Carnage : le sous-Vendredi 13 qui a fait décoller Harvey Weinstein

Mathieu Jaborska | 2 avril 2023
Mathieu Jaborska | 2 avril 2023

Connu pour une scène de massacre particulièrement méchante et accusé plus ou moins à tort de plagier Vendredi 13, Carnage marque aussi les débuts d'Harvey Weinstein.

Carnage (The Burning en VO) mérite son titre. Le slasher forestier de Tony Maylam est passé à la postérité grâce à un... carnage, une séquence de multiples meurtres sur un radeau sacrément vénère, a fortiori dans le contexte du début des années 1980. La scène est vite entrée au panthéon du genre, grâce à son découpage incisif, aux mémorables visions d'une paire de cisailles sanglante brandie à bout de bras, ainsi qu'aux effets gore du grand Tom Savini.

Il n'en fallait pas plus au public pour le sacrer meilleur des sous-Vendredi 13... même si la filiation avec le célèbre slasher, sorti quelques mois auparavant, est loin d'être aussi directe qu'on pourrait le croire. Pourtant, cette série B bien troussée n'a pas fait que des heureux, bien malgré elle, puisqu'elle est aussi le tremplin qui a servi à l'ascension d'un des plus ignobles personnages à avoir sévi dans les hautes sphères hollywoodiennes : Harvey Weinstein.

 

Carnage : photoDu mauvais usage de la cisaille

 

Mirage max

Au début des années 1980, les frères Weinstein quittent Buffalo, où ils s'occupaient de la promotion de concerts de rock, pour New York, et espèrent y distribuer et produire des films tels que ceux qu'ils passaient dans leur salle, entre deux représentations. En 1979, ils ont créé Miramax, nommée en honneur de leurs parents et c'est par son intermédiaire qu'ils se lancent dans The Burning, inspirés par la légende urbaine du "Cropsy Maniac".

Harvey Weinstein avait, selon lui, écrit un traitement de 5 pages dès 1979 et l'avait enregistré en 1980, un mois avant la sortie de Vendredi 13. Il s'associe avec le producteur Michael Cohl et fait circuler un scénario à Cannes. Mais le duo y refuse des propositions, espérant en tirer plus après le tournage. "Nous pensions que nous lancer dans un film bon marché était une bonne manière de faire nos premières armes", expliquera Cohl à Variety. Encore aujourd'hui, difficile d'estimer le budget précis, qui se situerait selon les sources entre 500 000 dollars et 1,5 million.

 

Carnage : photoUn vrai camp d'été

 

Une vraie production originale, Carnage ? Certes, l'idée précède la sortie du film de Sean S. Cunningham, mais le succès monstrueux de ce dernier (59 millions de dollars de recette à date, pour un budget microscopique de 550 000 dollars) a fort probablement influencé l'écriture des différentes versions du scénario, de même que l'emploi du Dieu des effets gore Tom Savini. Pour la réalisation, Weinstein met à profit son expérience dans la promotion de concerts. Ils embauchent Tony Maylam, responsable de quelques documentaires rock des années 1970 et de la fiction The Riddle of the Sand, qu'ils ont croisé avant la création de Miramax.

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commentaires
motordu
04/04/2023 à 22:59

Puisque personne ne s'est dévoué pour commenter ce dossier, je m'y colle : c'était très intéressant et ça m'a donné bien envie de voir la chose !