Le Bazar du week-end

Sandy Gillet | 25 février 2006
Sandy Gillet | 25 février 2006

Déjà de retour (il faut dire que la rédac ne désemplit pas de DVD à tester en retard), le bazar du week-end propose une nouvelle fois des DVD aux parcours et horizons artisitiques et techniques pour le moins disparates (on attend celui qui nous signalera le point commun entre L'Homme aux colts d'or et Au suivant). Encore une fois, il y en a pour tous les goûts. . Nous avons mis l'accent essentiellement sur la qualité technique et éditoriale du DVD. Pour savoir ce que le film vaut, il vous suffit de cliquer sur les différents liens que nous vous proposons, ils renvoient à la critique cinéma publiée lors de la sortie des films en salle. Bonne lecture !

Creep de Christopher Smith avec Franka Potente, Sean Harris, Vas Blackwood (sortie en salle le 4 Mai 2005).
DVD disponible depuis le 4 novembre 2005

Avis : Si avec Creep on est loin du compte en terme de bonne série B de genre comme on les aime, à la fois efficace et sanguinolente (n'en déplaise à Patrick Antona, auteur pour Écran Large lors de la sortie du film en salle d'une critique assez positive), l'éditeur Bac Vidéo s'est tout de même fendu d'une édition DVD globalement satisfaisante pour qui ne partage pas l'avis de l'auteur de ces quelques lignes.
À commencer par la partie technique, qui propose une image de très bonne tenue dont l'étalonnage numérique rend grâce à l'étonnante photo composée essentiellement de couleurs ultra saturées, en contradiction totale avec les ambiances blafardes rencontrées usuellement dans le métro. Côté son, on aura le choix entre VF et VO DD 5.1. Si les deux options sonores se rejoignent sur le terrain de l'efficacité étonnante des ambiances, la palme revient comme de bien entendu à la version originale, ne serait-ce que pour la crédibilité des dialogues qui va de pair avec celle du jeu des acteurs.
Le film durant moins d'1h30, Bac Vidéo a donc eu la bonne idée de récupérer la quasi totalité des nombreux bonus produits et édités pour le DVD anglais. Au centre de cette gabegie, on trouve Christopher Smith aka, le réalisateur de Creep qui, via un commentaire audio et de multiples interventions vidéo, nous parle de ses motivations et influences, et revient sur certains aspects du film comme le choix du métro, celui de l'actrice, ou ses orientations scénaristiques. Si l'homme n'est pas avare en informations, celles-ci ne semblent pourtant pas extensibles, et il n'est pas rare de retrouver plusieurs fois les mêmes anecdotes sur le making of, dans le commentaire audio ou ses explications quant à l'abandon de ses ouvertures et fins initiales au sein des segments ad hoc présentés via des story-boards. Pour autant, ces redondances n'altèrent pas le sentiment que l'on a d'une équipe littéralement passionnée, son réalisateur en tête, qui a voulu rendre hommage au genre, même si tout cela reste au final assez maladroit et inintéressant. (Note DVD : 7/10). SG

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Les Seigneurs de Dogtown de Catherine Hardwicke avec Heath Ledger, John Robinson, Victor Rasuk, Emile Hirsch, Nikki Reed (sortie en salle le 20 Juillet 2005).
Dogtown and Z-boys de Stacy Peralta avec la voix-off de Sean Penn (inédit en salle).
DVD disponibles depuis le 20 janvier 2006
Avis : Passé inaperçu lors de sa sortie en salle l'été dernier malgré ses nombreuses qualités (porté par une mise en scène énergique et une interprétation convaincante, il évite à la fois les écueils du teen-movie, du film de sport et de la success-story basée sur une histoire vraie), Les Seigneurs de Dogtown mérite une séance de rattrapage. D'autant plus qu'il est accompagné à l'occasion de sa parution en DVD de l'excellent documentaire Dogtown and Z-boys, inédit en France. Bien que les deux films (disponibles séparément ou en coffret) racontent la même histoire, ils s'enrichissent mutuellement, puisque la fiction s'attache plus aux personnages tandis que le documentaire profite des qualités de franchise et d'enthousiasme de son auteur – l'un des « lords of Dogtown » originels, et également réalisateur de l'excellent Riding giants – et de ses témoins pour retracer les faits de manière exhaustive et emballante.
Cette complémentarité est bien mise en avant par le sympathique making of des Seigneurs de Dogtown. Le reste de l'interactivité, derrière un apparent calibrage fadasse à l'hollywoodienne (on y trouve ainsi un commentaire audio désespérément creux, 9 scènes coupées dont une seule – « Sid » – vaut le détour, le sempiternel bêtisier et des comparaisons film/story-board ratées), se démarque au final grâce à une série de petits suppléments originaux et décomplexés. Ceux-ci comprennent une présentation du film par la réalisatrice, un clip de Rise against, et surtout sept featurettes consacrées à des aspects décalés du tournage, des caméos des trois « lords of Dogtown » aux multiples blessures subies par les cascadeurs, en passant par la prestation de Tyson, le chien skateur garanti sans dressage ni images de synthèse. Dogtown and Z-boys est quant à lui accompagné d'une dizaine de minutes de bonus (rushes et scènes coupées) anecdotiques.
Techniquement, les deux films sont de très bonne facture. Tous deux accompagnés par des pistes Dolby Digital 5.1 (anglais et français pour Les Seigneurs de Dogtown, anglais seulement pour Dogtown and Z-boys) énergiques à souhait, ils bénéficient également d'une image soignée : master propre, piqué satisfaisant, bonne gestion des contrastes et des couleurs, et, dans le cas des Seigneurs de Dogtown, un très bon rendu du grain cinéma marqué voulu par la réalisatrice (07/10). ED

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Le Monde selon Garp de George Roy Hill avec Robin Williams, Glenn Close, Mary Beth Hurt, John Lightow.
DVD disponible depuis le 25 janvier 2006

Avis : Narrant la vie extraordinairement insolite d'une mère, futur emblème du féminisme de son pays, et d'un fils, écrivain talentueux vivant dans son ombre, Le Monde selon Garp est le dernier grand film de George Roy Hill. Adaptant avec maestria le best-seller de John Irving, le réalisateur de Butch Cassidy et le kid réussit une comédie dramatique inoubliable qui mêle avec autant d'aisance les rires aux larmes.
Entre candeur et gravité, cette chronique « familiale » détonante marque aussi les esprits grâce à l'interprétation impressionnante d'un quasi débutant (Robin Williams dans un de ses rôles les plus émouvants), d'une débutante (Glenn Close déjà magistrale) et d'acteurs alors pas encore confirmés (John Lightow dans un rôle de transsexuel, ancien joueur de football US touchant, ou encore Mary Beth Hurt, sublime de bout en bout en épouse de Garp). (Note Film : 8/10)
Devenu au fil des ans un véritable classique, Le Monde selon Garp sort malheureusement dans une édition bien indigne de son statut. Aucun bonus à l'horizon sur le film, et une technique du DVD certes très correcte mais bien en deçà de ce que le support peut offrir lorsqu'un éditeur se décide à honorer l'œuvre comme il se doit. On doit donc se contenter d'une copie passable assortie d'un piqué moyen et de couleurs plus ou moins datées. Pour le son, que ce soit la VO Dolby Surround ou la VF DD Mono 1.0, le résultat est avant tout fonctionnel. (Note DVD : 5/10) LP

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Au suivant de Jeanne Biras avec Alexandra Lamy et Clovis Cornillac (Sortie en salles le 6 juillet 2005).
DVD disponible depuis le 15 février 2006.

Avis : Gentille petite comédie romantique sans prétentions, Au suivant repose entièrement sur son duo d'acteurs : Clovis Cornillac, en totale roue libre, fait preuve d'une énergie incroyable offrant par là même à son personnage d'acteur exubérant une profondeur inattendue. L'alchimie quasi parfaite du couple qu'il forme avec Alexandra Lamy (étonnamment crédible en Bridget Jones française) demeure cependant l'unique intérêt de ce film au scénario des plus conventionnels. À l'image du film, le DVD édité par EuropaCorp joue la carte du minimalisme. Si techniquement cette édition bénéficie d'une image quasi irréprochable dans les scènes de jour comme de nuit, ainsi que d'une piste Dolby Digital 5.1 des plus correctes, c'est du côté des bonus que la déception est de mise. Entre autres suppléments inutiles, nous trouvons le making of très formaté du film, ou encore un clip karaoké où Alexandra Lamy pousse la chansonnette. On se consolera avec l'excellent court-métrage ayant inspiré le film, et dans lequel Isabelle Nanty campe un beau personnage de femme blessée, différente de celle interprétée par Alexandra Lamy, ainsi qu'une trop courte séance d'improvisation (2min) donnant à peine le temps à Clovis Cornillac de montrer toute l'étendue de son talent. La article-details_c-trailers du film clôt cette morne interactivité. (Note DVD : 6/10). IF

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L'Homme aux colts d'or de Edward Dmytryk avec Henry Fonda, Richard Widmark, Anthony Quinn.
DVD disponible depuis le 20 octobre 2005

Avis : Si le casting impressionnant – Henry Fonda, Richard Widmark, Anthony Quinn – et le titre du film (L'Homme aux colts d'or au lieu du Warlock en VO) laissent à penser qu'on a affaire à un western des plus classiques, il n'en est rien. Parce que derrière la caméra se trouve Edward Dmytryk, et que l'ambivalence et l'histoire du personnage (le seul des fameux 10 d'Hollywood à avoir finalement accepté de donner des noms durant le maccarthysme) transpirent sur toute sa filmographie. Au lieu de se contenter de dérouler le canevas basique de son western, Dmytryk s'évertue à complexifier les rapports entres ses personnages, allant jusqu'à laisser poindre une relation homosexuelle entre Fonda et Quinn. Avec ses airs de Train sifflera trois fois décadent et sombre, L'Homme aux colts d'or est à l'image de son duel final : déroutant et fascinant. (Note Film : 8/10)

L'édition se montre à son avantage. L'image restaurée affiche un scope magnifiquement coloré (malgré quelques variations chromatiques déconcertantes), assorti de contrastes parfaitement appuyés. Le master possède encore des défauts dus au temps, et la définition n'est pas toujours optimale, mais de mémoire, c'est la plus belle image du film que l'on ait pu voir tous supports et diffuseurs confondus. Les pistes sonores monophoniques disposent d'une belle clarté. Si la VF s'avère excellente, on regrette en revanche l'approximation trop régulière des sous-titres français qui ont tendance à adapter bien trop librement le texte original. Les menus sont également ratés, mais l'éditeur se rattrape en nous mettant comme seul supplément le meilleur intervenant bonus DVD made in France en la personne de Betrand Tavernier. 15 minutes de pure délectation avec une défense du film des plus emballantes. (Note DVD : 7/10) LP

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