Les 10 plus grands bides des français à Hollywood

Jean-Noël Nicolau | 14 avril 2009
Jean-Noël Nicolau | 14 avril 2009

Souvent réclamés, mais pas toujours récompensés, par Hollywood, les réalisateurs français laissent parfois de fantastiques bides derrière eux lorsqu'ils reviennent de leurs escapdes américaines. Rêves de gloire ? Films de commande ? OFNI ? Tout y est avec ces 10 incontournables de l'échec tricolore en territoire yankee.

 

 

 

 

King Lear de Jean-Luc Godard (1987)

 

Studio mythique des années 80, bling-bling avant l'heure, Cannon avait construit sa réputation sur les méfaits de Chuck Norris, Sylvester Stallone et autres Michael Dudikoff. Lassés de cette image, les deux boss, Golan et Globus cherchèrent à acquérir une crédibilité artistique toute neuve. Qui mieux que Jean-Luc Godard pour incarner le 7e Art dans sa respectabilité critique la plus dorée ? Avec carte blanche, ce bon Jean-Luc embarqua Norman Mailer et William Shakespeare dans sa galère. Pour un résultat... gordardien en diable. Ca cause, ça cause, en anglais cette fois. Ca parle de toute et n'importe quoi, surtout de méta-cinéma et un peu du Roi Lear (un peu...). Terrifiés du résultat, Golan et Globus firent disparaître le film au fin fond des placards, où il demeura longtemps, surtout après la faillite de la Cannon. Dans le genre bide, on ne peut pas beaucoup faire mieux.

 

 

 

 

 

Catwoman de Pitof (2004)

 

Un beau budget de 100 millions de dollars pour un résultat d'à peine 40 millions aux USA, voilà un joli bide. Même si avec l'international, le film de Pitof atteignit les 82 millions, le mal était fait. Surtout que l'œuvre traine une réputation (méritée) de vilain petit nanar. Mis en pièce par la critique, détruit par un bouche-à-oreille désastreux, ce Catwoman fit quand même beaucoup parler de lui (en mal, certes). Dès les premières photos dévoilant le costume « Mickey Mouse » d'Halle Berry, la descente aux Enfers fut rude. Aujourd'hui tout le monde aimerait oublier l'existence de l'œuvre et redonner une chance au personnage de Selina Kyle.

 

 

 

 

 

Les Visiteurs en Amérique de Jean-Marie Poiré (2000)

 

On touche au génie du bide avec Les Visiteurs en Amérique (Just visiting en VO). Vague remake du succès français que l'on connaît, avec Jean Reno et Christian Clavier face à Christina Applegate et  Tara Reid, le film tient de la catastrophe industrielle d'un bout à l'autre. Difficile en effet de trouver à rire devant l'œuvre, que l'on connaisse ou non le film d'origine. Résultat : 4,7 millions aux USA et 11 millions dans le reste du monde. Pour un budget confortable de 35 millions de dollars, on vous laisse faire le calcul...

 

 

 

 

 

Alien, la résurrection de Jean-Pierre Jeunet (1997)

 

C'est le plus polémique des bides de notre sélection. Car ce n'en est pas vraiment un. Du moins si on prend en compte les recettes internationales qui permettent au film de Jean-Pierre Jeunet de faire plus du double de son budget (161 millions de dollars pour 75 millions). Mais aux USA, l'histoire n'est pas la même, avec seulement 47 millions, le film est loin de rentrer dans ses frais. Cela fit beaucoup de tort à la série, qui disparut alors dans les limbes de l'infâme saga des Alien VS Predator. Même si la qualité de la version de Jeunet fait encore polémique, ce n'était pas si mal...

 

 

 

 

 

Louis Malle aux USA (1978-1986)

 

Lorsque Louis Malle s'exile aux Etats-Unis en 1978, il ne compte pas perdre sa verve polémique déjà évidente avec des œuvres comme Le Souffle au cœur et Lacombe Lucien. Les débuts sont en ce sens extrêmement réussis, que ce soit avec La Petite (gros scandale grâce à la gamine Brooke Shields) et Atlantic City (Lion d'Or à Venise). Malheureusement le box-office peine à suivre et les trois films suivants (My diner with André, Crackers et Alamo Bay) passeront quasiment inaperçus. Après encore deux documentaires, le réalisateur reviendra en France avec son plus grand triomphe : Au revoir les enfants.

 

 

 

 


 

Supergirl de Jeannot Szwarc (1984)

 

Après avoir fait la passe de trois avec Superman, gros succès au box-office malgré un fléchissement  certain au fil des épisodes, il était alors temps en 1984 de passer à sa version féminine, Supergirl. Pour mettre en scène l'évènement, Jeannot Szwarc, un frenchy auteur quelques années auparavant des Dents de la mer 2ème partie, soit un blockbuster à plus de 100 millions de dollars de recettes USA (et plus de 200 millions dans le monde). Pas de chance ici pour ses producteurs, Supergirl se vautre totalement en salles ne rapportant aux Etats-Unis qu'une bien faible 14,3 millions de dollars pour une mise de départ de 35 millions. Depuis, si son cousin a eu le droit à un reboot via Superman returns, on est sans nouvelle de Kara.

 

 

 

 


 

 Out on a limb de Francis Veber (1992)

 

S'il aura fallu attendre 2008 pour que Francis Veber connaisse un bide en France avec L'Emmerdeur, le réalisateur français n'a pas mis longtemps pour faire de même aux USA. Dès son second (et jusqu'ici dernier) film, l'auteur de La Chèvre, connaît cette désillusion. 1,66 million de dollars de recettes (malgré tout de même plus de 700 copies). Un giga bide pour une comédie qui aura toutefois à postériori permis indirectement à la France entière de se poiler de rire. C'est en effet après cette claque douloureuse que Veber a eu l'envie et l'idée d'écrire Le Dîner de cons.

 

 

 

 


 

Babylon A.D. de Matthieu Kassovitz (2008)

 

Cela devait être le film de la consécration internationale pour l'auteur de La Haine. Le supposé blockbuster de la fin de l'été 2008 se transforma finalement en méga four avec des recettes de seulement de 22,5 millions de dollars pour une mise de départ de 70 millions. Soit plus de deux fois inférieures aux premiers pas ricains de Kasso (Gothika et ses 59,7 millions de recettes). La fabrication chaotique de Babylon A.D. n'explique pas tout et la porte de l'usine à rêves hollywoodien semble désormais nettement plus étroite pour le cinéaste français. A moins de revoir sérieusement ses ambitions à la baisse !

 

 

 

 


 

7 ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud

 

Jusqu'à Sa majesté Minor, Annaud a toujours été prophète en son pays. Malgré un score plus faible que ses plus beaux scores, Sept ans au tibet avait su séduire le public français avec presque 2,8 millions de spectateurs. Ce fut un autre son de cloche de l'autre côté de l'Atlantique puisqu'avec seulement 37,9 millions de recettes, le budget imposant (70 millions) était loin d'être rentabilisé. Pitt et le Dalaï-Lama, ça n'éveille pas la compassion du spectateur ricain. Mais ça, Richard Gere le sait mieux que quiconque !

 

 

 

 


 

Et Dieu... créa la femme, made in USA de Roger Vadim (1988)

 

Resté inédit en France, le remake US par Vadim himself de son film le plus célèbre (près de 4 millions de spectateurs) n'aura pas attisé les foules américaines. Si Brigitte Bardot en son temps mettait les mâles en émoi, son homologue US, Rebecca De Mornay, n'aura fait admirer qu'à une poignée de spectateurs sa plastique parfaite, découverte quelques années auparavant dans Risky business. 717 376 dollars de recettes, on appelle ça passer totalement inaperçu.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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