Eega : le chef-d'œuvre fou du réalisateur de RRR

Clément Costa | 18 juin 2022
Clément Costa | 18 juin 2022

Quelques années avant les blockbusters Baahubali et RRR, le réalisateur S.S. Rajamouli mettait en scène Eega. Un film de vengeance pas comme les autres.

Depuis quelques années, S. S. Rajamouli est devenu la référence absolue lorsqu’on parle de blockbuster indien à l’international. Entre la fresque épique Baahubali et le démentiel RRR qui n’en finit plus de faire tourner les têtes, le cinéma de Rajamouli fascine. Ses films débordent de générosité, d’idées de mise en scène et nous replongent vers une époque lointaine où les blockbusters avaient encore des envies de cinéma.

Il est pourtant bon de se rappeler que le premier coup d’éclat du cinéaste en dehors des frontières indiennes remonte à 2012 avec Eega. Et on comprend plutôt facilement pourquoi le film s’est rapidement fait remarquer chez les amateurs de cinéma de genre. Avouons que son pitch de base a de quoi intriguer. Dans ce triangle amoureux faussement classique, Nani et Sudeep convoitent l’amour de Bindu. Mais tout change lorsque Sudeep tue son concurrent. Réincarné en mouche, Nani va mettre en place une vengeance hors du commun.

 

Eega : photoPrends des notes Ant-Man

 

Quelle mouche le pique

Il est assez rare de voir un blockbuster indien se contenter d’un seul genre. Les habitués utilisent d’ailleurs l’expression de film "masala" – allusion au mélange d’épices – pour décrire ce cocktail de styles et d'influences. Le cinéma de Rajamouli n’y fait pas exception.

Dès son deuxième long-métrage intitulé Simhadri, le réalisateur était motivé par l’envie de raconter des histoires démesurées à la symbolique mythologique très marquée. Cependant, il est également connu pour ses sublimes romances comme Magadheera. Et il a même livré une pure comédie avec le dispensable Maryada Ramanna – relecture particulièrement improbable des films de Buster Keaton.

 

Eega : photoÇa commence par une romance

 

Nouvelle étape logique dans une filmographie ambitieuse et expérimentale, Eega offre un mélange de genres qui relève du miracle. Comme le synopsis le laisse entendre, le film est évidemment une pure comédie. Si le registre comique du cinéaste s’est longtemps limité au slapstick, il passe ici un nouveau cap. Il y a un amour du pastiche évident avec ce détournement du film de réincarnation, poncif que le cinéma indien a exploré sous tous les angles.

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commentaires
Cidjay
20/06/2022 à 12:34

@lambdazero :
ajoutez à ça :des moustaches, des chemises en lin blanches ouvertes sur des torses velus avec supplément chaîne en or, des filles beaucoup trop belles pour les darons qui les accompagnent,
un soupçon de comédie musicale avec flashmob intergénérationnels, des bastons de gangs de rues avec des grosses calottes à la Bud Spencer, et un doigt de romance impossible sur fin heureuse et vous obtenez : un film indien.

lambdazero
20/06/2022 à 10:49

Quel bonheur, ce réalisateur.
@Bilbo, regarde quelques blockbusters asiatiques ou indiens, il y a plus de cinéma et d'envie que dans n'importe quel film de super-heros actuel. C'est souvent rempli à ras-bord, on en sort aussi exténué qu'après avoir vu une saison entière, mais quel sens du spectacle, quelle énergie, quelle générosité, tout l'argent et le talent sont à l'écran.

¨Pseudo2
19/06/2022 à 22:20

Eega est un film fantastique. Vraiment. Je le mets à hauteur d'un hot fuzz ou d'un Paddington, de ces films qui ne devraient pas être aussi bon mais qui le sont parce que leur auteur se surpasse scènes après scènes.

Le FX ont beau être très en deça des standards actuels, il n'y a pas un moment dans le film où la technique viendrait atténuer le plaisir. C'est un pitch qui demandait beaucoup de créativité pour tenir sur plus de deux heures, et Rajamouli dépassent toutes les attentes.

Bilbo, vous avez tort, comme beaucoup d'entre nous qui n'osaient pas faire preuve d'ouverture d'esprit et qui croyaient connaître le cinoche indien : Eega, c'est vachement bien.

reth
19/06/2022 à 16:28

Vous le trouverez sur yotube mais en VO

GTB
19/06/2022 à 14:04

@Bilbo> Je me trompe peut-être mais le lexique de votre propos laisse à penser à une certaine ignorance du sujet (Bollywood ≠ cinéma indien); et sa tournure à un simple mépris d'un cinéma d'une autre culture, avec d'autres codes. Le même mépris d'il y a quelques dizaines d'années pour le cinéma asiatique et la japanimation.

Je n'ai pas vu ce film là, mais avec 7.7 sur imdb, 84 sur rotten et 6.8 sur sens-critique, je lui accorderais au moins le bénéfice du doute quant au fait d'être une daube.

MystereK
18/06/2022 à 22:34

BILBo, ce film est juste un petit bijou d'humour et de démesure, c'est l'art d'en faire qui préfigure les magnifiques Baahubali. Un must pour ceux qui aiment le cinéma différents des blockbuster hollywoodien.

J8ck
18/06/2022 à 17:44

Ils en ont pas marre les pisse-froid de critiquer ce qu'ils n'ont pas vu ? D'autant que c'est vraiment une pépite ce film !

l'Oiseau
18/06/2022 à 15:27

Déjà c'est pas Bollywood mais Tolly/Kollywood et c'est très loin d'être une daube, c'est au contraire une petite pépite qui mérite d'être découverte malgré des effets spéciaux en retard pour son époque mais dont l'inventivité et la folie suffisent à mettre ça au x-eme plan.

Pour ma part j'adore le cinéma indien et je suis bien content qu'il y ait quelqu'un pour en parler sur le site.

Bilbo
18/06/2022 à 12:54

Vous en avez pas marre de promouvoir les daubes de Bollywood ?