Color of Night, ou la légende tragique du thriller sexuel où Bruce Willis montre son gros navet

Lino Cassinat | 19 mars 2022 - MAJ : 23/03/2022 00:00
Lino Cassinat | 19 mars 2022 - MAJ : 23/03/2022 00:00

Sexe, meurtres, sexe, production catastrophe et re-sexe derrière : voici Color of Night, le navet de légende avec le gros morceau de Bruce Willis.

Eaux profondes d'Adrian Lyne est-il sur le point de donner une nouvelle jeunesse au sous-genre du thriller érotique et d'entrer dans la légende aux côtés de Basic Instinct ? Il est bien trop tôt pour le dire. En revanche, il est une belle occasion de rappeler que le genre n'est pas entré dans la légende que part la grande porte. En témoigne le fameux Color of Night de Richard Rush, pâle copie de son aîné avec un Bruce Willis en plein ego trip que même le casting génial de Jane March, Brad Dourif, Lance Henriksen ou encore Eriq La Salle n'a pu sauver des foudres de la critique.

 

Color of Night : photo, Bruce Willis, Jane MarchLes foudres de la critique, et pas autre chose

 

PULSION BASIQUE

Color of Night est en effet resté dans les annales comme un affreux navet-nanar (tout dépend du degré d'agacement de l'interlocuteur) singeant le film de Paul Verhoeven, une espèce de création de studio opportuniste qui surfe sur la mode sulfureuse lancée dans les années 90 par le Hollandais violent et capitalise sur la popularité de Bruce Willis. Color of Night a été si détesté à sa sortie qu'en plus de se prendre une très grosse baffe au box-office, le film a également reçu le Razzie Award du pire film de 1994. Et pourtant : Color of Night n'est pas nul. Enfin, c'est nul, mais ce n'est pas SI nul. Explications.

Dans Color of Night, Bruce Willis incarne Bill Capa, un psychanalyste new-yorkais divorcé et amer. De mauvais poil, il répond sèchement à l'une de ses patientes au cours d'une séance, et celle-ci, instable, se défenestre sous ses yeux. Choqué, poursuivi en justice et affligé d'un daltonisme traumatique l'empêchant de voir la couleur rouge, Bill part à Los Angeles se mettre au vert chez son ami Bob, qui tente de l'intégrer à un groupe de thérapie comprenant un adolescent schizophrène avec un trouble dysphorique de genre, un ancien policier avec un trouble du stress post-traumatique, une femme klepto-nymphomane, un avocat bourré de TOC et un artiste sadomasochiste. Mais Bill refuse.

 

Color of Night : photo, Brad Dourif, Lesley Ann Warren, Jane March, Lance HenriksenLe freak c'est chic

 

Il est là pour se mettre au vert, et accessoirement tomber amoureux de Rose, une charmante et (trop) jeune fille rencontrée alors qu'elle lui a embouti l'arrière-train (on parle de voitures hein). Sauf que Bob est sauvagement assassiné, et que les soupçons de la police se portent sur l'un des cinq patients. Comme c'est l'usage dans la profession, Bruce Willis reprend les rênes de la thérapie de groupe, mais dans le but secret de mener l'enquête de son côté. Une enquête dont les révélations vont le consumer, autant que sa passion torride pour Rose : celle-ci est en effet la tueuse, déguisée sous les traits du patient homosexuel transgenre et manipulée par un frère vicieux exploitant son trouble mental pour tuer ses cibles.

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commentaires
Ggggggg
21/03/2022 à 10:57

Pour voir des gens baiser non j'suis pas pervers

Thierry
21/03/2022 à 10:23

Le souvenir que j'en garde n'est pas si mauvais que ça. Il y a bien pire. Et puis, quel plaisir de voir Scott Bakula sur la grande toile...

Ibaloo
21/03/2022 à 07:45

Je suis décu parce que j'ai toujours adoré ce film.
D'abord il y a Jane March, tellement rare au cinéma, tellement fraiche et belle. A elle seule elle vaut la peine de voir le film. Ensuite il y a un Bruce Willis plutôt inspiré et plus impliqué que dans 90% de sa filmographie. Enfin il y a probablement un des "plot twist" les plus imprévisibles que j'ai vu.
Et c'est sans compter l'utilisation très intelligente du handicap du héros ( daltonisme ) pour créer des effets cinématographiques saisissants.

Vraiment dire que c'est un navet me semble injuste.

Lino Cassinat
20/03/2022 à 22:46

@SimoneRial (l'original appréciera)

Je me mets à genoux, la main sur le coeur, et vous dit bravo pour cet enchantement chromatique. Je vous dirais bien les mots bleus avant de chanter vos louanges dorées mais vous risqueriez de les prendre pour de l'humour noir et d'y voir rouge à cause de votre problème médical - à l'oreille, de toute évidence. Loin de moi l'idée de vous rendre vert de rage, rien que l'idée me donne une trouille bleue.

Mais sachez que la simplicité réside dans l'alcôve bleue et jaune et mauve et insoupçonnée de nos rêveries mauves et bleues et jaunes et pourpres.
Et paraboliques.
Et vice et versa.

SimoneRial
20/03/2022 à 20:53

Donc si j ai bien compris le resume, c est l histoire d un psychiatre daltonien qui a une peur bleue en voyant sa patiente se defenester. Il en est blanc comme un linge, et rouge de honte, se met a broyer du noir. Suite a cela,il va se mettre au vert.
Apres quoi il retrouve l amour, et voit de nouveau la vie en rose, il cuisine mele des ptits plats tel un vrai cordon bleu, et il baise comme un malade au point que le film merite un carre blanc.
Il y a quelques scenes de baston, mais rien de grave, il s en sort avec juste quelques bleus.
Bref, au final apparement, un film oubliable, et c est dur de croire qu on ai donne le feu vert a un scenariste qui a du ecrire ce scenario pendant une nuit blanche aux idees noires. on rit jaune en voyant le resultat, mais au vu du peu d entrees, le producteur a du finir dans le rouge cote finance.
Je
En meme temps, pour un film qui s appelle color of nigth, il n y a rien d etonnant a ce qu on en voie de toutes les couleurs.

Par contre ce film me fait me demander :
Est ce qu un daltonien qui est un bon jardinier dit qu il a la main rouge?
Et va t il se mettre au rouge quand il se met au vert?
Quand il n a rien a se reprocher, est ce qu il est orange comme neige?
Quand il bosse dans etre declare, est ce qu il travaille au bleu?

Bref, vous aurez compris l idee, mais je me demande serieusement comment les daltoniens interpretent et utilisent ce genre d expressions ^^.

Mouais Bof...
20/03/2022 à 12:45

Maintenant que j'y pense,c'est quand même Bruce Willis qui a vulgarisé la bouche en c.l de poule. Bien avant Zoolander and Cie.

Pour ce qui est de Color of Night,Mouais Bof...

Oldskool
20/03/2022 à 03:30

Plus de 25 ans après je cherche toujours pourquoi on dit qu'il est nul...

Rorov94m
20/03/2022 à 00:04

Sans oublier Scott Bakula dans le rôle du pote psy!
Oh bravo!

Miami81
19/03/2022 à 21:14

Une mauvais film, c'est clair, mais pour lequel j'ai de la sympathie. C était les années 90 quoi : le soleil de Los Angeles, les couleurs vives, le luxe, Bruce Willis au sommet de sa gloire. Typique des 90's. Et quelques cascades spectaculaires.

free spirit
19/03/2022 à 15:31

JANE MARCH quelle Beauté......

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