Fred F. Sears, 1956)

Peut-être le film le plus explicitement pastiché par Mars Attacks !, un condensé de l'imagerie extra-terrestre. S'il est aujourd'hui difficile d'apprécier cet ancêtre d'Independence Day au premier degré, il n'est pas interdit de s'émerveiller devant la qualité des trucages de Ray Harryhausen, ou de la photographie de Fred Jackman Jr. N'oublions pas non plus son titre original, Earth VS Flying Saucers !

 

 

 

Signes (M Night Shyamalan, 2002)

Pas encore étouffé par son propre égo, mais quand même un tantinet prétentieux, le long-métrage était le premier de son auteur à être accueilli avec méfiance voire une franche froideur. Au final, seul le climax grandiloquent et pompeux pose réellement problème. Mel Gibson livre un de ses derniers numéro d'acteur, en fermier réalisant peu à peu que sa propriété va être l'objet d'un débarquement extra-terrestre. La mise en scène et le montage du réalisateur nous offre même quelques moments de pur effroi, à l'image de la première apparition des envahisseurs, glaçante de proximité et de réalité.

 


 

 

The Trollenberg terror (Quentin Lawrence, 1958)

Quand une invasion martienne est menée par des grosses boules de billards dotées d'un oeil unique en leur centre, et boulotteuses de têtes humaines, ça sent plus la grosse marrade que l'angoisse existentielle. Quentin Lawrence ne recule devant rien, tel un Ed Wood déchaîné va jusqu'à nous offrir des zombies télécommandés à distance. Et si cela ne vous suffit pas, sachez que vous aurez également droit à des décors de montagnes en studio comme on en fait plus, des fonds approximatifs et autres maquettes en résines. Si vous avez envie de sourire devant un condensé de kitsh, ne cherchez plus !

 

 

 Invasion (Alan Bridges, 1966)

Un astronef s'écrase à proximité d'un hôpital anglais, créant un champ de force autour, un homme tentera de les arrêter. Ce film britannique à petit budget permet à Alan Bridges de démontrer tout son savoir faire. L'ensemble est efficace et n'accuse pas trop son âge, grâce à d'excellents comédiens. À noter que les Alien sont joués par des asiatiques ce qui valut au film d'être taxé un peu rapidement de raciste.

 


 

Evolution (Ivan Reitman, 2001)

Certainement pas au niveau de Ghostbusters, Evolution n'en demeure pas moins une tentative amusante d'Ivan Reitman de revisiter un genre qui se prend souvent trop au sérieux. Si les ficelles sont grosses et la farce pas franchement inoubliable, on s'amusera des pitreries de Julianne Moore et d'un David Duchovny, en pleine liquidation de son image d'agent spécial parano. À noter un climax en forme de placement de produit historique, dont on ne sait trop s'il faut rire ou pleurer, qui ferait passer l'attaque des tomates tueuses pour un monument de subtilité.

 

 

Monstres contre aliens (Rob Letterman, Conrad Vernon , 2009)

Pas sûr que les enfants se soient émerveillés devant de film d'animation imparfait. Profitant de la mode de la 3D et de l'enthousiasme mondial autour des productions pixar, le long-métrage n'en atteint jamais la virtusosité, ni l'enthousiasme. Reste le plaisir indiscutable de voir caricaturés et digérés par le cinéma mainstream des personnages tels que la femme de 50 pieds ou la créature du lac noir, piqûre de rappel au grand public qui fait chaud au coeur.

 

 

 

Earth girls are easy (Julian Temple, 1989)

Les extra-terrestres ne veulent pas nous apporter la sagesse, ils ne cherchent pas non plus à nous massacrer, non, ils veulent tout simplement se taper de la terrienne ! En alien bien sous tout rapports, Jim Carrey et Jeff Goldblum nous ravissent au moins autant que Geena Davis, le trio fournissant au film une énergie qui ne faiblit jamais. Ceci dit, point de malentendu, l'ensemble est d'une débilité absolue, et le regarder de bout en bout tient autant du défi malsain que de la performance sportive.

 

 

 

Coneheads (Steve Barron, 1993)

Cette transposition sur grand écran des sketchs de Dan Aykroyd réalisés pour le Saturday Night live ne manque pas de charme et de fantaisie. Toutefois l'ensemble demeure un peu poussif et mécanique, n'atteignant jamais le niveau stratosphérique des gags initiaux. Le film regorge cependant d'idées et de farces acerbes, à l'image de la réponse donnée par ce couple d'extra-terrestre au sujet de leur crâne conique : « nous venons de France ! » Un plaisir coupable et délirant, emblématique des années 90.

 


Skyline (Colin & Greg Strause, 2010)

Les frères Strause ont réussi l'air de rien un petit exploit. Parvenir, après avoir accouché de la daube infamante que fut Alien vs Predator : Requiem, à faire le buzz autour d'un projet fauché, dont on pouvait raisonnablement se douter qu'il nous piquerait les yeux. Passé une première bande-annonce bien foutue, on découvre une purge sans nom, qui nous fait rapidement souhaiter que les aliens éradiquent l'espèce humaine, histoire que le supplice s'achève. Si des acteurs tous plus fades les uns que les autres, embarqués dans un pseudo huis-clos aux effets spéciaux douteux ne vous rebutent pas, pensez à munir de quantités importantes de psychotropes, d'alcool, et d'amis fidèles pour supporter l'aventure.


Battlefield Earth (Roger Christian ,2000)

Aussi indispensable qu'abominable, Battlefield Earth n'est pas n'importe quel nanard. Adaptation sans queue ni tête de la purge de science fiction gribouillée par Ron Hubbard (fondateur de la scientologie), il s'agit d'un des flops les plus ambitieux et retentissants de la science-fiction. John Travolta y est tout simplement sidérant, en extra-terrestre poilu et adipeux opposé à un Barry Pepper en figure christique du pauvre. Le look de Forest Whitaker devrait achever le spectateur moyen, à moins que le final, réalisé avec les pieds et truqué par un infographiste aveugle ne s'en charge.

 

 

Bonus Télévisuel

La télévision aussi s'est emparée du mythe de l'invasion, la forme feuilletonnante se prêtant à merveille à la chronique d'un débarquement extra-terrestre. Il faudrait un second dossier pour évoquer toutes ces séries avec l'attention qu'elles méritent, nous nous attarderons donc sur une seule, emblématique du genre.

 

V : les visiteurs (1983)

Quand les aliens débarquent pour nous apporter connaissance, aide et sagesse, il y a magouille sous caillasse. Avec ses extra-terrestres reptiliens, retors et cruels, sa représentation d'une résistance à laquelle on s'identifie immédiatement, V : les visiteurs a connu presque instantanément un statut culte qui ne s'est plus démenti par la suite. Le show a laissé une telle empreinte que son remake contemporain, malgré une distribution intéressante et une technique à la pointe, fait bien pâle figure. Si vous n'avez pas encore cédé aux sirènes des visiteurs, sachez que le premier épisode réussit le tour de force de réunir 80 millions de spectateurs outre-Atlantique, un score historique. Enfin, il n'échappera à personne que les fameux vaisseaux mères ont été quasiment repris à l'identique par Independence Day.

Et pour ceux qui veulent en savoir cliquez sur notre dossier...

 

 

 

 

 


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