La Planète des Vampires : le film qui a inspiré Alien

Simon Riaux | 6 décembre 2017 - MAJ : 31/08/2022 12:23
Simon Riaux | 6 décembre 2017 - MAJ : 31/08/2022 12:23

Réalisateur emblématique d’un cinéma transalpin incroyablement créatif, générateur de formes et inépuisable source d’inspiration pour quantité de cinéastes sous perfusion de culture pop, Mario Bava compte parmi ces maîtres dont l’œuvre se prête toujours à la redécouverte. Et cela tombe bien, parce que son incroyable Planète des Vampires arrive juste à temps dans une impressionnante édition collector.

 

PhotoUne édition qu'elle est belle

 

ALIEN PSYCHÉDÉLIQUE

Pour ceux qui n’auraient pas eu vent de la présentation de la version restaurée du film à Cannes, ni de son débarquement en grande pompe dans les salles il y a quelques mois, sachez que La Planète des vampires vous propulsera dans les confins de l’espace, aux côtés d’un équipage malchanceux. Alors que leur vaisseau est irrépressiblement attiré vers une planète inconnue, des astronautes découvrent avec horreur que les lieux sont habités par des entités aussi dangereuses que cruelles, qui nourrissent de noirs dessins à l’égard de l’équipage.

Si le métrage a rétrospectivement été compris comme l’inspirateur d’Alien, ce n’est pas par hasard. Etoile maudite, décors minéraux embrumés, entités parasite, vaisseau abandonné et inquiétantes dépouilles de créatures bipèdes… les éléments évoquant le film d’horreur séminal de Ridley Scott ne manquent pas, bien que la proposition de Mario Bava soit tout autre.

 

PhotoUne composition de l'image incroyable

 

En effet, le réalisateur, bricoleur de génie et designer fou, compose un délire complètement hallucinogène, qui empreinte autant au fétichisme pop qu’à Dali, et nous entraîne dans des circonvolutions parfois psychanalytiques gentiment dingues, au fur et à mesure que ses héros se perdent dans un dédale de couleurs, de faux-semblants et de trompe-l’œil.

Plus d’un demi-siècle après sa sortie, La Planète des vampires est toujours aussi évocateur, fort et poétique. C’est en grande partie grâce au formidable boulot accompli par La Rabbia et SND, qui se sont mis en quatre pour offrir une édition digne de l’œuvre en question. Outre un très beau digipack serti d’un livret élégant, c’est d’abord la restauration du métrage qui impressionne.

 

PhotoDes costumes maintes fois copiés

 

LA PLANETE DU 4K

Le film a été restauré en numérique à partir du négatif original 35 mm EASTMAN KODAK COLOR par Italian International Film. L’étalonnage a été corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava. Le scan, la restauration numérique et le Digital Intermediate 4K sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et le tirage des copies 35 mm ont été effectués par Fotocinema Rome en 2015. Le résultat est tout bonnement somptueux et toujours parfaitement respectueux du grain originel, des textures et des formidables contrastes affichés par cette création dont les visions hantent durablement après le visionnage.

 

PhotoOld School, vous avez dit Old School ?

 

Le livret de 40 pages est un modèle de concision et de densité d’information. Qu’il revienne sur la genèse de l’ensemble, le rôle de chacun des intervenants, la portée des travaux de Bava ou recueille le témoignage de son fils et assistant, Lamberto Bava, on trouve ici de quoi étancher les premières interrogations sur La Planète des vampires. Les curieux se réjouiront de voir la chose parfaitement approfondie par Planet bava, documentaire de 37 minutes, qui s’ouvre sur la présentation du film sur la Croisette par Nicolas Winding Refn.

Il s’exprime avec ferveur, ainsi que Christophe Gans, Lamberto Bava, Fulvio Lucisano ou encore Luigi Cozzi. Généreux, riche de pistes, d’interprétations, d’idées et émaillé d’anecdotes, voilà un bonus qui servira de complément idéal à la redécouverte de La Planète des Vampires.

Alors qu’un certain Santa Claus est en approche, les cinéphiles amateurs de science-fiction, de cinéma inventif, artisanal et complètement barré auront là l’occasion de mettre la main sur une perle, dont le reflet n’a pas fini de nous aveugler.

 

Photo

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
mikegyver
07/12/2017 à 09:18

@bond

ouais mais en allemand c'est pas pareil :) :)

humour !!!

Bond
06/12/2017 à 23:54

Pour info le film est passé sur Arte il y a quelques semaines