Photo Obsession : souriez, Robin Williams joue les tarés

Antoine Desrues | 23 avril 2022
Antoine Desrues | 23 avril 2022

Vous vous rappelez quand Robin Williams jouait les méchants instables et voyeurs ? Voilà la proposition de Photo Obsession.

Il y a des films qu’il vaut mieux parfois ne pas redécouvrir, sous peine que la magie de la première fois n’y survive pas. Votre fidèle serviteur en sait quelque chose, puisqu’il s’est mis en tête de revoir Photo Obsession, qu’il n’avait pas visionné depuis ses douze ans. À l’époque, la simple idée de voir Robin Williams utilisé à contre-emploi par rapport à ses rôles comiques, d’Aladdin à Hook, suffisait à réveiller les ados rebelles. 

Et entre sa mise en scène ultra-stylisée et son antihéros incel, parfait pour porter une réflexion sur les travers d’une société déshumanisée, le film de Mark Romanek avait tout pour être le parfait héritier de Fight Club. Pour autant, malgré son succès lors de sa sortie en 2002, difficile de ne pas y voir un projet assez rance et simpliste, en particulier quand il essaie de creuser le voyeurisme malsain de son personnage.   

 

Photo obsession : photo, Robin WilliamsMais quelques scènes marquantes...

 

Badman & Robin

Seymour "Sy" Parrish travaille dans un laboratoire de photos au cœur d’un centre commercial. Si le monsieur s’avère particulièrement méticuleux, il a aussi tendance à s’immiscer par proxy dans la vie des personnes qui lui apportent tous les jours des négatifs, et en particulier chez la famille Yorkin, qui semble parfaite en tous points.  

Telle une version modernisée de Fenêtre sur cour, Photo Obsession a clairement l’intention de lorgner du côté des grands maîtres du suspense, mais en pimpant sa formule à grands coups d’effets de style. Avec ses courtes focales qui déforment les lignes de fuite, la caméra déambule dans les rayons de ce magasin pour mieux y emprisonner son personnage principal. 

 

Photo obsession : photo, Robin WilliamsUne certaine idée de l'enfer

 

Tandis que quelques pointes de couleurs émergent des paquets de céréales, Romanek accentue la froideur clinique de cet univers visuel à la blancheur dérangeante, comme si l’entièreté du centre commercial n’était qu’un laboratoire immaculé, dans lequel traînent des êtres qui sont le produit de cette aseptisation. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Sy vit dans un appartement tout aussi impersonnel, si ce n’est pour cet unique mur recouvert des photographies pleines de vie de la famille Yorkin.  

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commentaires
Morcar
25/04/2022 à 09:15

Personnellement, j'avais beaucoup aimé le film au cinéma, acheté celui-ci en DVD, et je l'apprécie toujours autant à chaque visionnage.

@Poirot528, il y a aussi le film "Final Cut" qui était un rôle à contre-emploi pour Robin Williams. Moins réussi, mais malgré tout intéressant.

Ray Peterson
24/04/2022 à 16:32

Je découvrais Mark Romanek avec ce film. Robin Williams hallucinant surtout dans la scène de la chambre d'hôtel.
Bien vu EL pour l'image des yeux rouges. Un plan (et une courte séquence) absolument effrayant à la revoyure de ce film !
Dommage que l'on ne croise pas plus souvent ce cinéaste (Never Let Me Go à ré évaluer pour ma part)

polaroid vintage
23/04/2022 à 19:20

le meilleur film sur ce genre d'obsedé lié à L'Image est le film de l'immense Michael Powell, cineaste Britannique de haut niveau,"peeping Tom" en français" le Voyeur" sorti à la même epoque que "psychose " de Hitckock

Poirot528
23/04/2022 à 17:39

Pas encore vu. Mais en plus d'"Insomnia" et de "Photo obsession", Robin Williams a joué les méchants aussi dans un épisode de "New York, unité spéciale" : où il était un homme adepte de l'expérience de Milgram.