Pump Up the Volume : Harry La Trique, la voix de la révolution en marche

Axelle Vacher | 26 mars 2023
Axelle Vacher | 26 mars 2023

La critique sociale et systémique au cinéma ne date pas d'hier, mais Pump Up the Volume a mis un point d'honneur à ce qu'elle reste d'actualité.

"Être adolescent, ça craint". Nul besoin d'être né hier pour savoir qu'il s'agit-là d'une vérité quasi universelle. Par-delà le bouillonnement hormonal régissant les corps et les esprits, les dentitions recouvertes de bagues métalliques, ou encore les collections de coupes de cheveux fort douteuses, cet âge disgracieux se veut également prompt aux envies de décapitation en place publique.

Une tendance à la rébellion principalement due à l'inévitable réalisation que les différents systèmes du quotidien sont non seulement imparfaits, mais surtout, faciles à corrompre et abuser. Son spleen jouvenceau et une poignée de griefs passés sous le bras, le cinéaste et scénariste Allan Moyle décide alors d'aboutir à un récit aussi opiniâtre que révolté. Son Pump Up the Volume, diffusé au crépuscule de l'âge d'or des teens movies et autres coming of age, se veut ainsi le testament d'une génération désenchantée, et plus largement, assoiffée de liberté. 

 

Pump Up the Volume : photo, Christian Slater, Samantha Mathisdésillusion.wav

 

We live in a society

"Ça vous arrive d'avoir la sensation que tout le système américain est complètement foutu ?", demande une voix off déformée par un vocodeur. Rien ne s'affiche encore réellement à l'image, si ce n'est un long mouvement de caméra braqué sur un ciel d'encre. Il est un peu plus de dix heures du soir, et Happy Harry Hard-On (ou Harry la Trique en version française) déclame sans filtre toute sa haine du système social d'un ton faussement rauque et blasé.

Puis, des accords de guitare électrique, des bus de ramassages scolaires plus jaunes qu'une armée de Minions, un gros plan sur la fille populaire conduite dans la Mercedes laquée de son riche papa. D'autres plans, d'autres ados, et enfin, le vif du sujet : la station radio pirate et les premiers accords d'Everybody Knows de Leonard Cohen. Un teen movie oui, mais avec du goût, s'il vous plaît. Et beaucoup de nihilisme, tant qu'on y est. 

 

Pump Up the Volume : photo, Christian SlaterEmotional Support Lizard

 

Au moyen de son micro, d'un amas de câbles et d'une playlist éclectique, le personnage de Christian Slater déblatère toutes les pulsions adolescentes qui lui traversent l'esprit. Entre deux sessions de branlettes savamment simulées (après tout, il s'agit de vivre à la hauteur de son alias), Mark Hunter a.k.a Harry enchaîne dénonciations sociales, questions existentielles, incertitudes relatives au futur et pléthore de monologues à rendre fier Dostoïevski. 

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commentaires
Altaïr Demantia
27/03/2023 à 12:44

C'est le film qui m'a donné envie de devenir DJ et producteur/animateur radio. À voir en V.O.

L'autre
27/03/2023 à 09:25

Superbe film avec un BO d'enfer (j'ai découvert moult artistes grace à lui).Dommage qu'il soit un peu oublié car je trouve qu'il représente bien une époque. Merci à Ecran Large pour cet article !

Bubble Ghost
27/03/2023 à 00:58

La b.o. de ce film est juste légendaire. Soundgarden, Beastie Boys et Pixies. Un vrai point de repère culturel majeur des années 90.

tal'lulu
26/03/2023 à 22:36

merci pour ce dossier!!!
film que j'avais adoré a l'epoque. j'ai usé la VHS quand je l'avais enregistré sur canal!!
j'etais au lycée a ce moment la et ça me parlait a mort
TALK HARD!!

Sanchee
26/03/2023 à 22:34

Souvenir d’ado

galetas
26/03/2023 à 19:40

Vraiment chouette film. Découvert à l'époque sur canal jimmy.

Kojak
26/03/2023 à 16:22

J'avais aussi aimé ce film, j'étais ado-jeune à l'époque et il m'avait parlé. Moi de mon côté je faisait dans la BD porno clandestine qui mettait en scène des profs, je vous passe les détails mais ça rencontrait du succès dans mon collège et tout le monde se demandait qui était le dingo qui faisait ça. C'était comme avoir une identité secrète, comme Marc Hunter alias Harry la Trique. Pourquoi, mais pourquoi donc la carrière de l'excellent Christian Slater s'est elle étiolé d'un coup ??

Ray Peterson
26/03/2023 à 15:44

Il me manque mon Christian Slater! Un super film avec la mimi Samantha Mathis. J'adore le ^lan final du film;
A quand une belle édition Blu-Ray ?