La Couleur pourpre, le premier film "chiant" de Steven Spielberg ?

Lino Cassinat | 8 mars 2018 - MAJ : 25/11/2022 19:02
Lino Cassinat | 8 mars 2018 - MAJ : 25/11/2022 19:02

Reparlons de La Couleur Pourpre, ce Steven Spielberg un peu trop oublié, avec notamment Whoopi Goldberg et Danny Glover.

E.T. l'extra-terrestre, Les Dents de la mer, Indiana Jones, La Liste de Schindler, La guerre des mondes, Les Aventures de Tintin, Ready Player One, West Side Story... Entre tous ces films, il y a un monde : celui de Steven Spielberg, cinéaste incontournable qui règne sur Hollywood depuis des décennies, au-delà des modes et des genres.

Ecran Large revient sur une poignée de films mémorables, plus ou moins aimés, du réalisateur, depuis ses débuts jusqu'à ses succès les plus récents.

 

 

GÉORGIE, 1900

La Couleur pourpre est un film difficile qui a donné ses heures de gloire à Danny Glover et surtout à Whoopi Goldberg la propulsant sur le devant de la scène. Elle y incarne Celie, une jeune fille noire vivant dans la rurale Géorgie des années 1900. Malheureusement sa vie est loin d'être rose, car elle est victime de relations incestueuses contraintes par son père. Celie se raccroche à sa petite soeur Nettie, avec qui elle a une relation quasi-fusionnelle et dont elle craint qu'elle ne devienne également victime de leur père. Elle lui échappe cependant, puisque Celie, en se mariant avec "Monsieur", le convainc d'accueillir Nettie sous son toit.

Cependant, Monsieur va vite devenir un tyran violent, et s'il a accepté Nettie, c'était pour mieux abuser d'elle. Elle lui résiste cependant, et Monsieur la jette alors dehors. Les deux soeurs se retrouvent séparées, mais les années vont finir par les réunir...

 

PhotoLa position du baton tendu

 

NUL N'ENTRE ICI S'IL N'EST GÉOMÈTRE

Sorti en 1985, La Couleur pourpre est probablement le premier film entièrement académique d'un auteur qui sera dès lors toujours tiraillé entre le divertissement et le grand film à sujet. Long drame historique en costumes abordant plusieurs sujets difficiles, ce long-métrage est la première bête à Oscars de Spielberg, ou le premier des films dits "chiants" à la Pentagon Papers qui lui donneront l'image qu'il a aujourd'hui.

L'académie elle-même ne s'y est d'ailleurs pas trompée puisqu'elle permettra au long-métrage de concourir dans 10 catégories différentes (mais ne lui remettra aucune récompense). Alors, vous nous connaissez, à Ecran Large on a plutôt tendance à défendre le volet auteurisant de la carrière de Spielberg, logique donc qu'on s'intéresse à son premier drame historique.

 

Photo Margaret Avery'Elle est pas belle ma robe ?'

 

STEVEN SUR LA ROUTE DE SPIELBERG

Or, sous ses airs de film oublié, il est passionnant de constater grâce à lui à quel point le cinéma de Spielberg n'a pas ou peu changé au cours des années (c'est dire sa capacité d'adaptation). La Couleur pourpre cristallise en un seul film toutes les immenses qualités du cinéaste, mais aussi certains de ses défauts les plus indécrottables.

Le film est donc emballé d'une main de maître avec un découpage et des plans sobres et discrets et pourtant ô combien complexes et efficaces, probablement d'ailleurs une des signatures les plus typiques du maître. Cela lui permet de s'emparer avec brio et pertinence d'un sujet, ou plutôt en l'occurrence, de sujets délicats et compliqués sans sombrer dans la tentation misérabiliste (même si on échappe pas à quelques petits clichés).

 

Photo Whoopi Goldberg, Danny GloverDanny Glover et Whoopi Goldberg

 

Cependant, la tendance au bon sentiment souvent reprochée à Spielberg est malheureusement présente dès ce premier film académique. Alors, rien qui ne rende le film inregardable (on est très très loin de l'horribleTerminal), loin de là, mais certaines séquences ont ainsi un ton qui jure franchement avec le reste du film.

Difficile ainsi de croire que la terrible scène de tentative de viol, d'expulsion de Nettie par Monsieur ou encore celle du rasage cohabitent avec certaines scènes dans les champs ou celles en Afrique par exemple, franchement à côté de la plaque. D'autant plus que Spielberg a eu la mauvaise idée de ne pas collaborer avec John Williams cette fois. Si on n'a rien contre le légendaire producteur Quincy Jones, son score est malheureusement souvent mal dosé.

Film excellent mais imparfait, La Couleur Pourpre est un premier essai intriguant à plus d'un titre pour les fans de Spielberg, passionnant justement parce qu'il est le témoin de l'époque pleine de promesses où le petit génie d'E.T. transite vers d'autres sphères, pour lesquelles il est encore un peu vert. Pourtant, impossible de ne pas voir venir à des kilomètres que l'élève brillantissime Steven est en train de devenir le maître Spielberg qui nous apportera la déflagration de La Liste de Schindler.

 

 

Tout savoir sur La Couleur Pourpre

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commentaires
Guadalia
17/10/2018 à 19:48

Un de mes films culte, MA GNI FI QUE !!! Sans parler du livre qui est tout aussi magnifique.
Danny Glover, Whoopi Goldberg ...

Astan
01/08/2018 à 02:33

Pas d'accord avec l'article et puis quelle idée de penser à John Williams pour écrire du blues ? Nan mais n'importe quoi, Quincy Jones était parfait pour ça, c'est seulement le fait que ce soit un film afro américain qui dérange. Ce film est un chef d'œuvre

Astan
01/08/2018 à 02:29

Pas d'accord avec l'article et puis quelle idée de penser à John Williams pour écrire du blues ? Nan mais n'importe quoi, Quincy Jones était parfait pour ça, c'est seulement le fait que ce soit une comédie afro américaine qui dérange. Ce film est un chef d'œuvre

Ron
14/03/2018 à 13:16

Maski du ne connaît rien du cinéma

amdsfilms
09/03/2018 à 14:44

Très grand film du Monsieur

Pulsion73
08/03/2018 à 16:37

maski, tu as bien lu l'article je pense (au passage le titre " 1er film chiant " , ca m'a fait marrer tiens) et je comprends d'autant moins ta dernière phrase.

Oscar
08/03/2018 à 15:01

Vu comme Amsitad est chiant, je me demande si c’est pas Spielberg qui fait exprès de rater ses films avec des noirs dedans lenfoiré !

Simon Riaux
08/03/2018 à 14:51

Le cinéma afro-américain ?

maski mask
08/03/2018 à 14:37

le film n es pas imparfait et il est bien excellent
ecran large et le cinema afro americain sa ne fait pas bon menage du tout